Assia, Mama est là de Meriam Rhaiem

Assia, Mama est là de Meriam RhaiemNote : 4,5/5

Quatrième de couverture : Attention la quatrième de couverture révèle tout ce qui se passe dans ce livre ! » Ceci est un livre pour toi, mon Assia. Quand tu seras grande, il faudra que tu saches. Que tu saches que tu ne vois pas ton père car celui-ci a choisi la voie de la déraison, et que je ne peux vivre sans toi.  » Meriam s’est séparée de son mari en 2012. Celui-ci a été embrigadé par le Front al-Nosra, groupe djihadiste en lutte contre le régime de Bachar al-Assad. Elle l’a vu se radicaliser et embrasser les idéaux d’un islam extrémiste qui rejette sa position de femme et surtout exclut sa fille de son enfance : Assia ne doit pas jouer avec les autres enfants ni écouter de musique, quant à Meriam, elle est une mécréante car elle veut conduire et travailler. Cette histoire de séparation aurait pu se limiter à des questions d’organisation de garde alternée, mais l’esprit du djihad en veut plus. Le père d’Assia l’emmène loin de sa mère sur une terre d’insécurité :  » Je préfère qu’Assia meure en martyre plutôt qu’elle revienne en France « , annonce-t-il un jour à Meriam au téléphone alors qu’elle entend en arrière-plan les pleurs de sa fille l’implorant :  » Mama, mama !  » Vivre sans Assia, ce n’est pas vivre. Quitte à perdre la vie, autant que ce soit pour une cause qui en vaut la peine. Fin août, Meriam décide, sans l’aide des autorités, de partir chercher son enfant. En dépit des mises en garde des autorités françaises sur la dangerosité d’un tel périple, elle se rend finalement avec son frère en Turquie où elle réussit à convaincre son ex-mari de la rencontrer dans un hôtel à Hatay, près de la frontière syrienne. Le 2 septembre, les autorités turques rendent Assia à sa mère. Elles ont rejoint toutes les deux le sol français.

Avis : 

J’ai découvert ce livre lors de la vente privée Michel Lafon de novembre 2016. Ce n’est pas un roman qui a de suite attiré mon attention et pourtant j’ai décidé de me le procurer. Ma folie du shopping livresque m’aura bien aidée cette fois-ci car « Assia, mama est là » a été une très belle surprise !

 Meriam l’auteure de l’histoire nous relate une partie bouleversante de sa vie. Elle s’est mariée à un homme qu’elle aimait de tout son coeur et ensemble ont eu Assia le fruit de leur amour. Comme tout se passait pour le mieux, Meriam n’aurait jamais imaginé le tournant qu’allait prendre sa vie… Son mari et elle sont tout deux de confession musulmane mais le premier va petit à petit se radicaliser et vouloir devenir djidahiste. Malheureusement ce sera une double peine pour Meriam, en plus de la soudaine radicalisation de son époux, ce dernier kidnappe la petite Assia !

J’avoue ne pas avoir entendu parler de ce kidnapping même si par la suite j’ai observé qu’elle a souvent fait la une des journaux. Ici on touche à un sujet d’actualité avec cette tendance qu’ont certains Français à partir pour le djihad. C’est un phénomène que j’ai beaucoup de mal à comprendre alors il me tardait de découvrir l’histoire de Meriam.

Je vous avoue avoir été très touchée par ce témoignage ! Meriam est une femme extrêmement courageuse qui s’est battue même lorsque tout le monde lui a tourné le dos. Je suis familière à la culture arabe alors parfois les amalgames dans les médias ou sortant de la bouche de certaines personnes ont tendance à m’attrister. L’ignorance amène à des propos et à des actes qui n’ont aucune logique. En lisant ce livre, j’étais vraiment heureuse car Meriam explique clairement des choses pour lesquelles j’ai du mal à mettre des mots. Je partage totalement ses pensées et pour essayer de comprendre comment certaines personnes se font endoctriner ce livre est parfait !

Le roman est court et pourtant l’auteure a réussi à le rendre très percutant. J’ai beaucoup aimé la manière dont il a été constitué ! « Assia, mama est là » n’est pas que le récit d’une vraie histoire, on y trouve à la fin de nombreux conseils qui permettent de détecter la radicalisation et comment y faire face !

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