C'est vrai que c'est un genre rare, peu abordé en France. Néanmoins l'objectif n'était pas tant d'écrire quelque chose d'original que de sortir une idée de la confidentialité, celle de la démocratie participative. Le roman permet de faire passer des messages, même ardus. Il y a de plus en plus d'articles, d'essais, d'émissions consacrés à cette forme de démocratie mais ils ne sont lus que par une petite frange de la population. Je voulais que cette alternative crédible soit diffusé au plus grand nombre, d'où ce roman, que les plus jeunes, se sentent impliqués d'où le ton employé et le choix des personnages. Ce sont ceux par qui quelque chose peut se passer et ils sont l'avenir du monde.
Qu'est ce qui a vous inspiré pour écrire ce roman ( musique, film, livre...) ?
Ni livre, ni film, ni roman mais bien la situation de notre pays et plus généralement de notre planète. Personnellement, je vis bien, je pourrais tout à fait continuer à faire comme si de rien n'était, mais je ne peux pas me contenter de vivre convenablement dans ce monde si autour de moi, les choses empirent. Le principal étant sans doute le danger écologique.Il y a urgence et pour autant on peut rapidement changer les choses si on s'y met tous.
Pensez vous que la démocratie participative soit réellement applicable dans notre pays à notre époque ?
Si je devais répondre simplement, entre oui et non, je dirais non. Je suis lucide. Si l'on ne fait rien, cela n'ira que de mal en pis. Néanmoins, pour de multiples raisons, tant technologiques que sociologiques et politiques, à moyen terme cette démocratie (plus) directe et participative, citoyenne a des chances d'aboutir.Il faut un début un tout et ce roman apporte sa pierre à l'édifice. Sur le plan opérationnel, ce type de démocratie peut assez facilement se mettre en place au niveau local. On peut espérer que au fur et à mesure de la pratique de cette démocratie par les citoyens, l'on puisse monter les échelles géographiques.
En utilisant comme personnage principal celui qui finalement dans ce trio est le moins idéaliste vous avez souhaité ainsi proposer au lecteur un personnage a qui on peux plus facilement s'identifier, mais vous concernant, vous vous sentez plus proche de qui ?
Tout d'abord, je vous confirme ce que vous dites. L'idée étant de favoriser l'identification, le personnage principal devait être au plus proche de ce que pensent les jeunes français et les jeunes en particulier, à savoir qu'il faudrait changer les choses mais à la fois on ne sait pas comment faire et puis, il y a une certaine urgence à trouver un travail, se loger, aimer... bref vivre. Pour répondre à votre question, je crois que je suis un peu des 3. Le personnage principal pour le coté désabusé par rapport à la politique mais aussi par rapport aux autres. Je suis assez proche de Lana également dans le sens où je reste optimiste sur la nature humaine, pas de manière idéologique et crédule, mais parce que concrètement, je vois que l'être humain peut s'améliorer si on lui en donne les possibilités. Il en a même envie. Et puis, comme Aurélien, j'ai longtemps cru que internet et les nouveaux outils technologique ouvraient la voie à un monde meilleur. Comme lui, j'ai déchanté et j'ai maintenant peur de vivre un jour dans un monde où l'on est tous tracké.
Pourquoi ne pas avoir donné de nom à votre personnage principal ?
J'ai hésité mais cela rejoint le point précédent. L'idée était que la maximum de lecteurs puissent s'identifier à ce personnage principal. Un prénom en dit beaucoup sur les origines sociales, ethniques. J'avais envie de laisser le moins de lecteurs possible sur le bord du chemin et puis cela ne nuit pas tellement à la narration.
Finalement, en temps que lecteur on ne sait pas réellement ce qui est arrivé à Lana ni à Aurélien , pour vous que s'est il réellement passé ?
L'on sait quand même que Lana est décédée d'une longue maladie et que Aurélien s'est noyé. Après c'est vrai qu'on ne connait pas exactement les circonstances. C'est voulu, ce doute est censé servir la narration. Cela permet d'entretenir une forme de méfiance par rapport aux versions officielles des forces de police et du gouvernement et à la fois, c'est potentiellement la vérité.Sans tomber dans la théorie du complot, je suis suffisamment l'actualité pour ne pas croire les versions officielles que nous servent nos gouvernements et nos médias. Même moi, je ne le sais pas. Si je devais me prononcer, je dirais qu'Aurélien est mort comme les policiers l'ont dit, quant à Lana, le gouvernement a su tiré parti de sa maladie. .
Vous dites aux jeunes qu'il est très important pour eux d'aller voter, mais que faire si aucuns partis n'arrivent à les convaincre ?
Je ne dis pas qu'il est important d'aller voter, je dis qu'il est important qu'ils prennent leur destin en main. Il y a plusieurs façons de le faire. En votant, simplement j'ai envie de dire, ou en participant à la vie de la cité, à travers un parti, un mouvement, en créant des entreprises. Les manifestations c'est très bien mais le mieux c'est encore d'avoir le pouvoir et de décider.
Pensez vous que le statut du vote blanc doit être évalué ?
Oui, et si le vote blanc est celui qui a récolté le plus de suffrages, alors, on devrait revoter et changer tous les candidats.
Depuis quand écrivez vous ?
Cela dépend de quelle type d'écriture vous parlez. J'ai toujours écris ou inventé des histoires. Quand j'étais enfant, je faisais des petites BD, même si je n'avais aucun talent pour le dessin.Puis, je me suis mis à écrire des scénario de court et long métrages, j'ai pris des cours d'écriture au scénarii et j'ai crée une société de production. J'ai aussi "écrit" des documentaires, et enfin plus récemment, effectivement, je me suis mis à écrire des romans. Si l'on ne parle que de romans, cela fait environ 4 ans.
Quel est le roman qui a vous le plus fait réfléchir sur la société ?
Je ne vais pas être très original, je vais dire " 1984 " de G. Orwell. D'une manière générale, les romans de science-fiction m'ont beaucoup fait réfléchir De Barjavel, en passant par Philipp K Dick et Azimov ils m'ont ouvert les yeux sur le champs des possibles dans le futur. Le progrès technologique n'est pas la panacée, cela dépend de ce qu'on en fait. Science sans conscience n'est que ruine de l'âme. Et sauf à me prouver le contraire, ce sont les êtres humains, les être vivants qui font a beauté de ce monde, pas les machines.
Écoutez vous de la musique en écrivant ?
Pas quand j'écris un roman. J'ai surtout besoin d'entendre la musique des mots. C'est vrai quand j'écris des scénarii car cela peut m'aider à me mettre dans l'ambiance de la scène.
Pensez vous écrire prochainement un roman dans le même genre ?
Si j'écris un autre roman de politique-fiction, je crois que je poursuivrais celui-là. Cela pourrait être en 2022 car je crains que peu de choses aient changé. Je ne suis pas très optimiste à court terme.
Quel serait votre rêve en temps qu' écrivain ?
De pouvoir continuer à écrire tout simplement. Après si il y a du succès, si cela plait, c'est tant mieux. Pour répondre plus classiquement à la question, d'apporter quelque chose au lecteur, en le touchant par des mots et en l'emmenant là où il n'était jamais allé par lui-même. Dans mon précédent roman, Xotic, j'ai par exemple essayé de plonger le lecteur dans un monde parallèle qui n'est constitué de rien d'autre que ce qui constitue l'être humain. Cela parait un peu éthéré comme cela mais quand/si vous le lisez, vous comprendrez.
Quel conseil donneriez vous à quelqu'un qui souhaite devenir écrivain ?
D'abord d'aimer écrire. D'écrire souvent, même peu, c'est une gymnastique. De ne pas avoir peur des autres et d'avoir des proches bienveillants avec qui l'on peut partager nos premiers pas. Se dire "pourquoi pas " (écrire) plutôt que " à quoi bon " (écrire). C'est parfois difficile mais on ne regrette jamais. Cela fait grandir.
Question personnelle de la part de l'auteur: j'aimerais savoir si cela vous a fait un peu/beaucoup changé d'avis sur la politique et l'engagement citoyen ?
Je ne dirai pas que cela m'a fait changé d'avis, mais votre roman m'a ouvert d'autres horizons, en particulier la démocratie participative, un concept qui me plaît beaucoup ! De plus vous pouvez considéré que vous avez réussi car vous m'avez fait découvrir une nouvelle possibilité et ce n'est pas rien !