Les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire (netflix, 2017)
Etant trop plongée dans ma (re)lecture de la saga Harry Potter, je n’ai malheureusement rien de littérairement neuf à vous faire découvrir cette semaine. Mais séchez vite vos larmes car à la place, j’ai trouvé de quoi occuper vos prochaines soirées ou nuits, ou journées … tout dépend de comment vous regardez vos séries.
Car oui, aujourd’hui je vous amène du côté de la petite lucarne pour vous parler d’une adaptation toute récente : celle des Désastreuses aventures des orphelins Baudelaire par Netflix !
Mon paradoxe préféré : regarder en anglais un livre que j’ai lu en français
Si vous n’avez pas passé les 5 dernières années enfermé dans une cave sans moyen de communication moderne, vous avez déjà dû entendre parler de Netflix, ce service de vidéos à la demande qui vous permet de regarder n’importe quels films, séries, documentaires, n’importe où et n’importe quand. Une petite révolution qui s’accompagne d’une politique de création très bien ficelée et très bien maîtrisée. Ainsi, chaque année, Netflix nous gratifie d’une bonne petite dizaine de créations originales, tous domaines confondus. Et la quantité ne rime pas forcément avec médiocrité (enfin, techniquement si, mais pour ce propos, ça ne m’arrange pas). Bon nombre de ces programmes sont excellents à regarder, et Loulou et moi même sommes totalement conquises par certains.
Sachant tout cela, je ne pouvais que me réjouir de l’annonce de l’adaptation par Netflix d’une de mes sagas littéraires préférées. Je vous en avais d’ailleurs déjà parlé ici. Mais je suppose qu’une petite piqûre de rappel ne fera de mal à personne :
Les enfants Baudelaire avait tout pour être heureux : une maison chaleureuse, des parents aimants et une bibliothèque à faire pâlir d’envie n’importe quel lecteur. Mais à cause d’un terrible incendie, ils perdent tout. Désormais seuls, Klaus, Violette et Prunille devront apprendre très vite à utiliser leurs savoirs respectifs pour échapper au Comte Olaf, un homme malfaisant qui ne recule devant rien pour mettre la main sur leur colossal héritage.
Les aventures des orphelins s’étendent sur pas moins de 13 romans et j’attendais chacun avec avidité. Car si les premiers étaient répétitifs (un nouveau tuteur, le comte Olaf qui se déguise, les enfants qui sont obligés de prouver que c’est bien lui, et la mort tragique du tuteur), les derniers offrent des aventures plus passionnantes avec l’apparition d’une société secrète très mystérieuse.
Bien, maintenant que le contexte est posé, je vous laisse allumer vos télés.
Il n’y a pas à dire, Netflix sait faire de bonnes séries. On voit bien qu’ils se donnent les moyens de leur ambition. Mais, car il y a toujours un mais, cette série a aussi des désavantages qui méritent d’être connus. Pour y voir plus clair donc, je vais séparer mon avis en deux parties pour le meilleur et pour le pire !
Points positifs :
Quand je disais que Netflix se donnait les moyens de son ambition, je ne blaguais pas. Cette série fait partie des meilleures adaptions qui m’ait été donnée de voir. C’est comme si on tombait littéralement dans le livre.
Les décors correspondent à la perfection à l’ambiance de la saga littéraire. C’est sombre, c’est mélancolique, bref c’est affreusement désastreux. La photographie de la série a d’ailleurs été soigneusement travaillée pour retranscrire à la perfection chacun des lieux que les trois orphelins ont pu visiter.
A cela s’ajoute une retranscription parfaite du style narratif si particulier des Désastreuses aventures des orphelins Baudelaire. Car dans les livres, le narrateur a une place importante, il ne se contente pas de nous raconter des faits, il vit dans le monde des orphelins Baudelaire. Lemony Snicket jure qu’il a passé sa vie sur les traces des dits orphelins dans le but de retranscrire leurs malheurs et il n’hésite pas à nous inviter à aller voir ailleurs, pour notre propre santé mentale selon lui.
La série s’engage donc sur le même terrain. Le narrateur/auteur est donc présent à chaque épisode pour nous faire part de ses remarques ou pour nous donner des leçons étymologiques. C’est la toute première série où je suis confrontée à ce phénomène et cela peut être très déroutant. Imaginez une série où son créateur vient lui même déranger le programme pour vous intimer l’ordre d’éteindre votre télé …. Je sais que cela en a rebuté plus d’un mais j’ai trouvé cela très bien amené et on finit par s’habituer aux interventions de Lemony. Comme dans la saga littéraire en somme.
Lemony Snicket en personne qui s’invite tranquillou chez le Docteur Montgomery !
On retrouve également dans la série l’univers loufoque et décalé des personnages. L’humour absurde et les situations cocasses fleurissent à toute vitesse. Et ce comique est renforcé par un casting impeccable.
La bande originale
La bande télévisée
De Klaus à Prunille, en passant par Mr Poe ou les complices du Comte, chaque personnage est casté à la perfection. Les enfants ressemblent vraiment à leurs homologues littéraires et jouent très bien, malgré leurs jeunes âges.
Sunny a été transformé par Prunille en Français
Mais celui qui tire son épingle du jeu est bien le Comte Olaf, incarné par Neil Patrick Harris. Je ne pense pas me tromper en disant qu’il a ici décroché le rôle qui lui ressemble le plus. Chaque épisode lui permet de se déguiser, de s’exercer à diverses expressions faciales toutes les plus drôles les unes que les autres, et bien entendu de pousser la chansonnette (désolée je ne l’ai pas trouvée en français).
Et si vous regardez attentivement tous les épisodes, je suis sûre et certaine que vous reconnaîtrez quelques têtes familières. J’ignorais un peu tout du casting en commençant mon visionnage et j’avoue avoir sauté au plafond en voyant certains acteurs apparaître à l’écran (vous avez vu, je ne spoile aucun nom
Quelques ajouts ont cependant été faits par rapport aux livres, mais cela ne me gêne pas, bien au contraire. Cela ajoute du rythme et du mystère aux épisodes et conduit à un twist (un retournement de situation) que même moi je n’ai pas vu venir. Et pourtant, je suis très forte à ce jeu là.
De même, je n’ai pas pris la peine de relire les livres avant mon visionnage de la série et il y a donc certains détails manquants ou modifiés qui ont dû échapper à ma vigilance, mais dans l’ensemble, je le répète, cette série est une excellente adaptation.
Points négatifs :
Malheureusement, je me dois de soulever quelques points négatifs. Car même si je vous en ai fait éloge ci-dessus, je dois avouer que je n’ai été convaincu par la série qu’aux deux derniers épisodes. La faute à un rythme assez lent et à des éléments du scénario qui m’exaspéraient.
Le rythme en effet est lent. La première saison ne couvre que 4 tomes de la saga. Ces derniers sont tous coupés en deux parties pour permettre à l’intrigue de se dérouler au mieux, mais parfois c’est long. Surtout les deux premiers épisodes qui servent en fait d’exposition aux personnages et au grand méchant Comte Olaf. Les apports dont je parlais un peu plus haut apportent certes du dynamisme et de l’action, mais pas assez à mon goût.
Quant aux éléments du scénario qui m’exaspéraient, ce sont les mêmes que j’ai déjà soulevé ici. La présence de Lemony Snicket est parfois énervante, même si on finit par s’y habituer et le côté répétitif peut avoir la peau des moins patients. Mais ce qui me désole vraiment le plus, c’est cette fâcheuse tendance qu’ont les adultes à se laisser berner par les costumes de Olaf. Je sais que c’est aussi ce qui fait le charme des livres, mais quand même. Ceci dit, c’est un problème qui vient plus des livres eux-mêmes que de la série.
Dernier point qui m’a un peu fait grincer des dents : la série est nommé après les orphelins Baudelaire (en tout cas en France), or on ne les voit que très peu se servir de leurs dons particuliers. Klaus est censé lire tous les livres qui lui tombent sous la main, Violette inventer des objets à tout va et Prunille mordre à pleine dent, pourtant on ne les voit que très peu dans ce genre de situation. Et c’est bien dommage.
Cependant tous ces points semblent se résoudre au fur et à mesure des épisodes. Le final de la saison nous laisse d’ailleurs présager un bon coup d’accélérateur dans la prochaine saison … à mon plus grand plaisir.
En bref, même si je n’ai pas été immédiatement séduite par la série, malgré son adaptation impeccable, ma persévérance a payé. Les deux derniers épisodes nous offrent des retournements de situation à gogo ainsi qu’une fin alléchante. Alors si vous êtes déjà fan des orphelins ou que vous aimez les séries à l’humour absurde avec une pointe de mystère, cette série est un incontournable !
Petit bonus : ceci est bien une scène de la série
Bon visionnage les Cocos !