Ada
Ecrit par Antoine Bello
Publié par Gallimard le 25 août 2016
Lu en version numérique
« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. » Rabelais.
Enfin ! Enfin, j’ai retrouvé du plaisir à lire un roman !
En une semaine, quatre ou cinq romans me sont tombés des mains, impossible de m’intéresser à quoi que ce soit. J’ai même abandonné le roman Neverhome de Laird Hunt qui n’a pas réussi à m’émouvoir une seule seconde. Bref ! J’ai traversé une période noire. Heureusement que j’avais des BD !
Et puis, ma médiathèque proposant des livres numériques (téléchargeables de chez moi), j’ai feuilleté leur catalogue et ai arrêté mon choix sur Ada, me rappelant que Keisha avait adoré et vouait à cet auteur une admiration sans bornes.
J’ai su dès les premières lignes que ce livre allait me plaire ! Résultat : j’ai remis à plus tard des tas de choses et j’ai passé une nuit presque blanche.
Que raconte ce roman ? Est-il besoin d’en parler ? Là, j’imagine Luocine fulminant, « bien sûr qu’il faut raconter ! » Oui, mais tu l’as lu ce roman et tu l’as aimé ! Alors ? Je dirai simplement que c’est l’histoire d’un policier qui enquête sur la disparition d’une AI (intelligence artificielle). Evidemment, dit comme ça, ça n’a pas grand intérêt. D’autant plus que je ne lis quasiment jamais de livres policiers et si, en plus, on me parle d’intelligence artificielle, forcément, je vais me sentir bête, tellement peu scientifique dans l’âme.
Alors, pourquoi ce livre m’a-t-il séduite ?
Tout d’abord, le policier est presque aussi inculte que moi en matière d’informatique (non, plus que moi !). J’ai donc tout compris (ou presque). Et puis, j’ai beaucoup apprécié l’humour. Humour dû au décalage entre la vision d’une machine et celle d’un humain, humour du personnage principal et autodérision de l’auteur.
Et surtout bien plus qu’une enquête policière, ce texte est avant tout une réflexion sur l’avenir de notre société économico-policito-informatico-littéraire. Et si tous les articles de journaux, tous les commentaires n’étaient plus l’œuvre d’un homme ou d’une femme mais d’une intelligence artificielle ? La machine dépassera-t-elle l’homme ? De nombreuses références sont faites à Asimov avec son cycle sur les robots. De vraies questions sont posées qu’il ne faut pas ignorer. Qu’on le veuille ou non, nous allons vers une société de plus en plus informatisée. Ce matin encore, j’entendais à la radio que les traders tendaient à disparaître, les robots faisant le travail à leur place.
Certains passages sont succulents comme celui de la création d’haïkus en direct ou encore la critique du roman écrit par Ada. Et oui, j’avais omis de vous dire qu’Ada a été programmée pour écrire des romans à l’eau de rose, style Harlequin.
Antoine Bello défend dans ce livre le goût des mots, de la langue, s’érige contre les clichés qui abreuvent certains genres littéraires et ne se gêne pas pour se jouer de son lecteur.
Un roman captivant, intelligent et peut-être un peu inquiétant…
Ce livre m’a rappelé l’excellent film Her.
Luocine, Keisha, et Nicole ont aimé.