Midwest 2009. Un salon de l’emploi. Dans l’aube glacée, des centaines de chômeurs en quête d’un job font la queue. Soudain, une Mercedes rugissante fonce sur la foule, laissant dans son sillage huit morts et quinze blessés. Le chauffard, lui, s’est évanoui dans la brume avec sa voiture, sans laisser de traces. Un an plus tard. Bill Hodges, un flic à la retraite, reste obsédé par le massacre. Une lettre du tueur à la Mercedes va le sortir de la dépression et de l’ennui qui le guettent, le précipitant dans un redoutable jeu du chat et de la souris.
Avec ce polar très noir, véritable plongée dans le cerveau d’un psychopathe qui ferait passer Norman Bates pour un enfant de chœur, Stephen King démontre une fois encore son époustouflant talent de conteur, qui s’affranchit des frontières et des genres.
Mon avis : ♥♥♥♥♥
Prix Edgar-Allan-Poe 2015 du meilleur roman et sérieusement les petit loups, il le mérite grandement et même plus. C’est le premier volume d’une trilogie ayant pour personnage central, Bill Hodges, flic à la retraite torturé et suicidaire. Et pour ma part, je vais lire la suite plutôt deux fois qu’une
Revenons à Bill (pour planter le décor initial), imaginez la déprime d’un excellent flic à la retraite qui n’a plus que la télé et ces émissions de merde pour combler ses journées. Plus les jours passent, plus il déprime et plus il joue de près avec le flingue de son père… Puis, un matin il reçoit une lettre de « Mr Mercedes », un tueur (ou terroriste) qui à fait 8 victimes et de multiples blessés en leur fonçant dessus en voiture. La lettre est provocante, immonde et le tueur cherche le dialogue avec notre bon vieux Hodges. On voit alors, le héros sortir de sa torpeur et revenir à la vie pour tenter de résoudre cette affaire jusqu’ici irrésolue.
Et là, vous vous dites : « Ouais, décor et personnage typique des thrillers/polars que ce soit à la télé ou en roman ! ». Je ne peux qu’acquiescer sur ce point de départ, mais c’est sans compter sur le talent de notre écrivain… Il nous apporte ce petit plus qui fait que pas une seconde vous aurez envie de poser le livre ou de comparer ses personnages à n’importe lesquels que vous avez déjà connus ! King nous fait frissonner d’horreur en nous plongeant dans la tête du meurtrier, le livre s’articulant entre l’avancée de Bill et ses aventures, et celles du tueur. En tant que lecteurs, on sait donc quasiment dès le début le nom et l’histoire de cette raclure, ce qui m’a fait repenser à un livre que j’avais beaucoup aimé (bien qu’atroce) « La mort est mon métier » de Robert Merle et l’on sent la pression grandir et l’étau se resserrer de plus en plus sur Hodges.
En bref, j’ai été hypnotisé et je suis plus qu’impatiente de lire la suite. La seule ombre au tableau est le côté mystique du roman qui vous fera automatiquement penser aux horribles attentats que la France a connu… Écrit en amont, il sonne presque comme une « prophétie » et c’est assez déstabilisant et horriblement triste. Mais pour finir sur une note positive, si vous doutez de la possibilité de King de nous faire vibrer avec un polar classique, lisez-le et voyez par vous-même !