Haha.... le syndrome de la page blanche pour la chroniqueuse.... mais je vais pouvoir dire quoi sur ce bouquin qui m'a totalement transporté en Pologne dans le corps d'Ewa.
Matthieu Biasotto (clic) a une nouvelle fois réussi le pari de me prendre le coeur en otage avec ce thriller fantastique de dingue. Une autre époque et pas des moindres qu'il a choisi, qui met une ambiance oppressante. Un personnage principal "Ewa" qui nous possède totalement, j'ai lu Ewa, j'ai vécu Ewa. L'auteur a le don de créer des ambiances, des personnages qui nous laissent jamais indifférents. Impossible de rester insensible à sa plume. Derrière des scènes parfois brutales, l'auteur arrive à faire ressortir cette part d'humanité bien cachée.
Ewa est une adolescente, ce qui n'est déjà pas une période facile à la base. Mais quand en plus Ewa possède un don ou une malédiction en elle qui va rien arranger, la peur, les sévices et la ligne à ne pas franchir et l'enfer surgissent. Pour sa protection et celle des autres, elle est enfermée dans un pensionnat pas comme les autres. Des "pestes" lui font vivre un enfer, une directrice Allemande avec des punitions humiliantes et des sévices insupportables. Ewa doit lutter contre elle même et cette nouvelle vie... Au fil des jours, elle se rend compte que des pensionnaires disparaissent mystérieusement... la vérité n'est pas si loin, mais une lutte entre promesse et volonté vont mener un combat glauque.
L'univers de ce roman est comme sa couverture. En lisant Ewa, je n'ai jamais eu l'impression de couleurs, tout était monochrome, froid, glauque, frissonnant. Une petite sensation de Sin City avec du noir et blanc et des touches de couleurs pour mettre en avant les points forts et troublant, le rouge pour le sang, le jaune pour le blond....
Ewa m'a pris mon coeur en otage, j'ai souffert avec elle, j'ai aussi lutté... pour déverser sa rage, sa souffrance... Ewa, nous fait passer par des étapes bien différentes, des sensations, des sentiments digne des montagnes Russes, au point de parfois devoir faire une pause pour prendre un peu de recule et souffler pour mieux retomber dans les méandres de ce pensionnat.
Un style d'écriture qui me plaît toujours autant, quand on commence un roman de Matthieu Biasotto on ne peut plus le lâcher, un véritable page turner qui nous happe du premier mot au point final.