de Yves Grevet
Nous rencontrons Frida alors que ses parents viennent d’être exécutés pour vol et meurtre. La jeune fille les croit innocents mais elle est bien la seule. Elle a grandi isolée dans les marécages, elle n’a pas de famille ou d’ami pour la recueillir et tous rejettent cette enfant de criminels par peur qu’elle soit aussi diabolique que ses parents. Malgré cela, un médecin va pourtant lui offrir l’hospitalité. Mais agit-il vraiment par pure abnégation? Le soulagement de Frida ne sera que de courte durée.
Avec ce roman, je découvre un Yves Grevet que je ne connaissais pas! Il m’avait habituée aux futurs qui tournaient mal et me voilà plongée dans l’Italie des années 1890 auprès de cette jeune fille atypique et courageuse.
Bien sûr, on y retrouve les thèmes favoris de l’auteur: la tolérance face à la différence, l’amitié, la résistance contre l’oppression, l’apprentissage de l’autonomie. Mais l’angle par lequel ils sont abordés change un peu. Cette fois-ci, Grevet met en scène une jeune fille, et contrairement à Méto et Lucen (de Nox) qui sont des héros évidents, Frida obtient ce statut plus subtilement. De par sa condition, cette dernière subit un destin dans lequel elle n’a que très peu de marge de manœuvre. C’est cohérent avec l’époque dans laquelle l’auteur la fait évoluer et cela ne diminue en rien son courage et sa volonté mais ce n’est que dans la seconde partie du roman qu’on sera vraiment dans l’action. Ce roman est plus psychologique que ce que j’ai pu lire jusqu’à présent et cela m’a bien plu.
C’est une histoire très sombre aussi, non seulement parce que Frida perd ses parents de façon injuste mais aussi parce qu’elle traverse d’innombrables épreuves, physiques et psychologiques, très difficiles tout au long du récit. Grevet nous offre un texte fort et mature derrière son accoutumée sobriété.
Cette lecture entre dans les challenges Emprunts de livres et La Coupe des 4 Maisons!
Marion
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