Quelques minutes après minuit, de Patrick Ness
Chronique avec de légers spoilers
Avec Loulou, on aime bien partager nos lectures. Vous avez dû vous en rendre compte depuis le temps
Si je vous raconte tout cela, c’est pour vous faire comprendre l’ampleur de la trahison qui s’est jouée il y a quelques jours dans nos canapés. Loulou m’avait si gentiment conseillé ce petit livre que j’ai plongé dedans sans me poser de questions. Je ne m’attendais certainement pas à en ressortir en larmes et totalement bouleversée ! Et elle qui m’avait simplement dit : « tu verras, c’est bien » ! Triste mensonge : ce livre est juste génialissime !
Moi, à la dernière page : allégorie
Depuis que sa mère est tombée malade, Conor, treize ans, redoute la nuit et ses cauchemars. Quelques minutes après minuit, un monstre vient en effet le terroriser. Il cherche quelque chose de très ancien et de très puisant : la vérité.
Je n’avais aucun apriori quand j’ai commencé ma lecture, je savais que je devais m’attendre à un récit vaguement fantastique, mais c’était tout. Je pense que c’est ce qui m’a permis de ressortir de ma lecture, pleinement satisfaite.
Car cette histoire est bien plus que fantastique, elle parle d’amour, de combat impossible, de remords et de deuil. Au travers du personnage du monstre, chaque page est une véritable leçon de vie dont il est très difficile de détourner les yeux. La preuve : je l’ai lu en une soirée (soit à peu près 2h). Les mots s’enchaînent les uns derrière les autres et l’on a toujours envie d’en savoir plus.
Ce tour de force est réalisé par Patrick Ness, un auteur que je ne connaissais absolument pas mais que je suivrais avec beaucoup d’attention désormais. Son écriture est ici impeccable, très poétique par endroit et très entraînante. Le ton est toujours juste, et jamais on ne tombera dans le pathos comme c’est parfois le cas dans les ouvrages traitant de personnes malades. L’histoire sonne vraie, malgré la présence de fantastique, et cela est assez remarquable.
Mais rendons à César ce qui est à César, car même si l’écriture est absolument envoûtante, ce n’est pas Patrick Ness qui a eu l’idée de l’histoire, mais une écrivaine anglaise décédée d’un cancer avant de pouvoir insuffler la vie à ses personnages. Ce livre est aussi donc, pour Patrick Ness, un moyen de rendre hommage à sa collègue et amie. Ces mots à ce sujet sont d’ailleurs très bons et je les partage avec vous : « Elle avait les personnages, le début et quelques pistes. Ce qu’elle n’avait pas, hélas, c’était le temps. ».
Concernant l’histoire en elle-même, je ne veux pas vous gâcher l’intrigue. Car découvrir ce livre est comme déguster un chocolat, ça se fait seul dans son coin, pour apprécier tous les arômes. La seule chose que je puis vous dire sans détour, c’est que ce livre va vous bouleverser, de par son thème (la maladie), son écriture et sa fin. Certains le trouveront cruel, d’autres optimiste, ou encore terriblement triste, et je peux juste vous dire qu’il est tout cela à la fois.
Et si malgré tout ça, vous ne vous êtes pas encore jeté sur le téléphone pour le réserver dans votre librairie préférée, alors vous préférerez peut-être donner une chance à son adaptation cinématographique. Sorti en janvier 2017, le film a recueilli de très bonnes critiques et bénéficie d’un casting trois étoiles. Mais je vous préviens, vous avez intérêt à faire votre stock de mouchoirs avant de lancer la lecture
N.B : cet article a été lu et approuvé par Loulou en personne ! C’est du sérieux !
Bonne lecture ou bon visionnage les Cocos !