Éditions Charleston, 2017 (488 pages)
Ma note : 15/20Quatrième de couverture ...
1927, San Francisco, Années follesAida Palmer est médium et donne un spectacle sur la scène du Gris-Gris, l'illustre bar clandestin du quartier chinois. Toutefois, sa capacité à faire venir (et renvoyer) les morts est plus qu'un simple numéro.
Winter Magnusson est un contrebandier reconnu. Plus à l'aise avec les revolvers qu'avec les fantômes, il est la cible récente d'un sort malveillant qui fait de lui un aimant à esprits.
Alors que l'assistance surnaturelle d'Aida est requise pour bannir les revenants, son aura refroidie par la présence des êtres surnaturels s'enflamme sous un autre type de sort, déployé par le charmant contrebandier...
À la recherche du sorcier responsable de la malédiction, Aida et Winter sont vite grisés par la passion. Et plus ils se rapprochent l'un de l'autre, plus ils prennent conscience qu'ils ont chacun leurs propres démons à exorciser...
La première phrase
" Les doigts tendus d'Aida Palmer agrippèrent le médaillon d'or pendu à son cou au moment où le tramway s'arrêta près de Gris-Gris. "
Mon avis ...
Sorti le mois dernier, Les esprits amers constitue le premier roman que j'ai eu l'occasion de découvrir en tant que Lectrice Charleston 2017 (pour la collection Diva). C'est dire si j'avais hâte de vous en parler ! Les Années folles. Le spiritisme. Rien qu'à sa quatrième de couverture, ce livre avait déjà de solides arguments pour me plaire. Si j'accroche moins au registre érotique en littérature, cela ne me dérange pas tant que l'intrigue n'est pas reléguée au second plan. Avec ce roman, j'ai donc plongé avec délice dans le San Francisco des années 20. J'ai de même réussi à m'attacher à Aida, notre héroïne, qui se montre aussi forte qu'indépendante. J'ai maintenant hâte de découvrir la suite de cette saga (la sortie du deuxième tome est programmée pour le mois de juillet).
Comme j'ai aimé me plonger dans cette ambiance Années folles ! Il s'agit tout simplement d'une de mes périodes historiques favorites. Les mœurs de l'époque, la coupe à la garçonne (tout un symbole du début de l'émancipation féminine), les robes de soirées flamboyantes et la mode d'antan... Je n'ai eu aucun mal à me les représenter via les descriptions de Jenn Bennett. J'apprécie aussi beaucoup tout ce qui tourne autour des fantômes, du surnaturel. Aida étant médium, elle est en mesure de sentir les esprits et de communiquer avec eux (ou en tout cas de les aider à passer dans l'au-delà). Mais c'est aussi le surnaturel qui sera à l'origine de tout (ou presque) : la rencontre entre Aida et Winter. Si j'ai apprécié rencontrer une héroïne qui ne manque pas de piquant (tant elle se montre volontaire et indépendante), je vous avoue avoir ressenti un petit bémol avec le personnage de Winter Magnusson. Figure sombre et torturée, j'ai en effet parfois trouvé notre contrebandier un brin caricatural. Je me suis même parfois sentie agacée par ses actes et ses réflexions, ce qui est bien dommage. Concernant l'aspect romance, si l'on sait très bien dès le départ où l'auteure souhaite nous emmener, j'ai apprécié que l'histoire d'amour ne prenne pas toute la place. L'intrigue surnaturelle est bel et bien là. Aida et Winter recherchent le sorcier responsable de la malédiction. Winter est en effet poursuivi par de curieux fantômes liés à son passé...
Passionnée, voire tumultueuse, la relation tissée entre nos deux héros évolue au gré de l'intrigue (et se trouve émaillée de disputes et de retrouvailles). Si les passages érotiques ont rarement ma préférence dans un roman, surtout lorsqu'ils prennent toute la place et excluent la possibilité d'une intrigue, je n'ai pas été gênée plus que ça avec Les esprits amers. Ce roman flirte en effet tout autant avec le surnaturel, de même qu'avec le roman d'aventures (il y a de l'action, des bagarres, du suspens). Plutôt intéressant ! Notre duo d'enquêteurs se retrouve ainsi à fouiner dans les affaires, souvent frauduleuses et liées au commerce de contrebande, du quartier chinois.
En résumé, Les esprits amers présente une intrigue originale (une histoire d'amour mêlée à une pointe de surnaturel) et des personnages hauts en couleur (Aida en tête), et ce malgré quelques longueurs. J'ai eu plus de mal à m'attacher au personnage de Winter ou encore à celui de Bo. Même si je n'ai pas eu de coup de cœur, je reconnais avoir apprécié ce voyage dans les années 20, aussi divertissant que rafraîchissant.
Extraits ...
" Les doigts tendus d'Aida Palmer agrippèrent le médaillon d'or pendu à son cou au moment où le tramway s'arrêta près de Gris-Gris. Il était presque minuit, et Velma l'avait fait venir au bar clandestin de North Beach alors que c'était son soir de congé, sans lui donner d'explications. Un millier de raisons possibles tournoyaient dans la tête d'Aida. Aucune d'elles n'était positive.
- Eh bien ! Sam, marmonna-t-elle au médaillon, je crois que j'ai peut-être fait une bêtise. Si tu étais ici, tu me dirais probablement d'y faire face, alors, advienne que pourra.
Elle posa un petit baiser sur le bijou puis descendit sur le trottoir. "