Un fils parfait, Mathieu Menegaux

Un fils parfait, Mathieu Menegaux

La quatrième : 
Maxime, enfant unique d’Élise, a tout du fils parfait : brillantes études et carrière fulgurante ; c’est un mari aimant comme un père attentionné. Un jour, sa femme Daphné va découvrir la faille dans ce tableau idyllique. Le conflit est inévitable : il sera sans merci.
Jusqu’où une mère doit-elle aller pour protéger ses filles et faire valoir ses droits, alors que personne n’accepte de la croire ?
Inspiré d’une histoire vraie, Mathieu Menegaux nous livre ici le récit du combat d’une mère contre la machine judiciaire.

Ayant vu passer beaucoup d'avis positifs sur pas mal de blogs, j'ai eu l'occasion de lire ce roman et je l'ai dévoré en une après-midi. J'ai été happée par l'histoire même si j'avais deviné quel en était le sujet. La forme choisie par l'auteur de nous conter l'histoire à travers une lettre à la belle-mère est originale, et dépasse ainsi la simple intrigue pour proposer une réflexion sur l'amour maternel : celui de Daphné qui est prête à tout pour protéger ses filles, et celui d'Elise, la mère de Maxime, pour ce monstre déguisé en fils parfait (même si il nous manque son point de vue).
L'aspect du combat de Daphné contre la justice censée protéger ses enfants est effrayant : très documenté sur les procédures judiciaires françaises et basé sur un fait réel, le roman effare le lecteur, en empathie avec cette mère désespérée et confrontée à la bêtise et l'obstination des policiers et juges, aux magouilles et copinages, et qui se retrouve dans une position de suspecte, alors qu'elle vient chercher de l'aide pour protéger ses enfants.
J'ai donc apprécié cette lecture, tout en regrettant que l'auteur n'aie pas approfondi le personnage de Maxime : j'ai eu la sensation que tout se passait trop vite, et j'aurais apprécié que l'on creuse un peu plus ce personnage, que l'on voie ses réactions à tout ce qu'il se passe. Le format "lettre à" ne permet évidement que le point de vue de Daphné, alors que le roman aurait peut-être gagné en profondeur si on avait eu aussi celui d'Elise, au moins à la fin ...
Un fils parfait, Mathieu Menegaux
"Un fils parfait", Mathieu Menegaux, Grasset, 2017