Sorti le 9 mars 2017
Deux amis que tout oppose en apparence, mais qui au fond se ressemblent, brisés par des relations familiales difficiles, tombent amoureux jusqu'à devenir une drogue l'un pour l'autre. Elle a toujours été la femme de sa vie, et lui pour elle, son plus douloureux échec. Parviendront-ils à vivre l'un sans l'autre ?
Il était une fois Logan, et je l'aimais. Tout nous opposait, mais nous étions plus proches l'un de l'autre, que quiconque ne pourra jamais l'être. Il faisait partie de mon être, de toutes les manières possibles, nos vies étaient jumelles au point de ne former qu'une seule et même flamme qui se consumait. Jusqu'au jour où je l'ai perdu.
Il était une fois un garçon, et je l'aimais. Et le temps de quelques soupirs, de quelques murmures, de quelques instants, je crois qu'il m'a aimée, aussi.
Il y a des romans qui vous marquent, vous changent pour toujours. The Fire fait partie de ces romans. Chaque phrase, chaque mot de l'auteure est percutant. On y lit les réalités douloureuses de la vie, celles qu'on essaye d'oublier parce qu'elles nous dérangent, et pourtant elles existent. La précarité, l'addiction, la drogue, la maladie, le manque d'un parent... voilà tout ce à quoi nous confronte Brittainy C. Cherry dans The Fire.
Avant tout, The Fire porte un message d'espoir, le message qu'il faut parfois être au plus bas pour enfin être heureux. Que même les plus endommagés par la vie ont droit à leur " Happy end ". La justesse des mots de Brittainy C. Cherry est bluffante.
La romance n'est pas le point le plus important de The Fire, c'en est seulement le point de départ. Plus qu'une romance, The Fire est une histoire d'amour. D'amour fraternel, amical, maternel, de manque d'amour, de besoin d'amour, d'amour si puissant qu'il rend malheureux... l'amour en est l'élément central, sous toute ses formes.
Logan Silverston est un personnage torturé comme on en voit rarement, qui se raccroche aux quelques choses qui apportent un peu de répit à son existence : sa meilleure amie de toujours Alyssa, et son demi-frère, Kellan. En rendant ces personnages indispensables à Logan, Brittainy C. Cherry montre que tant qu'il y a de l'amour, il y a de l'espoir. Logan aime autant qu'il se déteste : à l'excès. Les quelques personnes à qui il tient ont droit à son amour inconditionnel, mais Logan a été brisé très tôt par ses parents, et reste persuadé qu'il ne peut apporter que du mal. J'ai beaucoup aimé son personnage, bien sûr j'ai eu du mal à accepter certaines de ses réactions mais la majeure partie du temps, je le comprends.
Alyssa Walters vient d'un milieu bien différent de celui de Logan, mais ils se ressemblent bien plus qu'on pourrait l'imaginer. Lui s'occupe de sa mère toxicomane et a du mal à joindre les deux bouts, et elle est la fille d'une avocate respectée et n'a jamais eu besoin de s'inquiéter de l'argent.
Avec ces deux personnages à la fois différents mais terriblement semblables, Brittainy C. Cherry nous montre que peu importe le milieu d'où l'on vient, la vie n'épargne personne. Qu'un compte en banque rempli n'est pas synonyme de bonheur ou d'amour inconditionnel.
Ce qui m'a étonnée, c'est qu'une grande partie de The Fire se passe alors qu'Alyssa et Logan n'ont que 18 ans, alors que les responsabilités qu'ils endossent ne devraient être réservées qu'aux adultes.
Le début du roman laisse poindre une jolie romance, mais très vite, on change de cap. Le ton est moins léger, plus réaliste. On y voit le pire du pire, pour en faire sortir le meilleur.
J'avoue que par moment, je n'ai pas compris Alyssa. Si j'avais vécu ce qu'elle a vécu, été détruite comme Logan l'a détruite, je suis presque sûre que je ne lui aurais pas pardonné en quelques pages. J'ai beaucoup aimé les personnages secondaires, Kellan - demi-frère de Logan et Erika - la sœur d'Alyssa. Ils apportent une touche de réalisme indéniable.
Brittainy C. Cherry m'a arraché quelques larmes au détour des pages, mais m'a réellement fait pleurer en décrivant la descente aux enfers causée par le cancer. On baigne pendant tout le roman dans le monde de la drogue, de l'addiction. Mais c'est quand la maladie surgit que le pire arrive, quand on perd espoir.
Si vous cherchez une romance pleine d'humour qui vous permettra de vous évader quelques heures des drames de la vie quotidienne, passez votre chemin. Au contraire, Brittany C. Cherry nous plonge dans ces drames quotidiens, ceux de deux familles bien trop endommagés pour nous faire sourire.
The Fire porte un message d'espoir soutenu par deux personnages torturés et prêts à tout pour connaître à leur tour un peu de bonheur. La plume de l'auteure est incroyable. Les sujets abordés par Brittainy C. Cherry sont loin d'être légers, mais ils sont parfaitement traités. Presque un coup de cœur pour The Fire, et une belle leçon de vie.
" Il ouvrit la bouche, sa voix était mal assurée.
-Pourquoi n'as-tu jamais baissé les bras ?
Je haussai les épaules.
-Parce que certaines choses - les meilleurs - valent toujours la peine qu'on se batte pour elles. "