Critique de comics : Ivar, Timewalker

Avis aux fans de science-fiction, d’histoire de voyages dans le temps et autre amateurs de Doctor Who : Ivar, Timewalker est fait pour vous ! La comparaison est inévitable, mais Ivar n’est pas une simple copie, bien au contraire… Sorti la semaine dernière chez Bliss Comics, l’éditeur en France de l’univers Valiant, ce récit complet se laisse dévorer facilement tellement l »histoire est palpitante, drôle et touchante. À découvrir sans tarder !

Résumé : En ce moment même, à Genève, l’Histoire est en train de s’écrire. À cent mètres de profondeur, dans le Grand Collisionneur de Hadrons, au CERN, la physicienne Neela Sethi est sur le point de découvrir le voyage dans le temps… Et mettre sa vie en danger par la même occasion. Elle ne le sait pas encore, mais dans dix minutes, des chrononautes bons à rien et de prétendus conquérants de l’espace-temps viendront frapper à sa porte pour la mettre hors d’état de nuire. Heureusement, le légendaire Ivar, le marcheur temporel, arrive à temps pour la sauver… et lui faire entrevoir son destin. Ensemble, ils vont parcourir le temps dans une course contre la montre pour sauver passé, présent et futur de la menace ultime d’Oubli-1…

Critique de comics : Ivar, Timewalker

J’ai découvert le personnage d’Ivar en lisant l’intégrale de Archer & Armstrong, sortie toujours chez Bliss Comics en novembre dernier. Ivar est en quelque sorte une mini-série dérivée de celle-ci puisque c’est dans A & A que l’on découvre l’histoire des 3 frères Anni-Pada, qui sont des piliers de l’univers Valiant. (Si vous ne savez pas bien qui est Valiant et Bliss Comics, cet article peut vous aider !)
Pour ceux qui n’ont pas suivi : dans l’ancienne Mésopotamie, les frères Anni-Pada (Ivar, Aram -futur Armstrong et Gilad -futur guerrier éternel) sont les champions du roi de Ur, et du peuple de cette cité-état tout entier. Ils ramènent une machine mystérieuse, le « don », d’un voyage dans un pays mythique, où Gilad se fait tuer pendant un combat. Ivar est rongé par le deuil, et active le don à leur retour à Ur, convaincu que la machine peut ramener son frère. Elle le ramène en effet, mais absorbe la force vitale de tous les habitants du pays…

Critique de comics : Ivar, Timewalker

Les trois frères sont plus ou moins immortels de façon très différente : Armstrong a absorbé l’énergie vitale des personnes mortes pendant le cataclysme causé par Ivar. Gilad est le guerrier éternel, défenseur des géomanciens de chaque génération : il tire donc son énergie de la terre, et ne peut mourir qu’avec elle. Ivar est bien différent. Suite à son activation du « don », il est condamné à marcher éternellement dans le temps, de saut temporel en saut temporel. Il semble donc immortel puisqu’il apparaît dans toutes les époques… Mais personne ne sait s’il l’est vraiment, pas même lui. Mais cette incertitude ne l’empêche pas de vivre des aventures palpitantes à travers le temps et l’espace !

Critique de comics : Ivar, Timewalker

Cela dit, je vous précise tout ça pour vous donner une vision plus approfondie du héros (qui a quand même une histoire fascinante), mais il n’est pas du tout nécessaire d’avoir lu Archer & Armstrong pour comprendre Ivar. C’est une histoire qui se suffit à elle-même. Ivar est une série étonnante, bien différente de sa série-mère, mais ces différences suivent la personnalité de chacun des frères. Archer est un fonceur un peu balourd et (trop) hédoniste, alors qu’Ivar est un érudit, un inventeur de génie qui n’hésite pas à passer à l’action, même s’il est parfois un peu trop confiant en ses prédictions et ses capacités ! Il y a une similarité troublante avec Doctor Who dans cette oeuvre. On a tendance à le dire pour chaque voyageur du temps bien sûr, difficile de faire oublier le modèle du genre après tout… Mais ici, j’ai vraiment eu la sensation de retrouver l’énergie qui me plaisait tant chez le 11ème docteur, incarné par Matt Smith. Et bien sûr, le docteur le marcheur vient secourir une jeune femme, ils courent et il ne lui dit pas tout… Eleven vous dis-je ! Il y a même une blague faisant référence directement à un épisode de la saison 6, époque Matt Smith, donc :

Critique de comics : Ivar, Timewalker

Référence à l’épisode de la saison 6, appelé « Let’s Kill Hitler »

Malgré tout, si l’inspiration est bien là, Ivar reste un vrai produit du Valiant Universe, avec l’intervention de personnages connus des lecteurs, avec la notion d’expiation du péché originel (sauf Armstrong, lui il s’en fout) et une présence discrète mais concrète de ce qui fait cet univers. Et aussi n’oublions pas une bonne dose de WTF et de fun, c’est ça que j’aime le plus chez Valiant ! Ils prennent des types de héros classiques et ils les rafraîchissent, les rendent moins sérieux et plus accessibles ! Ivar fait partie de mes séries favorites du Valiant Universe, avec Bloodshot Reborn.
Je ne mentionne pas le dessin parce que je trouve agréable à regarder, efficace pour servir l’histoire à défaut d’être très précis par moments, mais sans relief particulier. Mention spéciale quand même aux planches présentant les différentes timelines possibles, et celles où nos héros « sautent » d’un arc temporel à un autre, qui sont très dynamiques ! Je dois avouer que les prouesses du scénario éclipsent complètement les talents de dessinateur de Fred Van Lente…

Critique de comics : Ivar, Timewalker

Si Ivar est fascinant, n’oublions pas son « compagnon », Neela, qui l’est également de bout en bout de cette histoire ! (Elle est trop cool) Je n’en dis pas plus, car la majeure partie de l’histoire tourne autour d’elle ! On arrive pas toujours à les suivre (les voyages dans le temps, ça vous complique toujours une conversation…) mais qu’est-ce qu’on s’éclate ! Et le thème du voyage dans le temps n’est pas traité à la légère, il y a une vraie réflexion sur la possibilité ou non de changer le passé et sur le libre arbitre en général.
Surtout, j’ai trouvé dans ce titre beaucoup d’émotion, chose qui arrive relativement rarement pour des personnages qu’on connaît à peine. L’écriture complexe font de ces héros des personnages à plusieurs facettes, des personnages auxquels on croit, à qui on s’attache vite et fort.C’était très triste de refermer ce livre et de savoir qu’on ne recroisera pas ce duo… Mais c’est aussi ça qui fait le charme de ces récits complets : ils ne font pas s’étirer mille ans une histoire, juste pour durer. Ils ne refont pas vingt fois la même chose, au risque que ça ne touche plus personne… Coucou DC & Marvel ! Les mini-séries ont l’avantage d’avoir potentiellement un impact plus fort, vous suivent plus longtemps et sont plus émouvants, évidemment. Parce que les choses éphémères sont toujours les plus belles ! Ivar fait partie de ces merveilles-là, que je relirai de temps en temps avec émotion. Merci Valiant, merci Fred Van Lante, Clayton Henry, Francis Portello & Pere Perez pour avoir créé cette belle histoire, et merci Bliss Comics pour cette jolie édition comme toujours !

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