Holomorphose, tome 1 : Blasphème Jean Vigne Édition du Chat noir (Féline), 2016 444 pages Genre(s) : Bit-lit
Série : Holomorphose 1. BlasphèmeMerci à et aux éditions
Résumé :
« En ce bas monde, nous avons tous un fardeau à porter. Il semblerait que nous ayons trouvé le nôtre. A nous de faire en sorte qu’il ne devienne pas celui de l’humanité tout entière. »
Depuis son récent déménagement à Grenoble, Solana est devenue une ado solitaire, sans ami ni attache. Son année de terminale s’avère compliquée, entre un père absent, une mère détachée et une bande de jeunes qui l’a prise pour cible. Difficile de faire pire… et pourtant. La Destruction semble s’installer dans les parages, chez Solana plus exactement, qui bientôt ne peut plus bouger le petit doigt sans déclencher une catastrophe. Les cadavres se multiplient en ville, les portes de l’apocalypse sont sur le point de s’ouvrir et Solan pourrait bien en être la clef.
Mon avis :
A l’avant-dernière Masse Critique de Babelio il n’y avait pas beaucoup de titres qui m’inspiraient, j’ai donc tenté ce titre dont je n’avais jamais entendu parler et dont je ne savais rien, même pas que c’était de la bit-lit, alors que l’info aurait pu m’être utile n’étant pas fan du genre…
Holomorphose jongle entre présent et flash-back où nous suivons Solana qui avait l’air de posséder des pouvoirs destructeurs dans son enfance mais en a été privée par la suite vu qu’elle ne sait plus s’en servir à l’adolescence et qu’elle a même oublié qu’elle en avait, du moins jusqu’à ce que des souvenirs affreux lui reviennent sous forme de rêves et que ses pouvoirs recommencent à se manifester et détruisent tout sur leur passage.
J’aurais bien voulu dire que j’ai adoré cette lecture car cela a été le cas pendant les deux tiers du livre mais si je dis en introduction que cela m’aurait servi de savoir que c’était de la bit-lit ce n’est pas pour rien, car c’est justement à cause de cet aspect que le dernier tiers du livre m’a bloquée.
Les dernières pages du livre sont vraiment too-much, je ne vais pas trop en dire pour ne pas spoiler mais on croise une créature mythologique qui est là surtout pour la décoration, des personnages non-humains aux trousses de Solana, et Solana elle-même, et tout ce petit monde met le chaos, même Godzilla et la bestiole de Cloverfield réunis n’auraient pas foutu un tel bordel et j’ai trouvé cette partie assez ridicule, trop dans la surenchère et je n’ai rien contre les scènes de bataille mais en bit-lit ces scènes sont souvent exagérées, tout pète de partout et au bout du compte cela m’ennuie plus qu’autre chose et « Blasphème » ne fait pas exception.
Mais bref, si la dernière partie gâche un peu l’ensemble parce que beaucoup trop bourrine, le reste est plutôt convaincant et très prenant, pas forcément dénué de défaut parce que par moments l’intrigue se traîne un peu, mais il y a de quoi être accroché(e).
Finalement à par dans la dernière partie on ne sent pas trop que c’est de la bit-lit, c’est plutôt un bon mélange entre fantastique, horreur et thriller et j’espère que le second tome continuera de plus pencher vers ces genres là plutôt que vers la bit-lit, mais il faudra être patient pour avoir la réponse !
Pour ce premier volume on a vraiment affaire à un livre qui démarre doucement (même si les premières pages sont quand même bien crades) mais qui devient de plus en plus haletant à mesure que les pages défilent et où les flash-back, qui pourraient casser le rythme s’ils étaient mal foutus, renforcent finalement l’intrigue et le suspense, on ne sait pas encore tout des pouvoirs de Solana ni des personnes qui la recherchent mais ce n’est pas non plus le flou total et l’auteur a l’air de savoir où il va, il y a encore de quoi creuser mais on ne ressort pas frustré avec des tas de questions en tête.
L’histoire réserve aussi un bon paquet de rebondissements que je n’ai pas vu venir et qui nous balade encore un peu plus !
L’intrigue n’est pas que fantastique elle a aussi des thèmes plus terre-à-terre comme le harcèlement scolaire ou le cancer, ce sont des sujets secondaires mais bien utilisé pour le premier et très juste pour le second et ces deux thèmes contribuent à faire avancer l’histoire et à développer les personnages.
D’ailleurs en parlant des personnages c’est plutôt bon là aussi, Solana même si elle est adolescente n’est pas du tout à baffer, son comportement reste cohérent avec son âge mais elle est aussi plutôt lucide et réfléchie, même en pleine crise familiale (ses parents divorcent, elle a une relation difficile avec sa mère…) et victime de harcèlement dans son nouveau lycée elle garde les idées plus ou moins claires et cherche à trouver des réponses et des solutions sans foncer droit dans les emmerdes et cela fait du bien de ne pas trouver dans une lecture une caricature d’ado gothique et taciturne qui prend toujours les pires décisions possibles !
L’autre personnage le plus présent est Lola qui est déjà un peu plus clichée dans le rôle de la flic qui a vécu de gros drames et qui est maintenant très bourrue mais même si c’est un peu un stéréotype je l’ai bien aimé quand même surtout pour sa relation avec sa fille qui est touchante sans être tire-larmes (la petite étant condamnée et n’ayant plus beaucoup de temps à vivre…).
Je me limiterai à parler de ces deux personnages même s’il y en a d’autres qui sont tout aussi intéressants mais vu leur importance il vaut mieux les découvrir par soi-même !
Bref, j’y trouve quelques défauts qui sont en partie dus au fait que je n’aime pas la bit-lit et que j’aime bien chipoter mais sinon j’ai vraiment accroché à ce premier tome et j’ai eu beaucoup de mal à le lâcher tant j’avais envie de savoir où tout cela allait mener et j’espère bien que le deuxième tome me fera le même effet, en attendant je remercie Babelio et les éditions du Chat noir pour cette découverte !
Ma note :