Le génie de Mark Twain — Relecture de Tom Sawyer de l’écrivain américain Mark Twain. Riche d’enseignements.
Tom a dix ou onze ans. Il est orphelin. Il habite chez sa tante qui l’oblige, un samedi matin, à peindre une palissade qui entoure le jardin. Le garçon est catastrophé. Il ne pourra aller à la pêche, courir champs et bois avec ses camarades.
Ceux-ci passent dans la rue adjacente et s’arrêtent, intrigués par le travail de Tom. Le gamin comprend vite. Il se met à décrire la joie qu’il ressent à peindre, et les talents nécessaires pour bien accomplir ce travail. Bientôt, un premier lui demande de le laisser essayer le pinceau. Tom refuse, alléguant que cette activité est trop exigeante pour la confier à n’importe qui. Les garçons le supplient… Et bientôt, c’est à qui fera le travail de Tom. On lui achète même ce privilège en lui offrant des billes, et autres babioles qui font l’envie de Tom. Non seulement Tom n’aura pas à travailler de la journée, mais, de plus, il accumulera un petit trésor.
Voici ce qu’en dit Twain :
« Tom se dit qu’après tout l’existence n’était pas si mauvaise. Il avait découvert à son insu l’une des grandes lois qui font agir les hommes, à savoir qu’il suffit de leur faire croire qu’une chose est difficile à obtenir pour allumer leur convoitise. »
Tom a dû devenir publicitaire ou politicien.
La décence — La décence est ainsi définie par le Littré : Honnêteté qu’on doit garder dans les actions, les discours, les habits, la contenance, etc., et dont la règle est prise non seulement des préceptes de la morale, mais encore de l’âge, de la condition, du caractère dont on est, du temps et du lieu où l’on se trouve, des personnes avec lesquelles on vit.
Ou : Façon convenable.
Qu’est-ce qui convient ? Où ? Quand ?
Le genre de notion difficile à cerner, à mettre en pratique. Qui relève plus de l’instinct, de l’intuition que du raisonnement.
Pour moi, le transparlemetarisme de Martine Ouellet est peut-être légal, mais très indécent. L’ignorance dont Gérald Tremblay a fait preuve de ce qui se passait de discutable dans son entourage immédiat n’est peut-être pas criminelle, mais indécente. Pour une dame, se présenter à un cours universitaire (pour le donner ou le recevoir…) vêtue comme si elle sortait en boîte est certes légal, mais indécent.
Mais ça se démontre difficilement. Tout comme Dieu ou la Beauté, la décence s’éprouve plus qu’elle s’explique.
L’auteur : Alain Gagnon a remporté à deux reprises le Prix fiction roman du Salon du Livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean pour Sud (Pleine Lune, 1996) et Thomas K(Pleine Lune, 1998). Quatre de ses ouvrages en prose ont ensuite paru chez Triptyque : Lélie ou la vie horizontale(2003), Jakob, fils de Jakob (2004), Le truc de l’oncle Henry (2006) et Les Dames de l’Estuaire (2013). Il a reçu à quatre reprises le Prix poésie du même salon pour Ces oiseaux de mémoire (Le Loup de Gouttière, 2003), L’espace de la musique(Triptyque, 2005), Les versets du pluriel(Triptyque, 2008) et Chants d’août (Triptyque, 2011). En octobre 2011, on lui décernera le Prix littéraire Intérêt général pour son essai, Propos pour Jacob (La Grenouille Bleue, 2010). Il a aussi publié quelques ouvrages du genre fantastique, dont Kassauan,Chronique d’Euxémie et Cornes (Éd. du CRAM), et Le bal des dieux(MBNE) ; récemment il publiait un essai, Fantômes d’étoiles, chez ce même éditeur. On compte également plusieurs parutions chez Lanctôt Éditeur (Michel Brûlé), Pierre Tisseyre et JCL. De novembre 2008 à décembre 2009, il a joué le rôle d’éditeur associé à la Grenouille bleue. Il gère aujourd’hui un blogue qui est devenu un véritable magazine littéraire : Le Chat Qui Louche 1 et 2 (https://maykan.wordpress.com).