De Baptiste Boryczka
Editions Lemieux
2017
163 pages
J’ai lu le premier roman de cet auteur, Korzen, il y a environ deux ans. J’avais déjà remarqué son goût pour l’étrange, les situations décalées mais j’avais été quelque peu déçue par son écriture.
Pativore, proposant de faire voyager ce second roman, je n’ai pas hésité, l’écriture me rebutait-elle toujours ? Qu’avait-il inventé cette fois-ci ?
Le thème est intéressant. A la fin du vingt-et-unième siècle (début du vingt-deuxième) au Danemark, les extrémistes religieux luthériens ont pris le pouvoir et ont établi une dictature, combattue par des résistants. On suit trois personnages : Lotte, John et Mark, différents mais réunis dans le même immeuble et mus par le même désir de rouvrir le café Krilo, ancien haut lieu du syndicalisme et image d’une Europe disparue.
Ce roman est tout à fait d’actualité. Dans une ambiance européenne glaçante où la montée des populismes côtoie la montée des extrémismes religieux, et où certains pays ferment leurs frontières aux réfugiés, ce roman permet de réfléchir à notre avenir. Que voulons-nous pour nos enfants ?
Ce livre est terrifiant, mais pas pesant parce que l’auteur y met une belle note d’espoir.
La construction est intéressante, le dernier chapitre fait écho au premier et nous amène le sourire aux lèvres, mais…
Il est long à se mettre en place, quelques destins de personnages restent en suspens (ce qui, après réflexion, n’est pas pour me déplaire), la fin est précipitée, il y a donc un déséquilibre dans l’organisation du roman, quelques comparaisons douteuses, toujours un style qui ne me séduit pas et puis (même si c’est une bagatelle) les fautes d’orthographe et les erreurs de conjugaison (à deux reprises, on lit il rejoint au lieu de il rejoignit). N’y a-t-il pas des correcteurs chez les éditions Lemieux ?
Et malgré tout ça, j’ai lu les cinquante dernières pages avec frénésie, souhaitant connaître la fin.
Encore une fois, une lecture en demi-teinte.
Merci à Pativore d’avoir fait voyager ce livre jusqu’à moi.