Six of Crows, tome 2
de Leigh Bardugo
Nous retrouvons Kaz et ses acolytes des bas-fonds de Ketterdam à leur retour de l’Ice Court. Bien que leur plan là-bas ait fonctionné et que leur mission ait été un succès, ils sont dans un mauvais état et n’ont pas le droit au répit car de nouveaux dangers les menacent: la vie d’un des leurs est en jeu tout comme les 30 millions de kruge qu’on leur avait promis.
Aaaah mes Muffins! Je l’ai savouré cette lecture, je vous le dis!
J’avais adoré le premier tome, Six of Crows, et j’étais plus qu’heureuse de retrouver Kaz, Inej, Jesper et tous les autres.
Bardugo nous éblouis encore par son style au rythme fou, son ingéniosité dans les péripéties et dans la profondeurs de ses personnages.
Ici encore, elle n’hésite pas à faire prendre des virages à son scénario, pulvérisant nos hypothèses sur son passage. Dans d’autres livres, le suspens fait parfois qu’on ne sait pas ce qu’il va se passer alors on imagine toutes les issues possibles et à la fin on est souvent déçu parce que soit on avait deviné, soit ce n’était pas aussi grandiose que ce qu’on avait espérer. Mais Bardugo a une toute autre technique! Elle n’utilise pas vraiment le suspens: Kaz et son équipe fomentent des plans A, des plans B et même parfois des plans C alors on fonce en se disant qu’on a tout calculer sauf que rien ne se passent ja-mais comme prévu! Nos héros doivent toujours improviser, reformer de nouveaux plans qui sont contre-carrés avant même de commencer! Ce qui donne une énergie folle au texte: on n’a pas le temps d’imaginer des hypothèses.
Et puis Kaz est un personnage magnifique qui a toujours un train d’avance sur nous! On ne voit jamais le moment où un élément de sa machination est mis en place (un mensonge, une fausse information répandue, la corruption d’un protagoniste secondaire…), ses échecs lui servent parfois autant que ses victoires et on ne le comprend qu’à la fin!
L’action ne se déroule que sur quelques jours ce qui ne laisse pas vraiment le temps aux personnages d’évoluer vraiment mais leurs interactions sont toujours aussi jubilatoires. Que ce soit l’humour de Jesper et de Nina, le cassant de Kaz ou les réponses à côté de la plaque de l’adorable colosse Ferdjan, Matthias (qui me fait un peu penser à lui!). L’alternance des points de vue est toujours aussi bien jouée et l’arrivée d’un petit nouveau dans l’équipe complète bien le groupe ainsi que le système d’intrication des relations.
Ce roman a aussi un portée un peu militante. Bardugo insiste bien sur les défauts de la société qu’elle a créée (qui ressemblent beaucoup aux défauts de la nôtre): le racisme, l’esclavage, le profit monétaire justifiant tous les méfaits. Puisque ses personnages viennent des bas-fonds de Ketterdam, ils ont été témoins du pire, parfois victimes et parfois bourreaux. L’auteure rappelle que le vice se cache aussi dans les hautes sphères mais sous d’autres formes et que, encore de nos jours, ces fléaux subsistent. Elle suggère d’ailleurs, dans les remerciements, d’agir via des ONG. Cela m’a touché.
Pour finir, je ne me lasse simplement pas de cet univers d’inspiration Russe où Bardugo mêle magie, commerce et politique. Elle l’a si finement créer, faisant attention à chaque détail, dépeignant chaque recoins de ce monde que j’y retournerai bien encore une fois surtout si la compagnie est aussi bonne que dans cette duologie!
Cette lecture compte pour les challenges Read In English, Littérature de l’Imaginaire et La Coupe des 4 Maisons
Marion
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