Bonjour ! Vous vous trouvez dans la catégorie " FAQ ", qui entend répondre à vos questions les plus fréquentes.
Pour l'heure, j'ai prévu 3 articles " FAQ ", qui paraissent en alternance avec des articles de fond (chroniques ou réflexions), sur les thèmes suivants :
- INFOGRAPHIES. Quel logiciel utilises-tu pour faire tes infographies ? Faut-il être designer ou génie ? (Déjà paru et mis à jour depuis parution.)
- PARTENAIRES. As-tu beaucoup de partenaires ? Comment les as-tu dégotés ? As-tu déjà dit non à un partenaire / une demande de chronique, si oui pourquoi ? (Bonus) Pourquoi, ô cruelle, monstrueuse, refuses-tu les romans auto-édités ?
- ESPRIT CRITIQUE. Comment se forger son esprit critique [en littérature], apprendre à bien analyser les livres ? (Et même si le sentiment d'imposture est grand, je vais répondre à ma hauteur de petite patate germée.)
Pour aujourd'hui :
FAQ # 2. PARTENAIRES. As-tu beaucoup de partenaires ? Comment les as-tu dégotés ?
Les " partenaires " sont les éditeurs qui envoient gratis des livres aux blogueurs en échange d'avis critiques honnêtes. Les services de presse des maisons d'édition se chargent de repérer les blogueurs et journalistes qui leurs correspondent...
...et leur envoient régulièrement un mail annonçant les nouveautés, leur proposant de recevoir le(s) livre(s) de leur choix en échange d'une chronique (à leurs risques et périls, donc ! C'est le principe.) Il arrive aussi qu'un éditeur opte, avec tout ou partie de sa base de chroniqueurs, pour l'envoi automatique : une fois le blogueur/journaliste entré dans la liste, il reçoit les nouveautés choisies par l'éditeur, sans avoir à les sélectionner ni les demander. C'est par exemple le cas des chroniqueurs On Lit Plus Fort (communauté ado de Gallimard Jeunesse).
Ai-je beaucoup de partenaires réguliers ? 4.(Du coup, je dirais plutôt non.) J'ai pas mal de propositions (lesdits mails) mais je pioche les livres au compte-goutte. Il faut que l'échange (livre-chronique) soit pertinent pour moi et la maison d'édition. Finalement, c'est assez rare que je demande des " SP " (services de presse), tout simplement parce qu'il serait impossiiible de suivre le rythme des parutions.
Certains blogs y parviennent super bien, cela dit, comme celui de Bob & Jean-Michel !Il y a des exceptions ponctuelles à cette frugalité : actuellement, je suis en pleine lune de miel éditoriale avec une nouvelle amie qui travaille chez L'École des Loisirs et poursuit le but avoué de m'enterrer vivante sous une montagne de livres. (Je ne me plains pas.)
Vous pouvez consulter la page de mes partenaires pour avoir la liste complète des maisons formidables avec lesquelles j'ai conclu des pactes diaboliques.
#1. " Comment as-tu trouvé tes partenaires ? "Des éditeurs ou attachés de presse ayant parcouru mon blog m'ont contactée pour me proposer un partenariat. (Le premier a été Actes Sud en décembre 2014 dès l'ouverture de mon blog ; le dernier en date est L'École des Loisirs début 2017.)
Ça signifie qu'ils me tiennent au courant de leurs parutions (par mail / newsletter) et me proposent de me les envoyer si je souhaite les lire & critiquer.
- Option 2 : Des auteurs ont demandé à leur éditeur de me faire envoyer leurs livres.
Il existe des auteurs propulsés à l'énergie d'amour, voyageant sur un arc-en-ciel et distribuant les paillettes, qui disent à leurs éditeur : Hé. Envoie-donc mon livre à ce blogueur, je l'aime !
Car ils ont lu et apprécié certaines de mes chroniques -
Ou parce que nous avons discuté de leurs ouvrages sur des salons -
Ou parce qu'ils aiment faire des cadeaux -
Ou les trois.
C'est le cas de Cécile Roumiguière et Gaël Aymon, parmi plusieurs personnes formidables.
Depuis, je suis une partenaire régulière de Syros ❤ - ce qui m'arrange assez car Bloup et La Bouquineuse adorent cette maison aussi.
- Option 4 : Ce ne sont pas vraiment des partenaires mais... des collègues.
si oui pourquoi ? "
Oui, super souvent. Au début je disais oui à tout mais au final je trouve ça malhonnête (l'envoi des SP a un coût, et si je ne les lis pas, ça craint), et en plus j'ai vu très vite approcher le risque réel de me faire physiquement envahir (backstory : j'habite Paris, et même si je passe ma vie à poser de nouvelles étagères, mon appartement n'est pas extensible). Aussi, j'ai appris à faire un tri drastique.
Les cas dans lesquels je dis non :
#3. " Mais pourquoi tu n'aimes pas recevoir des demandes d'auteurs auto-édités ? "- Quand la proposition ne correspond pas à mon blog (hors sujet, pas le genre de littérature que j'ai envie de valoriser, ou pas de la littérature jeunesse du tout).
- Quand c'est de l'album. Je ne dis pas toujours non, mais très souvent... (et même quand ils sont super beaux !) ...parce que je ne me sens pas à l'aise sur les chroniques d'albums. À me voir lire un album, vous comprendriez : le plus souvent, je sombre dans un magma d'onomatopées mignonnes gagatisantes très peu analytiques.
- Quand je n'ai pas le temps, ce qui est très (trop) souvent). J'ai des lectures à critiquer pour le travail + mes propres lectures plaisir eeet... je veux éviter de me mettre la pression !
- Quand un auteur me demande de critiquer son livre autoédité. Je suis mal à l'aise avec la démarche-même.
- D'abord parce que je travaille dans l'édition donc, oui, je crois au travail d'édition, et je crois en la démarche de se faire éditer, surtout pour un premier roman.
- Ensuite, parce que l'auteur se vend lui-même, me demandant de faire de la pub pour son roman en le chroniquant (ce qui est délicat pour lui comme pour moi).
- Enfin, parce que, quand je suis en direct avec l'auteur, de mon point de vue personnel, je suis éthiquement/humainement obligée de lui dire ce que j'en ai pensé, en privé au minimum - contrairement à ce qui se passe dans le cas d'un contact presse (où je peux très bien ne jamais critiquer un roman si je n'en pense rien d'intéressant, ou que du mal ; ça arrive). Or, me retrouver à devoir rédiger un retour critique professionnel, bienveillant et précautionneux sur le texte d'un inconnu, aimé ou pas, c'est mon taff... ! Pas mon loisir.
- En conclusion. Une lecture complète et critique prend entre 3 et 6h selon le roman + 1 à 2h pour le temps de rédaction d'un avis réfléchi (et si possible encourageant). Si quelqu'un que vous ne connaissiez ni d'Ève ni d'Adam vous demandait un service gratuit impliquant minimum 4 à 8h de travail, je pense que le cheminement de votre raisonnement interne passerait par du lol avant de se diriger tranquillement vers du...
CEPENDANT - je comprends la solitude désespérée du petit auteur abandonné, et je n'ai aucune envie qu'il se roule dans son manuscrit et s'enterre dessous pour pleurer. En effet : en tant qu'auteur, on a besoin d'être lu pour progresser. (Je veux dire : j'écris aussi, je sais ce que c'est.)
The solution, my friends : soumettez votre manuscrit à des éditeurs ! (Sur mon temps de travail, c'est cool !)
Sauf que, à la lecture de ce conseil, je vois l'auteur relever un museau contrarié depuis sa grotte de papier :
La sensation :" Je ne reçois jamais de réponse argumentée ! "
Échangez vos textes avec d'autres personnes qui écrivent. C'est la meilleure façon de progresser.Grande douleur des refus-type (c'est ainsi qu'on appelle les lettres de refus non-argumentées). On a besoin d'avis, de conseils, d'un guide. Bon, à vrai dire, dans un premier temps, je pense que c'est une erreur de chercher un Gandalf. Il faut plutôt chercher des Sam, Merry et Pippin : des partners in crime. Concrètement...
- Si vous avez des amis qui écrivent, demandez-leur leur avis sur votre projet, et proposez de donner le vôtre sur le leur ! C'est un excellent deal.
- Si vous n'avez pas d'amis qui écrivent, il existe des plateformes pour s'entraider, se critiquer mutuellement. (FictionPresse, Plume d'Argent...) (En gros, ce que je vous propose c'est de vous trouver des amis qui écrivent.) L'auteure de La Passe-Miroir, a écrit des années sur Plume d'Argent avant de se faire éditer, et y navigue toujours ; vous pouvez lire ce qu'elle en dit dans mon entretien avec Christelle Dabos.
- Je vous ai déjà parlé du NaNoWriMo, un défi d'écriture international qui a permis à de nombreux auteurs de parvenir à leurs fins, et qui a pour principale qualité là encore de se motiver mutuellement en échangeant autour de son projet avec des esprits curieux et semblables.
- J'aime lire et critiquer les textes de mes amis : si on se connaît, si on s'est déjà rencontrés autour d'un échange virtuel ou IRL, je vous lirai avec plaisir.
Et dans tous les cas, si je vous ai lu(e), mon avis n'est qu'UN avis. Éclairé, mais personnel. Et rappelez-vous que je suis un petit haricot prématuré. Je n'ai pas fini mon long entraînement pour devenir Lectrix ceinture noire 13 ème dan.
#4. " Es-tu vraiment indépendante quand tu rédiges une chroniques sur un livre envoyé par un partenaire ? "(Dernière question)
Évidemment, c'est toujours un peu délicat. Mais dans la mesure où l'on a une démarche honnête (dans sa critique d'une part, et envers le partenaire d'autre part), il n'y a pas de problème. S'il devait y en avoir, j'imagine que le partenaire concerné mettrait fin à notre relation de confiance.
Or, jusqu'ici, c'est plutôt l'inverse qui s'est produit : mes chroniques négatives ont donné lieu à des discussions et des partenariats plus riches et intéressants encore.
J'espère avoir répondu aux questions que vous vous posiez, à celles que vous ne saviez pas que vous vous posiez, et si vous en avez d'autres - ou de nouveaux thèmes d'articles " FAQ ", je vous invite à les formuler en commentaire !