Ce rendez-vous hebdomadaire consiste à vous présenter chaque lundi mes lectures passées, en cours et à venir en répondant à trois questions :-)
1/ Qu'ai-je lu la semaine passée ?
Ce petit album, au format à l'italienne, est sans texte. Enfin presque. On n'y trouve qu'une seule interjection, éponyme au titre, et qui lui donne tout son sens.
Expression de ras-le-bol, d'assez, mais aussi une manière de se faire rappeler d'une petite cochonne au sein de sa famille, nombreuse, et qui donc, ne fait pas attention à l'individualité et encore moins à l'intimité.
Cette porte, c'est celle de la salle de bains. Elle s'ouvre de manière intempestive, sans qu'aucun ne s'excuse d'y entrer alors qu'il pourrait gêner.. D'ailleurs personne ne semble remarquer la présence de la petite dans cette pièce de la maison si particulière.
Un album drôle en apparence mais qui pose des questions, profondes, sur nos identités, agissements, et la place qu'on accorde à chacun et à sa pudeur.
Cet album confronte le regard et l'innocence de l'enfance au monde des adultes, et notamment de la politique dans sa forme la plus coercitive et perverse: la dictature et le contrôle des individus par l'utilisation des enfants.
La rédaction, c'est le devoir qui est demandé par "un militaire" dans la classe de Pedro, alors en CE2. Chaque enfant doit écrire sur l'activité de ses parents, une fois qu'ils sont rentrés du travail...
Des mots d'enfant utilisés comme un acte de dénonciation, de délation, gratuit. Cette pression, Pedro la ressent bien. Que doit-il, que peut-il écrire qui ne serait pas condamnable, interprété?
Cet album donne des frissons. D'un côté les jeux d'enfant avec le foot notamment, l'école, et de l'autre, les discussions et mots qui parviennent, les arrestations et manifestations publiques.
L'illustrateur, espagnol, a souhaité "faire les images d'un reportage" pour cet album écrit par un auteur chilien, dont on connaît le passé politique de son pays.
Cet album très grand format commence par la fin, par une coupure du journal Le Petit Parisien du 5 avril 1889 qui titre en gros "Un Indien assassine sauvagement trois Parisiens et neuf policiers." Suivent le rapport du commissaire de police, qui classe l'Affaire et quatre fiches d'identité.
Puis vient le récit, rédigé en "tu", instaurant d'emblée une proximité, voire même une empathie, avec l'"Indien", Billy Powona. Profondément épris d'Alice, dite La Garenne, chanteuse et comédienne. Ils s'aiment passionnément et décident de partir de Paris, mais cela ne se passe pas comme prévu.
Le texte est très fort, nous renvoie par petites touches au passé de Billy et à ce qu'il a dû fuir.
Quant aux illustrations, réalisées telles des tableaux et peintes à la peinture à l'huile, elles se dressent sur une page, nous immergeant dans la scène.
C'est chez Sophie Hérisson que j'ai découvert cet album ( CLIC), et qui m'a de suite donné envie de le découvrir. Mais ce n'est qu'avec le MOOC que j'ai réalisé cette envie, l'ayant (enfin) trouvé à la bibliothèque.
Cet album sans texte, aux dessins en Noir et Blanc, parfois sépia, et couleurs jaunies du passé, nous parle de départ, de migration, lorsqu'un père de famille se voit contraint de partir au loin pour subvenir aux besoins de sa famille.
Commence alors un long périple vers cet inconnu. Empli de doutes, d'incompréhension, parfois d'hostilité, plus souvent d'empathie, le père commence à comprendre le mode de fonctionnement de cet ailleurs, ses codes, sa culture. Il fait des rencontres, d'autres pesonnes, venus d'autres ailleurs, aux parcours tout aussi difficiles.
Et puis un jour, sa famille peut le rejoindre, enfin!
Shaun Tan a créé un monde, fantastique, avec ses codes, ses moyens de transports, son art, ses animaux, sa nourriture mais qui nous en rappelle d'autres.
Je suis soufflée par la force des dessins qui nous transportent dans ce Nouveau Monde, cet endroit rêvé, fantasmé, craint, difficile, puis finalement accueillant. Des dessins aux allures de photographies qui ont traversé les décennies, abîmées, cornées; ou bien de documents officiels.
Des cases, rigoureusement alignées, des pleines pages qui regorgent de détails et d'allusions.
Il a fallu quatre années de travail à l'auteur pour collecter des témoignages (à commencer par celui de son père), compiler des documents et s'imprégner de chaque histoire, comme le révèle la dernière page. Pour ma part, cela m'a permis de découvrir une autre histoire d'immigration et de pays accueillant (eh non, il ne s'agit pas des USA!).
Après La bonne humeur de Loup Gris et Le jour où Loup Gris est devenu bleu, voici la 3e (més)aventure de ce Loup bien malchanceux. Il faut dire qu'il les attire les ennuis.
Ici, ce qui lui arrive est de l'ordre du loufoque pur.
Imaginez! il gobe une mouche qui l'embête à lui tourner autour en bzzz, et le voilà qui se met à zozoter. Chassé de la meute car, non, un hurlement en Bzzz-Ahouuu, ça ne le fait pas! Il trouve ensuite une araignée, et il se dit qu'elle pourrait certainement manger la mouche dans son estomac, donc, plus de problèmes! Que nenni! Et le voilà avec un look très spécial... et des moqueries en sus... Et ce n'est pas fini...
Je me suis demandée quel traitement Gilles Bizouerne pouvait bien réserver à son héros, surtout après avoir été conseillé par le renard! J'avoue avoir été un peu déçue, mais mes garçons se sont esclaffés! Et c'est bien là le principal!
Le texte s'articule en deux parties, deux points de vue pour deux personnages, avec pour chacune l'emploi du "je". Il nous emmène en Géorgie, un état du sud des Etats-Unis, esclavagiste. Dans les champs de coton, les esclaves travaillent dur sous le soleil, redoutant les coups de fouet, pendant que leurs maîtres profitent de leurs richesses, enchaînant les réceptions et les manifestations de richesse.
Nancy Guilbert fait parler Cassie, une jeune esclave de 12 ans, achetée un mois auparavant par M. Lankaster, un riche propriétaire terrien. N'ayant pas confiance en elle, il la fait travailler dans les champs de coton. Mais elle n'est ni habile ni rapide. Heureusement, le vieille Mama veille sur elle, d'autant qu'elle a tendance à rêvasser.
C'est ainsi qu'elle remarque un homme blanc, qui l'observe. Elle ne sait si elle doit être confiante ou apeurée.
Sylvie Baussier fait parler, Robin, un peintre mandaté par M. Lankaster pour lui faire le portrait pour qu'il soit apposé auprès des autres de sa famille, comme il se doit. Arriviste, arrogant, persuadé de la suprématie du Blanc sur le Noir, qu'il méprise, Lankaster essaie de convaincre Robin le Nordiste, du bien-fondé de son mode de vie.
Dans les champs de coton, Robin aperçoit Cassie et décide de la peindre, de lui offrir un espace de liberté, un espoir.
Les illustrations de Bruno Liance me plaisent beaucoup. En noir et blanc, elles ont un aspect cotonneux qui sied à merveille à l'histoire, et sont accompagnées de textes dans une bulle qui présentent davantage le locuteur.
Adrien se réjouit de passer ses vacances avec son papy. Avec lui c'est découvertes et rigolages, que du bon temps en perspective.
Il est tellement heureux de le retrouver qu'il lui parle sans discontinuer de la gare à chez lui. Du coup, quand il arrive chez son papy, grande, et mauvaise, est la surprise de trouver une mémé dans le salon. Une grand-mère qui va lui gâcher ses vacances, c'est certain! Qui va lui piquer son papy et tous leurs moments à deux. Et si cette personne n'était pas quelqu'un de bien? Adrien mène l'enquête.
Un court roman sur la relation, spéciale, entre les grands-parents et les petits-enfants, mais aussi sur le bonheur de nos aînés et le parcours, pas toujours simple, de chacun. Un roman de tolérance et d'amour!
Dans le cadre du Challenge " Un mois au Japon" d'Hilde et Lou, et du Challenge " Amélie Nothomb" de Pauline, je vais RElire ce roman, en Lecture Commune avec Nathalie. Un beau programme en perspective!
Je me suis régalée d'un bout à l'autre! J'ai été ravie de retrouver la plume d'Amélie Nothomb, particulièrement celle de ses romans autobiographiques. Il faut dire qu'elle fait preuve d'une grande autodérision, ne manque pas de verve, et a un style très fluide et drôle.
Mon article est ICI.
La maison où je suis mort autrefois. Keigo HIGASHINO. Editions Babel noir, novembre 2011.
Ce thriller psychologique sonde les méandres de la mémoire et les origines de la mémoire au sein d'un huis-clos, angoissant et empli de suspense.
Je vous en parle davantage demain.
Cet épais magazine trimestriel est très intéressant et attractif de par son postulat: la littérature comme rempart. Sa nécessité s'est imposée aux auteurs en regard de ce qui se passe aux Etats-Unis depuis l'élection de Donald Trump.
Retour sur les mandats Obama, l'histoire des Etats-Unis (immigration, ségrégation, esclavagisme), entretien avec des écrivains, dont Toni Morrisson, magnifique.