Pourquoi avoir choisi ce titre plutôt qu’un autre ? En plus de m’être reposée sur une valeur sûre, rapport au succès que connaît son auteur, j’avoue avoir été intriguée par le fait que l’on puisse présenter un récit, celui d’un otage, sous un format graphique, celui de la bande-dessinée. Comment retranscrire l’intensité, les émotions, l’essence d’une telle histoire…?
Juillet 1997, Christophe André, en mission humanitaire pour Médecins sans Frontières, est enlevé en Tchétchénie. S’en suivront 111 jours de captivité, enfermé dans le noir, menotté au sol, sans aucun repère. Au fil de ces quelques 430 pages, Guy Delisle nous raconte l’enfermement, passé le choc, la peur, les doutes, l’abandon, l’espoir vécu par Christophe André, selon ce que l’ex-otage lui a rapporté lors de leurs entretiens… Les cases se répètent souvent, à l’image du quotidien de l’otage, pour qui les journées se résument à attendre, à écouter, à s’interroger, à manger et à dormir… Petit risque pour le lecteur de se lasser, à se demander combien de temps cela peut-il encore durer, mais en même temps, n’est-ce pas ce genre de question que n’a de cesse de se poser un otage ? Encore combien de jours, combien de semaines, combien de mois à tenir enfermé dans ce trou ?
Malgré la sobriété du dessin, et la brièveté du texte qui l’accompagne, l’effet est saisissant, l’intensité est réellement présente. L’auteur nous happe dans ce sombre huis-clos. Et puis l’histoire prend une tournure nouvelle, s’accélère dès lors qu’il s’agit d’évoquer l’évasion de Christophe André. La tension monte encore d’un cran, jusqu’au dénouement final, et fort heureusement, tout est bien qui finit bien, ou du moins, sur une belle note de calme et d’espoir…
Au final, j’ai beaucoup apprécié ma lecture, et je ne trouve pas grand-chose à redire quant à la qualité de cette bande-dessinée, qui s’avère proche du documentaire, et que je ne manquerai pas de conseiller à qui aime les bonnes BDs !
Et puisqu’il faut attribuer une note à cette bande-dessinée, c’est un beau 18/20 que je lui donne!