Le 4 avril, notre flamant rose national, déjà responsable du Throwback Thursday, décidait de tricher en rédigeant son Top Ten Tuesday et nous proposait de répondre en commentaires à une série de questions de son cru. Mais Broco, que rien ne peut arrêter en ce moment (on est toujours plein d'énergie lorsque l'on sort d'hibernation), a décidé de chausser ses lunettes et son air le plus sérieux pour y répondre sur ses propres terres.
Vous pouvez retrouver les questions de BettieRose sur cet article ainsi que ses propres réponses sur cet autre post. De plus, si l'envie vous prend d'aller plus loin, June y a aussi répondu ici.
Le lecteur-blogueur est-il un lecteur plus exigeant que les autres ?
De mon point de vue (lequel n'a absolument pas vertu de loi, bien sûr, je ne suis qu'un légume), oui pour la simple et bonne raison qu'en général, le lecteur qui décide d'ouvrir un blog est déjà un "gros" lecteur, quelqu'un qui aime beaucoup ce loisir, le pratique depuis longtemps et aime à partager autour de cette passion. Il a donc tendance à faire des recherches en amont, à comparer avec ses lectures précédentes et il n'hésite pas à créer son propre système de valeurs. J'insiste sur le "propre" qui, bien sûr, ne correspond pas forcément à celui du voisin. De plus, prendre le temps de réfléchir à ses lectures en écrivant des chroniques peut avoir un impact sur son propre ressenti. Par exemple, en terminant Criminal Loft, je ne savais pas spécialement si j'avais apprécié ou pas, mais au fur et à mesure de la rédaction de mon article, je me suis rendu compte que ce thriller m'avait laissé plus que mitigé...
Peut-on parler de bons et de mauvais lecteurs ? Si oui, qu’est-ce qui justifie leur catégorisation ?
Bien sûr que non. C'est un jugement, une catégorisation, qui n'a absolument aucune valeur mais qui, proféré par certains imbéciles se croyant supérieurs, peut avoir une fâcheuse incidence sur ceux qui voudraient se lancer. Le terme "lecteur" s'applique dès lors que quelqu'un ouvre un roman, quel qu'il soit, une bd, un magazine, que sais-je encore. Il ne désigne que l'action de lire, pas le nombre ou le choix des lectures. Pour ceux qui aiment mettre les gens dans des petites cases, peut-être que parler de grands/petits lecteurs conviendrait mieux (même si "petit" sous-entend une infériorité, ce qui ne devrait pas être le cas ici).
Vraie ou fausse littérature ? Qu’en pensez-vous ?
Je n'en pense rien, je m'INSURGE ! Non, mais vraiment. J'ai fait des études de Lettres spécialité Littérature de Jeunesse, nous avions des cours avec des étudiants en Lettres plus "classiques" que, pour une meilleure compréhension ici, nous appellerons Littérature de vieillesse et, bon sang, certains se fichaient tellement de nous (et certains le font encore) qu'on ne pouvait que se demander s'il n'y avait pas une peur cachée là derrière. Faut-il être un auteur mort, français, barbu pour que nos écrits soient considérés comme de la "vraie" littérature ? Faut-il avoir un public âgé de plus de 50 ans, avec des poils aux oreilles pour ne pas être moqué ? RIDICULE (oui, ça m'énerve).
On pourrait plutôt parler de "niveaux de lecture" par exemple. Certains ouvrages, c'est un fait, sont plus faciles à lire que d'autres (toujours selon mon jugement personnel, cela va sans dire), plus reposants, que ce soit dans le style et/ou dans son thème, mais faut-il pour autant en avoir honte ? Non. 1000 fois non. Personne ne mérite d'être jugé sur ses types de lecture ou sur son rythme, il y a tout de même plus important à faire, comme repasser ses chaussettes.
Lire "trop" est-il possible ?
J'imagine que oui, on peut bien être accro au jeu vidéo alors pourquoi pas à la lecture. Mais pour que ce "trop" existe, il faut tout de même que certains "symptômes" apparaissent, isolement social, perte des repères, etc. Mais, à mon humble avis, on a tous bien du chemin à faire avant d'en arriver là.
À lire à un rythme "effréné", ne causons-nous pas nous-mêmes des pannes de lecture ou la sensation de lassitude vis-à-vis d’un genre (par ex) ?
Pour ce qui est de mon propre cas (celui que je connais le mieux, soyons honnêtes), ça ne m'arrive jamais. Je varie facilement les lectures, histoire de ne pas me lasser d'un genre ou d'une thématique et aussi parce que c'est ce que j'aime faire, et je n'ai, pour l'instant, jamais eu à déplorer la moindre panne de lecture. Il arrive d'en avoir marre, d'avoir envie de faire autre chose mais ça ne dure jamais bien longtemps et j'ai toujours un bouquin sous le coude. Je n'ai pas l'impression non plus d'avoir un rythme "effréné", je lis beaucoup, certes, mais ça ne m'empêche pas de faire beaucoup d'autres choses comme regarder des films/séries, d'avoir une vie sociale très satisfaisante (toujours selon mes critères) et même de sortir de ma grotte quand j'en ai envie. Comme d'hab, ça varie selon les désirs, les besoins et la façon de vivre de chacun.
Lire beaucoup est-il un réel facteur d’isolement social ?
Encore une fois, ça dépend de ce que vous désirez comme vie sociale ! La mienne me convient très bien et même si je pourrais sortir plus, je n'en ai pas spécialement envie. Je suis une ourse. Et mon mec aussi. Donc on est généralement très bien dans notre grotte, même si ça ne nous empêche pas de sortir de temps en temps, chercher bonheur ailleurs. Peut-être que mon mode de vie donne cette impression de l'extérieur, mais je le vis bien. J'imagine que problème il y a, quand le lecteur en question commence à mal vivre son isolement ?
Qu’attendez-vous d’une rencontre avec un(e) auteur(e) ?
Ma foi, pas grand-chose. J'ai toujours bien dissocié la personne auteur et le livre. Du coup, même si je suis parfois ravie de rencontrer certains auteurs et/ou de partager avec eux sur les réseaux sociaux, c'est quelque chose dont je pourrais tout à fait me passer. Mon côté brocoli/ours sans doute.
Pensez-vous que l’on puisse tirer du positif ou quelque chose à retenir de chaque lecture, même de celles qu’on n'a pas du tout aimées ? Et à l’inverse, peut-on adorer un livre qui pourtant ne nous apporte rien de particulier ?
Selon moi, tant qu'un livre vous procure un bon et agréable moment de détente, d'évasion, il a fait son travail. Après, c'est sûr que certains vont vous procurer des émotions beaucoup plus fortes (dans un sens ou dans l'autre) et tout ça va être beaucoup moins reposant. Il m'est déjà arrivé de finir ma lecture totalement énervée à cause des choix de l'auteur (ou par les actions des personnages, ce qui revient un peu au même, on est d'accord), mais au final, si vraiment je passe un moment pénible, j'arrête ma lecture et je passe à autre chose.
Ensuite, oui, sans doute que chaque lecture m'a apporté quelque chose de beaucoup moins tangible, des connaissances, un savoir, que j'ai accumulé sans même le vouloir/le savoir. Mais cet argument est valable pour tout, que ce soit culturel ou non. On peut tirer beaucoup d'une discussion avec quelqu'un par exemple, lorsque l'on sait écouter.
Chroniquer un livre qu’on n'a pas aimé : bonne idée ou inutile ? Peut-on tout dire ?
Pour moi, bonne idée, que ce soit pour soi-même (être capable de mettre des mots sur son ressenti) ou pour les autres ("courage, fuyez ce livre !" Ou leur donner envie de le découvrir par eux-mêmes, afin de se faire leur propre avis). Je fais partie de ceux qui pensent que oui, on peut tout dire, surtout que nous sommes ici dans notre propre espace, hein, mais il faut que ça reste courtois et respectueux du travail de chacun...
Bon après, je vous avoue que parfois, j'ai tellement l'impression qu'on s'est fichu de ma tête que l'envie de démolir n'est pas loin. Mais je suis civilisée et sympa, alors je reste sage et fulmine, toute seule dans mon coin.
Chroniquer un livre abandonné : pertinent ou mieux vaut s’abstenir ?
Il peut être pertinent d'expliquer pourquoi on l'a abandonné mais faire une chronique entière me parait difficile sans avoir lu l'intégralité du roman. Donc un court avis, peut-être ? Dans mon cas, soit je n'en parle du tout (probablement parce que je l'ai déjà oublié) ou je le dis juste en passant dans un C'est Lundi, en expliquant rapido mon petit souci.
J'espère que ce long pavé ne vous a pas trop déplu ! J'essayerais de refaire ce genre de choses à l'occasion, histoire qu'on réfléchisse un peu à nos pratiques, ça peut être sympa. Si vous avez des idées de thématiques ou des sujets qui vous questionnent ("Bonjour, je suis un sujet et je vous questionne !"), n'hésitez pas à me le dire en commentaires, j'essayerais de faire mon possible !
♥ ♥ Un grand MERCI à Bettie Rose pour ce questionnaire ! ♥ ♥
Vous pouvez retrouver les questions de BettieRose sur cet article ainsi que ses propres réponses sur cet autre post. De plus, si l'envie vous prend d'aller plus loin, June y a aussi répondu ici.
Le lecteur-blogueur est-il un lecteur plus exigeant que les autres ?
De mon point de vue (lequel n'a absolument pas vertu de loi, bien sûr, je ne suis qu'un légume), oui pour la simple et bonne raison qu'en général, le lecteur qui décide d'ouvrir un blog est déjà un "gros" lecteur, quelqu'un qui aime beaucoup ce loisir, le pratique depuis longtemps et aime à partager autour de cette passion. Il a donc tendance à faire des recherches en amont, à comparer avec ses lectures précédentes et il n'hésite pas à créer son propre système de valeurs. J'insiste sur le "propre" qui, bien sûr, ne correspond pas forcément à celui du voisin. De plus, prendre le temps de réfléchir à ses lectures en écrivant des chroniques peut avoir un impact sur son propre ressenti. Par exemple, en terminant Criminal Loft, je ne savais pas spécialement si j'avais apprécié ou pas, mais au fur et à mesure de la rédaction de mon article, je me suis rendu compte que ce thriller m'avait laissé plus que mitigé...
Peut-on parler de bons et de mauvais lecteurs ? Si oui, qu’est-ce qui justifie leur catégorisation ?
Bien sûr que non. C'est un jugement, une catégorisation, qui n'a absolument aucune valeur mais qui, proféré par certains imbéciles se croyant supérieurs, peut avoir une fâcheuse incidence sur ceux qui voudraient se lancer. Le terme "lecteur" s'applique dès lors que quelqu'un ouvre un roman, quel qu'il soit, une bd, un magazine, que sais-je encore. Il ne désigne que l'action de lire, pas le nombre ou le choix des lectures. Pour ceux qui aiment mettre les gens dans des petites cases, peut-être que parler de grands/petits lecteurs conviendrait mieux (même si "petit" sous-entend une infériorité, ce qui ne devrait pas être le cas ici).
Vraie ou fausse littérature ? Qu’en pensez-vous ?
Je n'en pense rien, je m'INSURGE ! Non, mais vraiment. J'ai fait des études de Lettres spécialité Littérature de Jeunesse, nous avions des cours avec des étudiants en Lettres plus "classiques" que, pour une meilleure compréhension ici, nous appellerons Littérature de vieillesse et, bon sang, certains se fichaient tellement de nous (et certains le font encore) qu'on ne pouvait que se demander s'il n'y avait pas une peur cachée là derrière. Faut-il être un auteur mort, français, barbu pour que nos écrits soient considérés comme de la "vraie" littérature ? Faut-il avoir un public âgé de plus de 50 ans, avec des poils aux oreilles pour ne pas être moqué ? RIDICULE (oui, ça m'énerve).
On pourrait plutôt parler de "niveaux de lecture" par exemple. Certains ouvrages, c'est un fait, sont plus faciles à lire que d'autres (toujours selon mon jugement personnel, cela va sans dire), plus reposants, que ce soit dans le style et/ou dans son thème, mais faut-il pour autant en avoir honte ? Non. 1000 fois non. Personne ne mérite d'être jugé sur ses types de lecture ou sur son rythme, il y a tout de même plus important à faire, comme repasser ses chaussettes.
Lire "trop" est-il possible ?
J'imagine que oui, on peut bien être accro au jeu vidéo alors pourquoi pas à la lecture. Mais pour que ce "trop" existe, il faut tout de même que certains "symptômes" apparaissent, isolement social, perte des repères, etc. Mais, à mon humble avis, on a tous bien du chemin à faire avant d'en arriver là.
À lire à un rythme "effréné", ne causons-nous pas nous-mêmes des pannes de lecture ou la sensation de lassitude vis-à-vis d’un genre (par ex) ?
Pour ce qui est de mon propre cas (celui que je connais le mieux, soyons honnêtes), ça ne m'arrive jamais. Je varie facilement les lectures, histoire de ne pas me lasser d'un genre ou d'une thématique et aussi parce que c'est ce que j'aime faire, et je n'ai, pour l'instant, jamais eu à déplorer la moindre panne de lecture. Il arrive d'en avoir marre, d'avoir envie de faire autre chose mais ça ne dure jamais bien longtemps et j'ai toujours un bouquin sous le coude. Je n'ai pas l'impression non plus d'avoir un rythme "effréné", je lis beaucoup, certes, mais ça ne m'empêche pas de faire beaucoup d'autres choses comme regarder des films/séries, d'avoir une vie sociale très satisfaisante (toujours selon mes critères) et même de sortir de ma grotte quand j'en ai envie. Comme d'hab, ça varie selon les désirs, les besoins et la façon de vivre de chacun.
Lire beaucoup est-il un réel facteur d’isolement social ?
Encore une fois, ça dépend de ce que vous désirez comme vie sociale ! La mienne me convient très bien et même si je pourrais sortir plus, je n'en ai pas spécialement envie. Je suis une ourse. Et mon mec aussi. Donc on est généralement très bien dans notre grotte, même si ça ne nous empêche pas de sortir de temps en temps, chercher bonheur ailleurs. Peut-être que mon mode de vie donne cette impression de l'extérieur, mais je le vis bien. J'imagine que problème il y a, quand le lecteur en question commence à mal vivre son isolement ?
Qu’attendez-vous d’une rencontre avec un(e) auteur(e) ?
Ma foi, pas grand-chose. J'ai toujours bien dissocié la personne auteur et le livre. Du coup, même si je suis parfois ravie de rencontrer certains auteurs et/ou de partager avec eux sur les réseaux sociaux, c'est quelque chose dont je pourrais tout à fait me passer. Mon côté brocoli/ours sans doute.
Pensez-vous que l’on puisse tirer du positif ou quelque chose à retenir de chaque lecture, même de celles qu’on n'a pas du tout aimées ? Et à l’inverse, peut-on adorer un livre qui pourtant ne nous apporte rien de particulier ?
Selon moi, tant qu'un livre vous procure un bon et agréable moment de détente, d'évasion, il a fait son travail. Après, c'est sûr que certains vont vous procurer des émotions beaucoup plus fortes (dans un sens ou dans l'autre) et tout ça va être beaucoup moins reposant. Il m'est déjà arrivé de finir ma lecture totalement énervée à cause des choix de l'auteur (ou par les actions des personnages, ce qui revient un peu au même, on est d'accord), mais au final, si vraiment je passe un moment pénible, j'arrête ma lecture et je passe à autre chose.
Ensuite, oui, sans doute que chaque lecture m'a apporté quelque chose de beaucoup moins tangible, des connaissances, un savoir, que j'ai accumulé sans même le vouloir/le savoir. Mais cet argument est valable pour tout, que ce soit culturel ou non. On peut tirer beaucoup d'une discussion avec quelqu'un par exemple, lorsque l'on sait écouter.
Chroniquer un livre qu’on n'a pas aimé : bonne idée ou inutile ? Peut-on tout dire ?
Pour moi, bonne idée, que ce soit pour soi-même (être capable de mettre des mots sur son ressenti) ou pour les autres ("courage, fuyez ce livre !" Ou leur donner envie de le découvrir par eux-mêmes, afin de se faire leur propre avis). Je fais partie de ceux qui pensent que oui, on peut tout dire, surtout que nous sommes ici dans notre propre espace, hein, mais il faut que ça reste courtois et respectueux du travail de chacun...
Bon après, je vous avoue que parfois, j'ai tellement l'impression qu'on s'est fichu de ma tête que l'envie de démolir n'est pas loin. Mais je suis civilisée et sympa, alors je reste sage et fulmine, toute seule dans mon coin.
Chroniquer un livre abandonné : pertinent ou mieux vaut s’abstenir ?
Il peut être pertinent d'expliquer pourquoi on l'a abandonné mais faire une chronique entière me parait difficile sans avoir lu l'intégralité du roman. Donc un court avis, peut-être ? Dans mon cas, soit je n'en parle du tout (probablement parce que je l'ai déjà oublié) ou je le dis juste en passant dans un C'est Lundi, en expliquant rapido mon petit souci.
J'espère que ce long pavé ne vous a pas trop déplu ! J'essayerais de refaire ce genre de choses à l'occasion, histoire qu'on réfléchisse un peu à nos pratiques, ça peut être sympa. Si vous avez des idées de thématiques ou des sujets qui vous questionnent ("Bonjour, je suis un sujet et je vous questionne !"), n'hésitez pas à me le dire en commentaires, j'essayerais de faire mon possible !
♥ ♥ Un grand MERCI à Bettie Rose pour ce questionnaire ! ♥ ♥