Miroiter — J’ai glissé sur les eaux en m’agrippant à l’espoir. Elles ont éclaboussé tout autour de mes pas et dans l’infini du printemps. Je ne savais pas ce qu’était le bonheur avant de marcher dessus. Ça a fait comme un bruit de verre cassé. C’était un miroir qui s’est multiplié pour miroiter les images que j’avais dans la tête, plus petites, mais plus nombreuses. Le firmament s’y est laissé prendre avec les sons multipliés, eux aussi. Dans une des cassures, il y avait un univers. Parsemé de moyens de transport. Dans une autre, des chemins. Et au bout, une chevelure ondulée d’une femme au sourire voyageur. Elle s’est dégagée d’un amas de fer pour venir vers une partie de moi. Elle s’est évanouie puis elle est revenue en de multiples images plus belles les unes que les autres jusqu’à l’émerveillement total. Brisée en milliers de pièces. Belles universellement. Heureuses dans son éparpillement comme dans son ensemble. Mon éparpillement a rencontré le sien, j’ai trouvé son oreille attentive et lui ai susurré des mots de rassemblement.
Ces mots… — Au fur et à mesure, je compte les mots qui tombent encrer sur le blanc de ma
L’auteur
Né à Saint-Ulric, près de Matane, sur la rive sud du fleuve, j’ai été créé par les images de ce désert d’eau qui change de forme selon les saisons. Je lancerai bientôt (le 23 novembre) Des mots sur des couleurs, mon premier recueil de récits, en collaboration avec l’artiste peintre Pierre Morin de Varennes qui appartient, tout comme moi, aux paysages de la Matanie, mon pays, mes amours.