Alors là je dois vous dire qu’on attaque un des gros coups de cœur de cette année. Moi qui n’achète jamais de grand format neuf (au vu du prix..), je me suis ruée sur celui-ci comme « cadeau » de vacances ; bref, toutes les excuses sont bonnes.
J’étais achetée dès le résumé, d’abord parce que J’ADORE quand une maison est le centre de l’histoire : vieille maison hantée, maison « nouveau départ », etc… Un peu accro d’architecture, je trouve que le simple fait de rajouter une maison « réelle », détaillée, vivante, peut changer une histoire entière ; et je m’y plonge donc avec délice. On rajoute à cela une atmosphère de presque huit clos oppressant, une écriture fluide et prenante : la fille d’avant était donc fait pour moi. Je vous donne le spitch :
Après un drame éprouvant, Jane cherche à tourner la page. Lorsqu’elle découvre le One Folgate Street, elle est conquise par cette maison ultra moderne, chef d’oeuvre de l’architecture minimaliste, parfaite. Mais pour y vivre, il faut se plier aux règles draconiennes imposées par son architecte, Edward Monkford, aussi mystérieux que séduisant. Parmi celles-ci : répondre régulièrement à des questionnaires déconcertants et intrusifs. Peu à peu, Jane acquiert une inquiétante certitude : la maison est pensée pour transformer celui qui y vit. Or elle apprend bientôt qu’Emma, la locataire qui l’a précédée et qui lui ressemble étrangement, y a trouvé une fin tragique.
Alors qu’elle tente de démêler le vrai du faux, Jane s’engage sur la même pente.
En dehors de la maison, vous l’aurez bien compris, l’histoire sera centrée sur non pas un, mais deux personnages : Emma dans le passé, et Jane dans le présent. Bien que les jeunes femmes aient quelques points communs, voir leur évolution au sein de la maison et découvrir leur personnalité sont les deux éléments qui m’ont plongé dès le début dans le bouquin. Car les personnages sont loin des clichés, et ne sont pas donnés au lecteur : on doit les découvrir au fil des pages, des chapitres, des événements. Malheureusement, le personnage d’Edward Monkford, lui, est un peu plus caricatural, mais cela sert tellement bien l’histoire et renforce le mystère ; on ne peut pas en blâmer l’auteur.
Quant à la maison, elle est superbement bien décrite. Je regrette de ne pas en avoir de plan, mais à la description de l’auteur, et à nouveau grâce à son écriture fluide et simple, je suis sûr que l’on peut la reconstituer. La visualisation se fait facilement, et rend d’autant plus agréable la lecture car on arrive à suivre le personnage dans ses déplacements. Et d’ailleurs, n’est-ce pas au final le personnage principal de l’histoire ?
A cela s’ajoute la bonne mise en page du livre : des chapitres courts et intenses, alternant entre Emma et Jane, des parties du questionnaire (celui auquel doivent répondre les deux femmes) qui délimitent les interludes, et aussi une réflexion latente sur la justice, le deuil et surtout, la vie après : après le traumatisme, après la séparation, après la mort d’un proche, et avec : la culpabilité, le remords, la solitude. Un super thriller donc, mais qui cache quelques réflexions qui mériteraient d’être plus poussées.
Enfin l’auteur : une idée de qui il peut s’agir ? Je suis trop curieuse. Voilà la seule chose qui est dite sur lui/elle :
JP Delaney est le pseudonyme d’un écrivain qui a publié plusieurs romans à succès sous d’autres noms. La Fille d’avant est sa première incursion dans le thriller psychologique.
J’en meurs, et même si je sais que l’on doit respecter cette prise de décision de l’auteur, la curieuse en moi veut savoir ! Ce qui m’a particulièrement touché, c’est la connexion que l’auteur fait avec un des personnages, dans les remerciements… Je vous laisse découvrir.
En bonus, la beauté de la couverture, (comment ça, ça ne compte pas ?!), et une approche du minimalisme qui fera réfléchir les adeptes du genre. Moi-même en pleine « transition », cet aspect philosophique qui est évoqué à plusieurs moments dans le bouquin est hyper intéressant.
Que dire, à part Foncez ?!