Les Ogres-Dieux – Petit (Hubert, Gatignol) – Soleil – 26€

Les Ogres-Dieux – Petit (Hubert, Gatignol) – Soleil – 26€Parution : 04/2017

Résumé
La famille royale des ogres, des géants tyranniques et abrutis par des générations de consanguinité, règnent sur un village d’humains réduits à la taille d’insectes qu’ils dévorent à longueur de journée, préparés à toutes les sauces. Mais un jour le Reine Hémione accouche, presque sans s’en rendre compte tellement il est petit, d’un enfant à taille humaine. Terrorisée à l’idée que son enfant se fasse dévorer par ses aînés, elle décide de le confier à sa tante, l’ancienne Desdée qui l’éduque en cachette et voit en lui le potentiel pour en finir avec des siècles de décadence.

Notre avis
Le thème des contes de fées est souvent rapidement classé à tord « pour enfants ». Voilà un album qui le long de ses 176 pages reprend certains codes du conte en général mais s’amuse à casser cette idée reçue d’innocence et de merveilleux en nous faisant plonger dans un univers sombre et malsain. Rythmé par quelques pages de textes à la plume léchée, l’album est divisé en chapitres qui s’attardent chacun sur un personnage de la famille, avec toujours comme fil rouge la vie de « Petit ».
Les auteurs nous invitent donc à suivre une fresque familiale gothique, soulignée par une narration très travaillée et très complice avec le dessin.
Les personnages apparemment bien habillés, parfumés et civilisés arborent des gueules totalement improbables et monstrueuses et agissent comme des bêtes dégénérées dans des scènes de repas gargantuesques donnant à cette bande dessinée une ambiance viscérale.
Le dessinateur signe ici des planches aux valeurs de gris très maîtrisées, alternant les aplats de noir, de blanc et de gris pour rythmer les cases, très inspirée de certaines gravures. On notera juste si on veut pinailler que le trait est très numérique et manque un peu de spontanéité et de grain, surtout pour les amoureux de dessin traditionnel, mais le travail du noir et blanc tout simplement magnifique et original nous fait bien vite oublier ces quelques (petits) défauts

En deux mots
A dévorer, engloutir et déguster.

Fabien Laus

Lien vers la page Soleil de : Le Fulgur T1 – Au fond du gouffre