Et si seul le mal pouvait combattre le mal ?
Les enquêteurs les surnomment La Bête et Le Fantôme… Si les meurtres qu’ils commettent ne se ressemblent pas, leur sauvagerie est comparable. Et que penser de cette mystérieuse signature commune – * e – qui écarte la piste de serial killers isolés ? Les tueurs se connaissent-ils ?
Mais bientôt, La Bête et Le Fantôme ne sont plus seuls. Les crimes atroces se multiplient, d’abord en France, puis à travers l’Europe tout entière.
La prédation à l’état brut. Une compétition dans l’horreur…
Pour tenter d’enrayer cette épidémie, et essayer de comprendre : une brigade pas tout à fait comme les autres, épaulée par un célèbre profiler.
Mon avis
Cela fait un bon moment que je me dis que je devrai lire un des romans de Maxime Chattam qui traînent dans ma bibliothèque. Toutefois, et pour une raison obscure, je n’ai jamais sauté le pas jusqu’à présent. D’un autre côté, je n’ai eu de cesse d’avoir des échos positifs quant aux thrillers de cet auteurs et c’est donc avec une attente à peine voilée que je me suis lancée dans la lecture de La conjuration primitive. Pour un premier contact avec l’univers de l’auteur, je n’ai pas été déçue et ça a été au final un vrai coup de cœur !
Tout commence lorsque Alexis Timé, gendarme à la brigade spéciale de Paris, sollicite l’aide de Richard Mikelis, un célèbre profiler désormais à la retraite, pour résoudre une enquête invraisemblable. En effet, deux tueurs au différents modes opératoires, sèment derrière eux une série de cadavres. Jusque là rien de bien étrange, si ce n’est qu’on retrouve un drôle de symbole gravé dans la chair des victimes, d’autant plus que rien ne semble lier les deux meurtriers. Que signifie ce *e? Quel est le point commun entre tous ces meurtres? Et si ce n’était que le début du pire?
Dès les première pages, Maxime Chattam nous happe dans un monde où le mal s’exprime dans sa forme la plus bestiale. L’intrigue est diablement prenante et brillamment mise en place. Le récit se divise en trois parties complémentaires où l’auteur fait monter crescendo l’angoisse au fil des chapitres jusqu’au dénouement final. Maxime Chattam joue avec nos nerfs et nos certitudes et ne nous épargne rien question violence. C’est avec un sens du détail inouï et un esthétisme morbide que l’auteur nous décrit l’horreur des scènes de crimes. Pour peu qu’on ait une imagination débordante, on n’a aucun mal à se visualiser le sinistre tableau. C’est glauque et tordu à souhait, nous plongeant ainsi dans une ambiance sombre, glaçante et perverse. Âmes sensibles, vous êtes d’ors et déjà prévenues ! Je salue par ailleurs, le travail de recherche effectué par Maxime Chattam pour rendre le déroulement des enquêtes le plus réaliste et crédible possible. Je dois dire que le suspense est à son comble. Entre rebondissements et retournements de situation, je n’ai rien vu venir et lorsque l’on croit que l’auteur a épuisé toutes ses cartes, il nous surprend de plus belle. J’ai littéralement dévoré ce roman qui m’a tenu en haleine du début à la fin.
Pour ce qui est des personnages, je me suis d’emblée attachée à Alexis. La première partie du livre nous est présentée à travers ses yeux et c’est un jeune gendarme dévoué à son travail que l’on rencontre. Il se donne à fond dans ce qu’il fait au point de négliger l’aspect personnel de sa vie. Cette solitude le pèse par moments en particulier lorsqu’il se retrouve seule le soir dans son lit. Toutefois, sa vivacité d’esprit et sa rapidité de déduction sont impressionnants et lui confère un caractère vraiment intéressant. Ludivine, prend quant à elle, la parole dans la seconde partie du récit et j’avoue que je n’arrivais pas trop à la cerner au début. C’est une jeune femme à la fois forte et fragile. Elle mène une existence sans réelles attaches affectives de peur d’être blessée. C’est une gendarme efficace et intuitive. J’ai vraiment apprécié son côté cérébral.
Le troisième personnage à avoir attiré mon attention, n’est autre que Mikelis, le criminologue. Je dois dire qu’il dégage une aura inquiétante qui déstabilise tous ceux qui croisent son regard acéré. Il semblent aussi dangereux que les psychopathes qu’il traque. Ses hypothèses sont d’une justesse déconcertante et il a cette faculté déstabilisante de se placer du point de vue du tueur. Je regrette toutefois que son implication dans l’enquête n’ait pas été plus mise en avant. Les personnages secondaires ne sont pas en reste et jouent un rôle non négligeable dans la l’avancement de l’intrigue. Maxime Chattam m’a par ailleurs, séduite avec une plume incisive et aussi affûtée qu’une lame de rasoir. Son style percutant mais fluide va droit au but et ne laisse aucune place aux temps morts. Les pages défilent à un rythme effréné et, au delà de l’image violente que renvoie l’histoire, l’auteur nous délivre une sociale à vous glacer le sang. Et si la minorité déviante d’aujourd’hui devenait la majorité de demain?
En bref, La conjuration primitive est thriller comme je les aime, haletant et qui prend aux tripes. C’est un voyage au cœur de la noirceur humaine qui vous attend et je peux sans mal vous dire que l’on n’en sort pas indemne. Il me tarde d’ailleurs de découvrir les autres romans de Maxime Chattam !
PS : Livre lu également dans le cadre du challenge Destockage Pal en duo