Éditions Albin Michel, 2016 (320 pages)
Ma note : 15/20Quatrième de couverture ...
Sur un coup de tête, Agatha Raisin décide de quitter Londres pour goûter aux délices d'une retraite anticipée dans un paisible village des Cotswolds, où elle ne tarde pas à s'ennuyer ferme. Afficher ses talents de cordon bleu au concours de cuisine de la paroisse devrait forcément la rendre populaire.
Mais à la première bouchée de sa superbe quiche, l'arbitre de la compétition s'effondre et Agatha doit révéler l'amère vérité : elle a acheté la quiche fatale chez un traiteur. Pour se disculper, une seule solution : mettre la main à la pâte et démasquer elle-même l'assassin.
La première phrase
" Mrs. Agatha Raisin était assise à son bureau désormais vide de South Molton Street, dans le quartier de Mayfair, à Londres. "
Mon avis ...
Quinqua londonienne, Agatha Raisin est une véritable tornade qui a mis toute son énergie au service de ses ambitions professionnelles. Partie de rien, elle a réussi à monter son agence de relations publiques qui connaît un joli succès. Un de ses rêves reste cependant encore inassouvi : s'installer dans un cottage rassurant et confortable, en plein cœur de la campagne anglaise. Qu'à cela ne tienne, notre héroïne décide de prendre une retraite anticipée et s'installe dans la région de ses rêves : les Cotswolds. Afin de s'intégrer dans son petit village d'adoption (Carsely), Agatha participe à un concours de quiche... Piètre cuisinière, elle fait alors le choix de tricher en achetant une quiche aux épinards dans une petite épicerie londonienne où elle a ses habitudes. Non seulement le pot aux roses sera découvert par tous les habitants de Carsely, mais surtout, le juge du concours sera découvert raide mort après avoir absorbé une part de quiche.
Vous commencez à le savoir, Agatha Christie fait partie de mes romancières favorites. Or avec cette saga, M. C. Beaton semble vouloir rendre un petit hommage à la Reine du crime. Si l'auteure a déjà publié près de trente tomes outre-Manche, Agatha Raisin commence tout juste à se faire une place en France. J'ai beaucoup apprécié l'ambiance de ce roman, à la fois drôle et apaisante. Si vous appréciez Miss Marple ou encore Barnaby, cette saga vaut sans doute le coup d'œil. Le suspens (au niveau de l'enquête policière) n'est peut-être pas à couper le souffle, mais l'atmosphère propre à la campagne anglaise associée à un humour so british sont au rendez-vous. Et c'est tant mieux !
Ce livre est donc avant tout un roman d'ambiance, même si l'intrigue policière n'est pas dénuée d'intérêt. Agatha Raisin est une héroïne atypique. Gaffeuse, très désagréable avec les autres, elle ne semble pas particulièrement sympathique au premier abord. Pourtant, j'ai fini par la trouver attachante (avec son franc-parler et son ton acariâtre, Agatha se retrouve finalement plutôt seule). Et il faut dire qu'avec son héroïne, M. C. Beaton s'en donne à cœur joie. Les situations cocasses s'enchaînent, tandis que le ton du roman se fait souvent ironique. Agatha Raisin n'hésite pas à fourrer son nez dans l'intimité des habitants de Carsely, ce qui lui vaudra parfois quelques inimitiés, mais aussi des scènes rigolotes à souhait.
J'ai beaucoup aimé découvrir les nombreux personnages qui font vivre ce roman. Mrs Barr, la voisine qui déteste cordialement notre Agatha. Les Cummings-Browne. Mrs Bloxby, la femme du pasteur qui semble si parfaite. Ou encore Bill Wong, le policier plutôt amical avec notre héroïne. J'espère retrouver ces quelques personnages, ainsi que le village de Carsely, dans le second tome de la saga ( Remède de cheval). D'autant plus qu'un nouveau voisin a fait son apparition dans l'entourage de notre héroïne.
En bref, La quiche fatale est une lecture so british, légère et agréable. J'ai hâte de découvrir la suite des aventures de notre héroïne au caractère bien trempé (mais en même temps si attachante et pétillante).
Extraits ...
" Un lieu charmant n'attirait pas nécessairement des gens charmants. "
" - J'ai l'air grosse, remarqua Agatha, la mine lugubre.
- C'est les caméras, mon chou, ça rajoute toujours des kilos. "