Les mouches de Staline… — On raconte que Joseph Staline, le tyran rouge, n’aimait pas qu’on tue les mouches domestiques. Il les attrapait d’un geste preste, de cette main qui a signé des milliers de condamnations à mort sans broncher, ouvrait la fenêtre et les relâchait. De même, Adolf Hitler adorait sa chienne Blondi. Pol Pot aimait réciter des vers de Verlaine…
La psyché humaine est une mer bien étrange : s’y côtoient des abysses bien disparates, où nagent de bien bizarres poissons.
Pour ceux que le stalinisme intéresse : lisez les Mémoires de Ludmila Derjavine, Volchitsa (La Louve). Je les ai découvertes dans Amazon : http://urlz.fr/56kS
La Louve (membre de la célèbre Tchéka) dirigeait une équipe de dames dont le métier consistait à séduire des ennemis supposés de Staline, afin de leur arracher des confidences sur l’oreiller et de les dénoncer.
Dieu — Dieu ne se prouve pas, il s’éprouve. Par la suite, on tente tant bien que mal – et plutôt mal que bien – de se l’expliquer et de l’expliquer aux autres.
Les étoiles et les merveilles du Cosmos manifestent la grandeur du Divin ; toutefois, pour l’homme, il y a mieux et plus près où chercher : tourner son regard vers l’intérieur de soi-même.
Exotérisme et ésotérisme — Toutes les religions comportent un volet extérieur, exotérique (cultes, rituels, prières en commun…) et un volet ésotérique (mysticisme, méditation, initiation à une gnose, pratiques de transformation intérieure…). Les juifs ont la Kabbale, les musulmans le soufisme, etc. Par le volet ésotérique, les religions se rapprochent les unes des autres jusqu’à se confondre.
Dans chacune, on retrouve donc des strates d’initiés aux savoirs supérieurs, qui forment une hiérarchie plus ou moins formelle, qui ne correspond pas à la hiérarchie institutionnelle ou exotérique.
Ces deux volets sont nécessaires. Sans mysticisme, une religion se sclérose rapidement, se vide de substance ; et sans réalités institutionnelles, elle perd les masses et devient impotente à transmettre les valeurs éthiques et spirituelles.
Québécois — Le grand problème des Québécois : ils veulent être aimés. Ils ont besoin d’approbation. Ils courent au-devant des demandes des autres avant même qu’elles soient formulées. Et après, ils leur garderont rancune pour de présumées exigences, rarement exprimées.
Affirmons-nous. Choisissons. Et, au moins, on nous respectera. Question de respect de soi et de respect des autres. Rien ne vaut la clarté dans les rapports humains.
L’auteur : Alain Gagnon a remporté à deux reprises le Prix fiction roman du Salon du Livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean pour Sud (Pleine Lune, 1996) et Thomas K(Pleine Lune, 1998). Quatre de ses ouvrages en prose ont ensuite paru chez Triptyque : Lélie ou la vie horizontale(2003), Jakob, fils de Jakob (2004), Le truc de l’oncle Henry (2006) et Les Dames de l’Estuaire (2013). Il a reçu à quatre reprises le Prix poésie du même salon pour Ces oiseaux de mémoire (Le Loup de Gouttière, 2003), L’espace de la musique(Triptyque, 2005), Les versets du pluriel(Triptyque, 2008) et Chants d’août (Triptyque, 2011). En octobre 2011, on lui décernera le Prix littéraire Intérêt général pour son essai, Propos pour Jacob (La Grenouille Bleue, 2010). Il a aussi publié quelques ouvrages du genre fantastique, dont Kassauan,Chronique d’Euxémie et Cornes (Éd. du CRAM), et Le bal des dieux(MBNE) ; récemment il publiait un essai, Fantômes d’étoiles, chez ce même éditeur. On compte également plusieurs parutions chez Lanctôt Éditeur (Michel Brûlé), Pierre Tisseyre et JCL. De novembre 2008 à décembre 2009, il a joué le rôle d’éditeur associé à la Grenouille bleue. Il gère aujourd’hui un blogue qui est devenu un véritable magazine littéraire : Le Chat Qui Louche 1 et 2 (https://maykan.wordpress.com).