Outre-Mère, Dominique Costermans

La valse des premiers romans se poursuit!Cette semaine, je vous parle d'un roman, ô surprise, qui se penche sur le passé d'une famille française...
Outre-Mère, Dominique Costermans
Libres pensées...
Voilà un roman qui ne marquera pas mes annales.
Il faut dire que cela doit faire une semaine que je l'ai refermé, accompagnée d'un sentiment mitigé, et que j'ai l'impression aujourd'hui de ne pas en avoir le moindre souvenir...
Je vais toutefois tâcher de me ressaisir, pour vous donner un avis un tant soit peu construit concernant ce premier roman.
Encore, un roman qui exhume la généalogie d'une famille particulière.
Encore, un personnage dont les agissements remontent à la Seconde Guerre Mondiale.
Encore, un livre dont on peut se demander s'il a véritablement vocation à dépasser le cercle familial concerné par l'histoire en question.
Il faut dire que la lecture récente de L'administrateur provisoire renforce le sentiment que le thème est dans l'air du temps, et qu'il suit un effet de mode.
Il y a néanmoins un intérêt au roman de Dominique Costermans : le personnage de Charles Morgenstern, grand-père de la narratrice, est un personnage abjecte, difficile à cerner, que l'on ne peut vraiment appréhender que par ses actes parfois insoutenables, et ce en dépit de la volonté de la narratrice de tâcher de l'approcher avec toute la bienveillance dont elle est capable, et ce en dépit de ce qu'ont pu lui en dire ceux qui l'ont côtoyé.
L'homme, précisons-le, n'a rien pour encourager la sympathie : noceur, trompeur, égoïste, lâche, il abandonne ses compagnes pour les remplacer par de nouvelles dans le contexte de la Guerre de 39-45, et s'est même impliqué dans le mouvement fasciste alors qu'il était Juif lui-même.
La relation entre la narratrice et sa mère se dessine peu à peu, la première se rapprochant de la deuxième à travers l'histoire de ce grand-père qu'elle n'a jamais connu, et qui porte en lui tant de contradictions et de motifs d'antipathie.
Outre-mère séduira les amateurs de la période historique, de l'exercice de recherche occasionné par l'écriture du roman, des réflexions autour de l'identité et de l'ascendance.
Il est assez comparable aux romans déjà évoqués sur ce blog ayant une ambition similaire, honnête donc, mais, pour ma part, peut-être pas aussi mémorable qu'espéré.
Pour vous si...
  • Vous êtes amateur des personnages d'anti-héros dans la littérature (voire de véritables raclures)

Morceaux choisis
"Je l'écris pour Hélène. Je l'écris contre son gré.
J'écris aussi cette histoire pour mes enfants. Je l'écris pour mettre à plat, comprendre, reconstituer, mettre de l'ordre. Pour transmettre." (oui, donc il n'était pas nécessaire de le partager avec le reste du monde)
"La frontière est parfois mince entre ce qui fait qu'un homme devient un héros ou un traître. Combien se sont retrouvés du côté des bons ou des méchants juste parce qu'ils avaient fait un choix d'opportunité qui, en fin de compte, leur a ouvert un destin?"
Note finale2/5