- Big Little Lies -

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Lorsqu'un roman est adapté pour être porté à l'écran, je suis toujours dubitative. Sachant que les mots en disent toujours plus que les images, je suis souvent déçue par les manquements, les oublis et les raccourcis faits au récit original. Et c'est encore pire lorsque le livre en question fut l'un de mes gros coups de cœur de 2016. Je l'ai lu en novembre, durant ma longue période de flemme et remise en question bloguesque, ce qui explique pourquoi je n'en avais pas fait la chronique.
Mais, toute dubitative que j'étais, la curiosité et mon côté grande fan de série ont été plus forts que mes appréhensions et j'ai finalement commencé à regarder un épisode, puis deux, pour finalement tomber dans une faille spatio-temporelle et me réveiller à la fin du septième, sonnée. 
Avant de s'emballer et de vivre sa vie comme un cheval sauvage, Titine va revenir un peu en arrière, parce qu'on n'est pas des bêtes tout de même et qu'il est de bon goût de présenter les choses calmement. *respire un grand coup et regarde son café droit dans les yeux*
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La série d'HBO Big Little Lies est basée sur le roman du même nom de Liane Moriarty. En français, l'éditeur Albin Michel a décidé de le traduire par Petits secrets, grands mensonges, ce qui est assez logique pour une fois. À gauche, vous pouvez admirer (n'ayons pas peur des mots) la première version de la couverture (celle que je possède) et à droite, la toute nouvelle édition, parue après/pendant la diffusion du show. De Liane Moriarty, j'avais déjà lu Le secret du mari qui fut une très agréable lecture (mais pas chroniqué non plus, je suis décidément une bien mauvaise blogueuse).
Meurtre ou tragique accident ? À la fête de l'école, quelqu'un a trouvé la mort. Mais qui est vraiment responsable du drame ? Trois femmes à la croisée des chemins, des ex-maris et leurs nouvelles épouses, des familles recomposées (ou décomposées), qui cachent tous ces redoutables petits mensonges que l'on se raconte à soi-même pour continuer de vivre… Après Le Secret du mari, best-seller international, Liane Moriarty nous plonge une fois encore dans l'univers clos de ces quartiers résidentiels qui dissimulent derrière leurs jolies façades d'inavouables secrets. Avec elle, le sourire n'est jamais loin des larmes.
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Pourquoi le livre est mieux ?
Tout d'abord parce que, comme je le disais en intro, il est impossible de mettre tout le contenu d'un livre dans une adaptation ou alors, la série aurait été bien plus longue que ses 7 épisodes et tout le monde se serait regardé les doigts de pieds d'ennui. Il manque donc des gros morceaux. Par exemple, sans spoiler aucun, j'ai trouvé fort dommage qu'on ne s'intéresse pas plus au passé de Bonnie, comme ce fut le cas dans le roman. Dans la série, elle manque de profondeur et ne reste que la "femme hippie pénible de l'ex-mari de Madeline".
De la même manière, la toute fin est bien trop précipitée et prévisible même sans avoir lu l'oeuvre originale (j'ai sondé autour de moi). Et, sans avoir lu le roman, vous perdez pas mal d’éléments du pourquoi, comment et mais bon sang, qu'est-ce qu'il se passe ?! Alors qu'à ma lecture, j'ai rien vu venir, comme une andouille que je suis.
Mais comme je prends tout de même le temps de vous parler la série, c'est bien pour une raison (et même plusieurs) :
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Pourquoi la série est mieux ?
Malgré les quelques points négatifs que je viens de citer, l'adaptation est restée très fidèle. Dès le début du roman / de la série, il y a eu un meurtre mais la victime et son assassin restent un mystère. S'en suit alors une série de retour en arrière et en avant où l'on découvre tous les protagonistes de cette petite ville en apparence bien sage. La mise en scène est à l'image du roman, avec son alternance de points de vue : celui des personnages principaux mais aussi celui des témoins visuels, de personnes "lambda".
Le casting envoie du rêve et tient toutes ses promesses :
  • La pétillante et mêle-tout Madeline, jouée par une Reese Witherspoon plus en forme que jamais. C'est une actrice que j'aime beaucoup, mais qu'on voit trop peu. Elle est ici à la fois drôle, tendre, casse-pied, superficielle et profonde, une vraie personne en fait...
  • La transparente Céleste, interprétée par Nicole Kidman. C'était l'actrice que j'appréhendais le plus. Elle a beau avoir été une très bonne (et belle) actrice, elle est hélas maintenant figée par son botox ou l'équivalent chirurgical et c'est vraiment dommage. Néanmoins, mes craintes se sont révélées infondées et même son visage finit par correspondre parfaitement au rôle !
  • L'outsider Jane, fraîchement arrivée, avec Shailene Woodley, bien loin de son rôle d'adolescente forte et rebelle dans Divergente
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Que du beau monde et le reste du casting, notamment les personnages secondaires, est à l'avenant ! J'ai littéralement été soufflé par l'interprétation des unes et des autres. Les enfants, part très importante de la vie de ce quartier, sont parfaits, avec un petit pouce en l'air particulier pour la petite Chloé, plus jeune fille de Madeline, beaucoup plus tranquille et raisonnée que sa mère. Du point de vue purement visuel, la série est magnifique, la photographie est absolument hallucinante et, au milieu du brouhaha engendré par ce petit monde, viennent se poser des instants purement contemplatifs, où l'on peut prendre le temps d'admirer un paysage, des falaises, un aquarium, etc.
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Le quartier résidentiel tranquille, que l'on imagine d'abord comme celui des fameuses Desperate Housewives, est tour à tour beau et bourgeois pour devenir glaçant et effrayant la seconde d'après. La bande-son fait admirablement bien son taf et on retrouve avec plaisir des titres connus. 
Mais ce que j'ai trouvé particulièrement bien exprimé ici, et bien plus flagrant que dans le roman, c'est la puissance des liens entre les trois femmes. Plusieurs scènes (dont la toute fin), les montrent se réunissant sans se concerter, se soutenant et se comprenant sans se parler et s'aidant envers et contre tout en croisant un peine un regard.
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C'est une série / un roman qui montre parfaitement, de façon très juste et sans vulgarité aucune, toutes sortes de violence faite aux femmes (mais pas que !), qu'elles soient physiques ou psychologiques et que la condition féminine, même dans les quartiers les plus chics, a encore beaucoup de travail avant d'être parfaite. Les thèmes abordés sont importants et rarement aussi bien traités. Et étrangement, je n'ai pas eu autant cette impression en lisant Petits secrets, grands mensonges. Ce roman avait été un coup de cœur, je l'ai déjà dit, mais mon ressenti avait été beaucoup plus diffus et j'aurais eu bien du mal à mettre des mots sur mes sentiments. Là, le jeu des actrices, leurs regards, et le génie du montage rendent un vibrant hommage aux femmes, quelles qu'elles soient.
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♥♥♥ Broco ♥♥♥

En Bref
Comme le roman, la série fut un énorme coup de cœur, mais, étonnamment, pas pour les mêmes raisons. Que vous ayez envie de vous lancer dans l'un comme dans l'autre (même les deux, soyons fous !), je vous les recommande vivement ! Mais peut-être en commençant par le roman, car, même si vous connaîtrez le coupable, la victime et le pourquoi du comment, la série va vous apporter bien plus et vous montrer certains éléments sous un nouvel angle. Et je suis sûre que, comme moi, vous ne serez déçu ni par l'un ni par l'autre.