Thomas, surnommé Tommo, a 16 ans. Depuis tout petit il vit une amitié fusionnelle avec son frère protecteur Charlie, âgé de quelques années de plus et avec Molly, une camarade de son frère à laquelle il voue un amour secret.
Dans la campagne anglaise, la vie s’écoule paisiblement en famille, jusqu’à ce que le père de Tommo, bûcheron, meure en le sauvant de la chute d’un arbre.
Dès lors, la vie de la famille est suspendue aux décisions du grand propriétaire terrien, qui emploie et loge tout le monde dans la région. Pour garder un toit, la mère de Tommo va devoir aller servir dans la maison bourgeoise, laissant un peu plus de liberté à ses fils. Ceux-ci en profitent pour braconner un peu, mais se font prendre, tandis que Molly se fait jeter à la porte par ses parents, étant enceinte de Charlie. Pour punir Charlie de son caractère rebelle et de ses frasques, et pour que sa famille puisse continuer à vivre en paix, on lui impose de se porter volontaire pour partir au front.
Car c’est la première guerre mondiale qui commence, qu’on espère courte mais qui va s’enliser.
Tommo décide de mentir sur son âge et part avec Charlie en direction de la frontière belge.
Là une toute autre histoire commence, celle de jeunes hommes pleins de vie soumis aux ordres, souvent ineptes, de leur hiérarchie. Celle des tranchées, de la peur, de la crasse, de la mort, de la folie. Dans un journal de bord, à la manière d’un compte à rebours, Tommo égrène les dernières heures passées dans ce cauchemar, ressasse les souvenirs en attendant l’épilogue, qu’il nous livre dans les toutes dernières lignes…
J’ai beaucoup apprécié ce récit très émouvant, servi par une écriture fluide. On ne peut qu’éprouver une forte empathie pour ces familles soumises à l’histoire, pour ces garçons à la merci de personnes influentes. On ne peut que se révolter contre ces destins broyés.
Le propos, bien amené, est dur. C’est un récit adapté aux (grands) adolescents, et qui permet à tous de se plonger, et d’évoquer en famille, le sujet de la guerre et de ses atrocités.
Comme dans Mauvais garçon, l’auteur a ajouté une partie documentaire très intéressante à son récit. On y découvre que nombre de soldats furent fusillés par leur propre camp pendant la première guerre mondiale, pour insoumission, désertion, désobéissance et quelquefois pour des motifs plus futiles… A méditer.
Michael Morpurgo est un auteur britannique né en 1943.
Soldat peaceful est paru chez Gallimard en juin 2004 (13,90€) puis chez Folio junior en octobre 2010 (6,30€).
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