Journée chargée comme je vous l'ai dit mais je rattrape au mieux mon retard. Nouvel article, nouvelle pépite : Un monde sans moi de Franck Lucas. Merci à Eric Poupet pour l'envoi.
C'est quoi le pitch Holly ?
Pendant vingt ans, j'ai cherché à toucher du doigt l'héroïsme sur moult champs de bataille ; et je ne savais pas que l'héroïsme dormait chaque nuit à mes côtés lorsque la guerre me donnait congé. "
Au crépuscule de sa vie, un homme emprisonné dans le silence se raconte enfin. Dans sa traversée du siècle et de la guerre, sa boussole fut son amour d'enfance, Marie. Par sa lucidité, son humour et sa mélancolie, Michel révèle, touche après touche, une histoire empreinte d'humanité, une flèche qui va droit au coeur.
On en pense quoi ?
Je maintiens une nouvelle fois que cette maison d'édition est juste incroyable. Avec elle, je découvre des romans juste magnifiques et doux.
Ce n'est un secret pour personne. Tout ce qui touche à la guerre, peut importe ce qu'elle est, m'intéresse. Dans ma famille, j'ai eu des prisonniers de guerre, des résistants, des fermiers qui ont protégé de jeunes allemands qui ne voulaient pas faire la guerre, bref ... De nombreux cas dirons-nous. Chacun d'eux fait ce que je suis en quelque sorte. C'est mon héritage culturel.
Un monde sans moi, c'est tout à fait ça. Un héritage culturel. Une petite perle qu'il faudrait remettre à des lecteurs. Il m'a beaucoup beaucoup touchée. Le héros, Michel, s'engage dans l'armée et se retrouve plongé dans le conflit avec l'Indochine. Je n'avais encore jamais lu de livres parlant de ce sujet (honte à moi je le sais).
Comme pour Olivia Miller et son, je vais démarrer par la plume de l'auteur parce que c'est là toute l'essence de ce court roman. Franck Lucas raconte la guerre et la douleur avec énormément de tendresse et de poésie. C'est limite de la dentelle. Les mots sont tellement justes, tellement doux même que malgré la cruauté et l'horreur, on est touché au plus profond de nous. On ne nous épargne rien, ne nous cache rien mais ... c'est comme si on racontait cela à un enfant. On prend conscience des choses sans pour autant faire mal. Ce fut un petit doudou pour moi. Un doudou que j'ai maintenant envie de partager avec le monde.
Avec de courts chapitres, l'auteur nous parle de souvenirs. Les souvenirs de guerre, d'enfance, d'adolescence et de jeune adulte démobilisé, bref ... Tout ce dont se rappelle Michel. C'est en fait un journal. Le journal d'un homme qui raconte sa vie et qui inconsciemment veut la partager avec les générations futures. Le devoir de mémoire, il n'y a que ça de vrai. Et moi, ça me touche forcément. Surtout la mort de son père et son amour pour Marie, qui est toujours en lui et me rappelle celui de mes grands-parents. Les descriptions de l'Indochine qui accompagnent cela renforce mes sentiments au sujet de Michel. C'est doux, c'est beau, c'est bouleversant mais sans sombrer dans du cliché ou de la haine. Je ne connais presque rien de l'Indochine alors je ne peux que me fier à Franck Lucas. Finalement, si on transpose l'histoire de Michel à notre époque, c'est en quelque sorte la nôtre. Le monde dans lequel on vit n'est pas rose tous les jours et j'ai eu l'impression qu' Un monde sans moi me permettait de mettre des mots sur ce que moi je ressens de notre monde. Voilà pourquoi je pense que c'est un livre à lire absolument ! C'est comme une conscience.
Conclusion
Un monde sans moi fait certainement partie de mes plus belles lectures de ma petite vie de lectrice. L'écriture de Franck Lucas est belle et exprime tellement de choses. Elle met des mots sur des sentiments avec de la pudeur mais avec beaucoup d'empathie. Ce roman parle de la guerre certes mais il dresse le portrait d'un homme qui pourrait être l'un d'entre nous s'il était de notre époque. C'est pas juste un roman, c'est du partage. Cela va même au delà du devoir de mémoire. Je vous conseille sincèrement de le lire. Vous ne serez pas déçus.
Holly Goli ou Noémie de mon prénom. 90's girl vouant un culte à Audrey Hepburn, passant son temps à écrire sur tout et n'importe quoi, culturée jusqu'au bout des ongles, étudiante en lettres et ex-assistante de français chez les Anglais.