Editions Pastel - L'Ecole des Loisirs, janvier 2008.
Ce petit album, au format à l'italienne, est sans texte. Enfin presque. On n'y trouve qu'une seule interjection, éponyme au titre, et qui lui donne tout son sens.
La porte pour le sens premier, et physique du terme,
Mais aussi expression de ras-le-bol et d'assez, manière de se faire rappeler d'une petite cochonne au sein de sa famille nombreuse, et qui donc, ne fait pas attention à l'individualité et encore moins à l'intimité.
Cette porte, c'est celle de la salle de bains.
Alors que la petite s'y trouve, se mire, s'apprête à prendre un bain, la porte s'ouvre de manière intempestive, sans qu'aucun des nouveaux arrivants ne s'excuse.
Aucun ne semble remarquer sa présence dans cette pièce de la maison si particulière.
Ainsi arrivent la maman et le bébé qui prennent un bain ensemble, les deux frères jumeaux qui s'admirent sur le trône, le papa qui se brosse les dents, et même le chat !
Personne ne semble gêné d'offrir sa nudité ou une partie de son corps au regard, possible, de l'autre. D'ailleurs aucun ne semble être observé, ni observer, non plus.
On assiste là à une scène, semble-t-il, banale dans cette famille.
Sauf qu'elle nie l'individualité, la pudeur de chacun, son existence même. Surrtout à cet âge charnier, où le corps change, se transforme, tout comme la perception qu'on en a, et où le besoin d'intimité se fait ressentir.
Quand enfin elle se retrouve seule, après avoir hurlé LA PORTE !, elle va dans la baignoire la serviette encore nouée autour de la taille, tire le rideau, et enfin se déshabille pour pouvoir se laver.
Un album drôle en apparence (image du cochon " sale ") mais qui pose des questions, profondes, sur nos identités, agissements, et la place qu'on accorde à chacun et à sa pudeur.
C'est grâce au MOOC présenté par l'Université de Liège et intitulé " Il était une fois la littérature jeunesse " que j'ai découvert son existence.
Il participe au Challenge " Je lis aussi des Albums 2017 " de Sophie Hérisson (.../100).Sur ce sujet, je vous conseille le très beau (et dur) roman de Sandrine Beau, dès 13 ans : La porte de la salle de bain.
Belles lectures et découvertes,