La première partie du dernier Dossier de l'Agence 13, Le Manoir de l'écureuil de Serge Brussolo a été une lecture choisie avant tout sous le joug de la curiosité. En effet, l'auteur fait tilt dans mon esprit à une de mes lectures, celle de Peggy Sue, que j'ai faite durant mon adolescence mais surtout aux très bons échos d'une amie blogolectrice Mina qui lit régulièrement les ouvrages de Serge Brussolo. J'avais une grande envie de le découvrir avec une lecture plus mature avec cette dernière parution. Objectif 100% atteint car cet ouvrage n'est pas à mettre dans les mains de tout le monde.
L'ambiance est très sombre dans le fin fond du désert, à Salton Sea, où l'héroïne Mickie Katz est missionnée pour la réfection du manoir de Savannah Warlock, romancière défunte ou si on veut se compliquer la vie, plutôt portée disparue. C'est par le biais de l'Agence 13, en urgence que son patron Devereaux la recommande à Benjamin Lovsson, représentant de la maison d'édition de Savannah possédant la tutelle sur les biens et ouvrages de l'écrivain.
L'histoire est assez singulière au travers de son ambiance " pourrie ", entre le climat désertique, le coin pollué et isolé, le très faible taux d'individus tous marginaux y vivant, Mickie n'a pas choisi un coin très prestigieux pour cette nouvelle mission. Le début n'est qu'un faible avant-goût de la suite qui sera associé à des évènements étranges, violents, mystérieux rendant ce lieu déjà flippant encore moins accueillant. La paranoïa et la folie paraissent prendre le dessus tout en développant une panoplie de questions autour de la vie de Savannah Warlock, ses œuvres mais aussi autour de sa prétendue mort.
Ce n'est pas anodin et cela permet d'insuffler du suspens, des faits troublants mais questionnant car Brussolo se permet de rendre ce récit encore plus vivant en choisissant de créer une coïncidence troublante soit un lien professionnel ancien entre sa propre mère et la romancière.
Je reste légèrement déçue cependant que les objectifs de l'Agence 13 ne soient pas plus développés ni les anciennes missions de l'héroïne car je n'ai pas lu les tomes précédents et quand la première de couverture fait référence à un dossier N°4, il est facile de s'attendre à des liens plus conséquents avec le passé des protagonistes.
Personnellement, le cynisme et la singularité du récit m'ont parfois peu emporté et pourtant j'admire le dosage de l'ambiance avec ce personnage disparu qui ont une intensité inquiétante plutôt intéressante. La fin de la première partie est suffisamment attrayante pour attendre désespérément la suite qui paraitra en juin.