Le Batman Univers HS 5 nous propose un bond dans le temps, et un sommaire singulier. En effet, ce n'est pas une série particulière que nous allons suivre de manière chronologique, mais le travail d'un auteur, le scénariste Archie Goodwin, et sa prestation sur Detective Comics. Cela commence avec trois récits d'une quinzaine de pages, qui sentent bon les années 70, dans la manière dont fonctionne la narration. Pour être honnêtes, ce ne sont pas des aventures inoubliables, même si ma préférence va à la seconde, où Batman se retrouve face à une créature monstrueuse qui hante le manoir de famille, et sème la mort. Jim Aparo et son trait classieux et si lié à la carrière du personnage sont les raisons de se laisser tenter, sans oublier que le grand Alex Toth illustre le troisième épisode, où une histoire alambiquée de vengeance d'aviateurs fait qu'un vieux biplan mitrailleur vient semer le trouble en plein Gotham. L'épure et le sens du story-telling du dessinateur laissent croire que cette aventure est bien plus ancienne, et elle possède un charme que les amateurs de vintage apprécieront grandement.
Tout ceci n'est qu'une mise en bouche, car c'est la suite qui mérite qu'on s'y attarde plus longuement. Nous découvrons alors les pages servant de back-up story depuis le #437, là où débute la saga de Manhunter, le chasseur d'hommes. Ce récit est complexe et raconté d'une bien surprenante façon pour l'époque. Il démarre au Népal, puis convoque Interpol (et la jolie agente Christine St Clair) et une autre organisation secrète, qui aurait noyauté les services de renseignements, pour y placer ses propres pions. Tout ceci à cause du projet impliquant la création d'une arme vivante (Manhunter), doté d'un facteur autoguérisseur, d'une habileté hors du commun, et entraîné au maniement parfait de nombreuses armes. Face à lui, au fil des rebondissements, nous trouvons aussi toute une armée de ses propres clones, qui n'ont de cesse de l'éliminer, lui qui n'a finalement pas été aussi docile que prévu, et n'a pas joué le rôle de marionnette qui lui échouait au départ.
Ce n'est donc pas Batman qui est la vedette ce de ce Batman Univers. Ce sera aussi bien ainsi, car le récit proposé fait partie de ces histoires cultes que les lecteurs qui savent recommandent, alors qu'il n'existait pas, jusque là, une édition française accessible de la sorte. C'est donc Goodwin qui écrit, et Walter Simonson qui se charge du dessin, en truffant les planches de petites cases très cinématographiques et modernes, qui dynamisent le récit, par ailleurs loin d'être linéaire et convenu. Le Manhunter s'appelle ici Paul Kirk, et c'est une sorte de clone, la réincarnation d'un personnage du golden age, qui lutte contre le conseil, une organisation secrète qui l'a formé et à laquelle il a tourné le dos. On appréciera aussi l'humour froid qui suinte par endroits, comme cet épisode (ils font huit pages chacun, d'ailleurs) se situant à la cathédrale de Romulus à Istambul. Alors qu'un couple de touristes quitte nonchalamment les lieux en se plaignant de la monotonie, l'intérieur vibre encore d'un combat terrible, qui se déploie en une foultitude de petites vignettes, avec des pages fébriles et tourbillonnantes, démontrant à quel point cette back-up était novatrice. Urban Comics nous permet de retrouver tout ceci en kiosque pour moins de six euros, nous ne pouvons que vous recommander ce tout petit investissement.
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Ce n'est donc pas Batman qui est la vedette ce de ce Batman Univers. Ce sera aussi bien ainsi, car le récit proposé fait partie de ces histoires cultes que les lecteurs qui savent recommandent, alors qu'il n'existait pas, jusque là, une édition française accessible de la sorte. C'est donc Goodwin qui écrit, et Walter Simonson qui se charge du dessin, en truffant les planches de petites cases très cinématographiques et modernes, qui dynamisent le récit, par ailleurs loin d'être linéaire et convenu. Le Manhunter s'appelle ici Paul Kirk, et c'est une sorte de clone, la réincarnation d'un personnage du golden age, qui lutte contre le conseil, une organisation secrète qui l'a formé et à laquelle il a tourné le dos. On appréciera aussi l'humour froid qui suinte par endroits, comme cet épisode (ils font huit pages chacun, d'ailleurs) se situant à la cathédrale de Romulus à Istambul. Alors qu'un couple de touristes quitte nonchalamment les lieux en se plaignant de la monotonie, l'intérieur vibre encore d'un combat terrible, qui se déploie en une foultitude de petites vignettes, avec des pages fébriles et tourbillonnantes, démontrant à quel point cette back-up était novatrice. Urban Comics nous permet de retrouver tout ceci en kiosque pour moins de six euros, nous ne pouvons que vous recommander ce tout petit investissement.
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