Les carnets de Pauline Thot – Rebecca Brocardo

Par Novaniou

1999. Pauline étouffe dans sa petite ville de province. Introvertie et malmenée en classe, elle ne revit que pendant les vacances en Corse, où elle se découvre à la fois désirable et vulnérable. Pour assouvir sa soif de liberté, elle se révoltera tour à tour contre l'autorité, les hommes et la société. Dans ses carnets, Pauline raconte à la première personne sa lutte solitaire contre la honte et la culpabilité qu'elle ressent dans sa construction en tant que femme dans un pays où leur condition et leur sexualité posent toujours problème. Avec son " Je ", elle joue à se moquer de tout pour ne pas souffrir.

Auteur: Rébecca Brocardo ; Editeur: CreateSpace; Parution: 2016; Nombre de pages: 192; Genre: Contemporain

Je remercie encore une fois Rebecca pour m'avoir permis de lire son livre. Certes, il s'agit d'un livre auto-édité mais vous savez tous mon point de vue là dessus. Les livres auto-édité, on doit leur donné la même chance qu'au autre. Et Rebecca est une bonne surprise avec sa belle plume.

Dans ce livre, on suit l'évolution de Pauline, de son enfance à l'âge adulte. Cela nous permet d'avoir une vision d'ensemble de sa vie en tant que femme dans la société. C'est le thème principale de ce livre.

On suit Pauline grâce à ses carnets qu'elle a écrit et où elle parle de ce qu'elle ressent, de ses angoisses, de ses réflexion et où elle s'interroge sur sa vie, sur la vie. Pauline est un personnage auquel j'ai eu du mal à m'attacher. Je n'ai parfois pas compris ces choix.

Ce livre est construit part l'alternance des passages des carnets de Pauline et par une narration externe qui permet de donner une autre vision. Cette double lecture de la vie de la jeune femme est intéressante mais cette alternance n'est pas toujours bien différenciés. Les réflexions de Pauline sur la place de la femme sont présente dès son plus jeune âge et elle va avoir du mal à trouver ça réponse et donc sa place dans la société tout au long du récit. Dans ce livre d'autre thèmes sont abordé tel que la politique, les progrès technologique et leurs influences. J'ai trouvé qu'ils étaient parfois abordés un peu rapidement, mais toujours de manière à se questionner. Enfin, la plume de l'auteur est très jolie. Dans certains passages, c'était tellement fluide qu'on aurait dit de la poésie.

Malgré quels petits détails gênants, ce livre a été une bonne lecture. J'ai adoré la plume de l'auteur et le thème abordé. C'est un livre que je recommande pour ceux qui se questionnent sur la place de la femme dans la société

" Mon cher carnet, tu es le journal des calamités, mais pour les gens comme moi, vivre, c'est risqué et compliqué. Tu sais qu'il me faut écrire car en réalité je n'ai pas le temps de tout ressentir, sauf quand j'écoute les sanglots du mystérieux blues d'Artie Kaplan. Je mets le disque, je me remplis des fréquences et j'ai une montée, une réaction chimique. La vie reprend son cours un peu au-dessus de là où elle a semblé m'abandonner. J'ai du mal à m'exprimer mais quand je te dis ceci, je prends pleinement conscience de ce que j'ai déclenché. Sans toi, je serais grise et sèche comme la mine de ce crayon. Je dois me regarder dans tes lignes pour le comprendre. Tu es mon ange-gardien. Ce sont les mots qui me touchent, ce sont les mots qui me sauvent. On ne peut pas me restreindre dans ma liberté de te le dire. Je me comprends à travers toi, la fille du carnet, et tu me soutiens. "

" Je me demande s'il n'y a pas vraiment deux Pauline. Moi, et celle que les gens voient. Celle-là, j'ai l'impression que tout arrive par sa faute. Elle ne reflète pas du tout ce que je suis, elle ne réagit qu'aux stimuli de l'extérieur. "

" Bel arbre, Toi qui traverses un temps plus grand que le nôtre, toi qui ne courbes pas devant lui, toi qui étends tes racines dans la terre et tes branches jusqu'au ciel, tu sais où puiser tes ressources, tu n'as besoin de personne et ne crains pas la solitude. Tu me fournis à la fois l'air que je respire et le papier sur lequel j'écris ; tu m'offres le bonheur de te contempler et un abri pour mes souvenirs. "