Marvel expérimente. Tâtonne. Probablement propose trop de séries, dont une partie sans intérêt artistique évident. C'est dans ce contexte que les derniers chiffres de vente sont sans appel, une trentaine de mensuels tirent à moins de 20 000 copies, ce qui n'est pas réjouissant. Rocket fera t-il mieux? La question se pose. Comme souvent, la direction donnée à cette nouveauté est ouvertement "indie", avec des dessins qui risquent de déplaire au grand public habitué au style réaliste et léché, et un scénario délirant qui prend les choses au troisième degré, et ajoute à la folie habituelle une dose de mélancolie sentimentale, avec un héros pas si insensible que cela.
L'autre problème, ce sont les relaunch continus, qui font que honnêtement, voir arriver un nouveau nouveau numéro 1 pour le Raccoon, ça n'a plus rien de vraiment excitant. Ici ça se justifie par l'ambiance instaurée par Al Ewing, qui présente le personnage sous un jour proche du "détective de série noire", faisant tomber la combinaison spatiale, et convoquant un ancien amour de l'animal, qui a fini par lui briser le coeur, et revient le voir uniquement pour solliciter de l'aide. Ewing tente de nous faire accrocher au concept avec un humour doux amer, et un Rocket qui a sa propre dimension tragique, étant avant tout un solitaire à la recherche d'attaches qu'il n'a jamais trouvé, et qu'il préfère désormais dédaigner. Un raton-laveur de l'espace, qui s'éprend d'une otarie cosmique, plus ou mois, une histoire d'amour assez bizarroïde, qui envoie le héros jouer aux cambrioleurs, avant de se retrouver aux fers, en détention, où il va par ailleurs fréquenter Peter Quill.
La seconde partie tourne un peu à la Ocean Eleven. Une histoire de gros casse bien difficile à réaliser, avec en invités surprises les Technets. Pour ceux qui ne le savant pas, ce sont des chasseurs de prime interdimensionnels, apparus la première fois dans les pages de Captain Britain. Des personnages vraiment décalés et potentiellement attachants, qui apportent ici de la variété et une interaction évidente, dans un titre qui est plus choral que prévu. Adam Gorham tente la carte du dessin un peu caricatural, faussement sale et relâché, et les couleurs de Michael Garland apportent une touche quasi psychédélique, qui se combine bien avec les créatures si singulières qui peuplent ces pages.
Un bon départ, donc, avec un mensuel qui a trouvé vite une direction, et s'inscrit bien comme quelque chose de différent de ce qui a précédé. Le problème par contre, c'est que tout semble confirmer les intentions expérimentales des artistes à bord, ce qui implique logiquement des ventes confidentielles, ou tout du moins modestes. Rocket s'annonce comme un joli petit titre à suivre, mais qui ne fera pas sauter la banque au box office.
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A lire aussi : Rocket Raccoon & Groot, la série précédente &version;
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