ELIA, LA PASSEUSE D'ÂME - Marie Vareille

Par Gaëlle
Titre : Elia, la Passeuse d'ÂmesAuteure : Marie VareilleEditions : PKJSortie : 4 mai 2016317 pages
Ma Note : 13/20
“Les prophéties ne s’accomplissent que si quelqu’un a suffisamment de courage pour les réaliser”
Elia vit dans une dictature divisée en deux catégories : l’élite, les Kornésiens, et la classe exploitée, réduite en esclavage : les Nosoba. Elia est une Kornésienne. À quinze ans à peine, elle exerce en tant que passeuse d’âmes à l’hôpital de la capitale du pays : elle euthanasie tous ceux qui seraient considérés comme inutiles ou dangereux pour la communauté. Un jour, un jeune Nosoba, de la caste des intouchables parvient à la convaincre de l'aider à s’échapper, alors même qu'elle avait ordre de l'exécuter. Accusée de trahison, Elia s'enfuit...

Mon avis :Malgré un pitch de base qui m'attirait beaucoup, je suis un peu mitigée par cette lecture. Les bons ingrédients sont là : héroïne et personnage attachant, monde cruel, empreint de fantastique, action et rebondissements.. Mais voilà, j'ai trouvé plusieurs défauts à ce premier tome, qui ne m'empêcheront pas de connaître la suite !
Déjà, le fait qu'Elia soit une passeuse d'âmes n'est pas un des rouages essentiel de l'histoire, une fois passé les 30 premières pages. Sa fonction impliquerait également un manque total d'empathie voire un plaisir évident à tuer. Grâce au résumé, on comprend que ce n'est pas le cas du tout. On se demande donc comment notre jeune Elia a pu se retrouver à exercer cette tâche. L'auteure nous dissimule quelques indices pour indiquer que notre héroïne serait "anormale" mais quand même, j'ai trouvé dommage que ce "métier" ne soit pas plus expliqué et développé pour ce personnage.
Le début ne s'étend pas en détails inutiles et nous plonge directement au cœur d'une société divisée en caste, avec une technologie très pointue (on est donc sur de la SF/Dystopie, d'après ce qu'on comprend il y a eut une guerre mondiale et on se trouve dans le futur). Ce postulat de base est assez classique, chaque groupe ayant sa fonction : les Kornésiens vivent la belle vie, sont dans la politique, la médecine, l'enseignement... il y a une caste qui regroupe tous les commerçants et industriels juste en dessous et puis il y a les Nosobas, les pauvres qui doivent travailler pour les autres. Mouais. Même si cette répartition est simpliste et manque d'originalité, le traitement des personnages et l'organisation du travail me paraît quand même digne d'intérêt !
J'ai trouvé que l'univers et ses particularités n'étaient pas assez expliquées et développées. Certes, je ne veux pas que l'auteure me prenne pour une imbécile et me décortique tout, on découvre pas mal de choses à travers les yeux d'Elia, mais il manque des informations pour vraiment s'immerger. Cela viendra peut-être avec les prochains tomes, mais ça manque de cohérence pour moi, parfois.
J'ai trouvé aussi le traitement du personnage principal assez superficiel. En effet, elle appartient au départ à la caste la plus haute, et de ce fait a droit de vie ou de mort sur ses inférieurs, les Nosobas. Ces derniers sont présentés comme dangereux, porteurs de maladies etc. Elle n'éprouve rien de particulier pour eux et ne doit même pas se laisser toucher. Pourtant, elle va aider un Nosoba qu'elle ne connaît pas simplement parce qu'il le lui demande, et ensuite en rencontrer d'autres et se lier très vite avec eux, oubliant complètement les principes selon lesquels elle a été élevé. J'ai trouvé ce changement trop brutal. Quand on a eut des règles aussi fortes inculquées pendant 15 ans, il me paraîtrait logique qu'elle ait des réserves, qu'elle hésite, qu'elle ait peur ! Mais pas vraiment, au final...
Malgré mon ressenti plutôt mitigé, j'ai tourné les pages plutôt vite. La plume de l'auteure est agréable, et elle enchaîne les rebondissements à un bon rythme qui fait de ce roman un page-turner assez addictif. C'est pour cela que je lirai très certainement la suite quand elle sortira ! Je me suis attachée à Elia et j'ai envie de voir comment elle évolue et ce qui va lui arriver, car la fin reste pleine de suspense.