Marvel Comics s'est lancé dans un grand défi : relauncher régulièrement toutes ses séries avant même que vous ayez le temps de les lire. Je plaisante, mais l'habitude est ancrée désormais. On prépare un titre fragile à la base, avec un héros pas très vendeur et une équipe artistique audacieuse mais peu reconnue, on lance la parution en fanfare avec une dizaine de variant covers, et on annule l'ensemble au bout de six mois car les ventes plafonnent sous les 20 000 copies.
J'espère qu'il en sera autrement, bien sûr, pour Luke Cage. Avec l'effet Netflix, et un sacré potentiel encore à exploiter, ce bon vieux Luke mérite bien de se pérenniser au sein des publications de la Maison des Idées. Le récit démarre vraiment (après une scène anecdotique où Luke fait étalage de sa force pour résoudre un cas de kidnaping organisé par un branque de première catégorie) lorsque le héros quitte Harlem pour la Californie, et assister à l'enterrement du Dr. Noah Burstein. Ce dernier est un peu comme son père d'adoption, c'est lui qui est à la base de ses fantastiques pouvoirs, des expériences qui en ont fait un super-héros ultra cool. Une fois sur place, Cage découvre qu'il n'a pas été le dernier sujet, mais qu'après lui d'autres ont bénéficié des services du docteur, qui a ainsi crée des individus avec des facultés hors du commun.
David Walker l'a admis, il est un grand admirateur de Luke Cage, et on sent vraiment qu'il aime cet Avenger, et qu'il est motivé pour écrire quelque chose qui puise sa force aux racines mêmes du héros. Il sème dans ce premier numéro des clins d'oeil très appuyés à la série Netflix, que ce soit grâce à une scène de baston dans un escalier (les jolies chorégraphies de Netflix...), où une blessure inattendue qui vient fragiliser notre colosse à la peau pourtant soi-disant impénétrable. Sans être révolutionnaire, on perçoit un bon récit, de bonnes intentions, dans cette vingtaine de pages. Nelson Blake s'occupe des dessins, avec un style qui mise sur l'essentiel, sur le jeu facial de Luke, afin de laisser transparaître les états d'âme. Toutefois c'est encré de manière très moderne, c'est à dire que la mise en couleur digitale est évidente (de Marcio Menyz) , et que les fans des crayonnés qui transpirent encore à travers le trait définitif seront frustrés. Ce genre de comic-book peut être élégant et fonctionnel, mais ça perd en âme, en caractère. La prestation de l'artiste colle assez bien au ton général, mais nous sommes loin, fort loin, des lectures de notre prime jeunesse.
Luke Cage peut-il devenir ce super-héros emblématique de notre époque, le symbole ultime de la fierté afro-américaine ultra classe et cool? Demandons-lui déjà l'essentiel, un bon récit, et une durée de vie supérieure à un arc narratif ou deux. Et au passage de vrais ennemis charismatiques, ce qui ne ferait pas de mal. Nous sommes positifs, on lui laisse le bénéfice du doute, à ce stade.
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