Ne vous fiez pas à la couverture de ce Empress, vous auriez l'impression que le personnage central de l'histoire est une sorte de reine maléfique; mais il n'en n'est rien. En réalité Emporia est une victime : elle est mariée avec un tyran qui se complaît à faire couler le sang et avec qui il est impossible de discuter. Sa vie et celles de ses 3 enfants sont marquées par une violence absolue, et le seul espoir qu'elle a d'offrir un avenir différent à sa progéniture est de s'enfuir. Une fuite sans aucune possibilité de retour, puisque la punition serait la mort dans les arènes! Par chance elle a à ses côtés un allié précieux, le garde impérial Dane Havelock. Celui-ci est doué pour le combat et retourner les situations impossibles en sa faveur, et il connaît aussi un certain Tor, un nain capable d'agir par télékinésie sur la technologie ancienne, et qui possède une sorte de robot permettant des bons dans l'espace. Cette faculté de se téléporter va être utile pour notre joyeuse brigade, qui va sauter d'une planète à l'autre, pour tenter de faire perdre ses traces, jusqu'à aboutir sur le monde où réside la sœur de Emporia, quelle n'a pas vu depuis des années et dont elle a jusqu'ici caché l'existence à son mari sanguinaire. Mais ce plan, qui sur le papier semble déjà difficile à réaliser, va se heurter à toute une série de déconvenues et d'épreuves, qui vont le rendre extrêmement périlleux. Petit détail important, nous sommes dans un très lointain passé, à l'aube des temps, et Mark Millar nous explique qu'avant notre civilisation, il y en a eu bien d'autres. Du rétro futurisme sur fond de saga familiale.
On se demande comment fait Mark Millar. La crème des dessinateurs collabore avec lui. Tout le monde y passe. Ici c'est au tour de Stuart Immonen de donner libre cours à son talent. Certes, coté découpage, il doit aussi se confirmer aux ambitions formelles du scénariste, et reste un peu plus prudent que lorsqu'il a carte blanche totale, mais l'ensemble est de belle facture, et offre de jolies envolées lyriques, dans un space opera simplifié et linéaire, où les liens familiaux font office de ressort dramatique principal. Il y a certes du Star Wars là dedans, mais aussi du Saga (le comic-book de Vaughan) ou du Black Science (Remender) pour les bonds d'un endroit à l'autre. Millar réinterprète comme toujours l'esprit du temps, pour un faire un produit lisible et efficace, qui suscite dès les premières pages la sympathie. Le seul bémol de ce Empress, qui l'éloigne de la catégorie des chefs d'oeuvres de Millar, c'est le besoin d'aller vite, de privilégier l'action, qui fait que certains personnages sont trop vité ébauchés. Par exemple la fille d'Emporia (Aine) qui est juste caractérisée par sa défiance à l'idée d'une relation extra-conjugale de la mère, où même Emporia elle-même, dont les sentiments profonds, une fois le premier épisode passé, sont vite évacués. Coté positif, cela donne le temps de monter des concepts à donner le vertige, comme cette race d'extra terrestres qui vous permettent d'échanger votre corps contre le leur, le temps de se remettre en forme, tout en se prélassant dans une enveloppe inconnue. Empress se veut avant-tout un grand divertissement pour tous les lecteurs, et globalement c'est fort réussi de ce coté. L'ennui n'habite pas ici, et le Millarworld, chez Panini Comics, s'enrichit d'une nouvelle histoire menée tambour battant, qui réserve un ultime coup de théatre prometteur dans sa dernière vignette. Mark Millar, aussi prolixe que malin.
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A lire aussi : Starlight, superbe oeuvre de Mark Millar
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On se demande comment fait Mark Millar. La crème des dessinateurs collabore avec lui. Tout le monde y passe. Ici c'est au tour de Stuart Immonen de donner libre cours à son talent. Certes, coté découpage, il doit aussi se confirmer aux ambitions formelles du scénariste, et reste un peu plus prudent que lorsqu'il a carte blanche totale, mais l'ensemble est de belle facture, et offre de jolies envolées lyriques, dans un space opera simplifié et linéaire, où les liens familiaux font office de ressort dramatique principal. Il y a certes du Star Wars là dedans, mais aussi du Saga (le comic-book de Vaughan) ou du Black Science (Remender) pour les bonds d'un endroit à l'autre. Millar réinterprète comme toujours l'esprit du temps, pour un faire un produit lisible et efficace, qui suscite dès les premières pages la sympathie. Le seul bémol de ce Empress, qui l'éloigne de la catégorie des chefs d'oeuvres de Millar, c'est le besoin d'aller vite, de privilégier l'action, qui fait que certains personnages sont trop vité ébauchés. Par exemple la fille d'Emporia (Aine) qui est juste caractérisée par sa défiance à l'idée d'une relation extra-conjugale de la mère, où même Emporia elle-même, dont les sentiments profonds, une fois le premier épisode passé, sont vite évacués. Coté positif, cela donne le temps de monter des concepts à donner le vertige, comme cette race d'extra terrestres qui vous permettent d'échanger votre corps contre le leur, le temps de se remettre en forme, tout en se prélassant dans une enveloppe inconnue. Empress se veut avant-tout un grand divertissement pour tous les lecteurs, et globalement c'est fort réussi de ce coté. L'ennui n'habite pas ici, et le Millarworld, chez Panini Comics, s'enrichit d'une nouvelle histoire menée tambour battant, qui réserve un ultime coup de théatre prometteur dans sa dernière vignette. Mark Millar, aussi prolixe que malin.
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