Cauchemars, de Kirsten Miller et Jason Segel
Il y a quelques semaines, les éditions Bayard Jeunesse et Babelio se sont associés pour faire gagner, via facebook, un nouveau livre au titre bien charmant : Cauchemars. Pas convaincue pour un sou par mes chances de gagner, j’ai quand même participé. Grand bien m’en a pris puisque je fus l’une des trois gagnants.
Seulement voilà, si j’étais bien ravie d’avoir gagné ce livre (pour une fois que je gagne quelque chose), je n’étais qu’à moitié convaincue par celui-ci. Non pas que le résumé ne soit pas alléchant ou que la couverture soit moche, bien au contraire, mais c’est le nom apposé en haut du livre qui me dérangeait.
Jason Segel…. Si cela vous dit quelque chose, mais que vous n’arrivez pas à vous rappeler quoi, je vous donne quelques indices : acteur, USA, Marshall, Muppets, How I Met Your Mother. Oups, je pense que je vous ai carrément donné la solution Hé oui, Jason Segel est essentiellement connu pour son rôle de Marshall dans la sitcom HIMYM.
Peut-être pas la photo la plus vendeuse, mais définitivement la photo la plus marrante !
J’étais fan de cette série et j’adorais son personnage, mais le voir se transformer en auteur pour enfants, hum, disons que j’étais un peu sceptique. Il vaut dire à ma décharge que la mode semble être à ces livres écrits par d’autres ou l’on appose pour faire bien le nom d’une célébrité. Je m’étais déjà fait avoir une fois (voir ici), je n’avais pas envie de récidiver !
C’est donc avec des chaussures de plomb que je suis entrée dans l’univers de Cauchemars, mais je les ai bien vite laissées sur le bord de la route !
Charlie Lair a 12 ans et déjà un caractère bien trempé. Il faut dire que la vie ne l’a pas épargné. Sa mère est morte d’une terrible maladie il y a peu, le laissant seul avec son père et son petit-frère, Jack. Malgré la douleur, ils formaient un trio formidable, soudé et inébranlable. Jusqu’au jour où Charlotte a débarqué dans leur vie. Avec ses herbes et ses potions, elle a envoûté le père de Charlie et quelques mois plus tard, ils emménageaient tous dans un vieux manoir violet qui ferait même peur à un ogre. Charlotte a beau clamer qu’elle est une herboriste respectable, Charlie reste persuadé que c’est une sorcière.
Et les choses ne vont qu’empirer pour le garçon, car depuis son arrivée au Manoir, ses nuits sont hantées par de terrifiants cauchemars. Dès qu’il ferme les yeux, il est pris en chasse par une horrible sorcière qui tente de l’entraîner dans le monde des Ténèbres. Charlie tente de se persuader que tout ceci ne peut être réel, mais le jour où la sorcière enlève son petit frère dans la vraie vie, Charlie n’a pas d’autre choix que de se rendre à l’évidence : le monde des Ténèbres existe vraiment et pour sauver son frère, il devra y entrer de plein gré.
J’ai vraiment adoré l’histoire ! Il y a une ambiance si originale et un univers travaillé qui se dégagent de ce livre que vous ne pourrez pas le lâcher avant d’avoir atteint la dernière page. Mon résumé est bien fourni et pourtant ne présente qu’un tiers de ce qui se passe dans le livre. Chaque chapitre offre son lot de rebondissements et d’actions, ce qui fait que l’on ne s’ennuie jamais. Le monde des ténèbres, que l’on découvre assez vite, est très bien construit et organisé. J’ai trouvé tout l’univers très original et pour éviter de vous gâcher sa découverte, je n’irai pas plus loin.
Et il n’y a pas que l’univers qui est bien construit. Les personnages sont très bien écrits. On se prend vite d’attachement pour eux, et même si on suit l’aventure des yeux de Charlie, il y a tout un tas de personnages à découvrir. Il y a les monstres, à qui les auteurs ont pris le temps de donner une forte personnalité, mais également les amis de Charlie qui vont l’aider dans les épreuves qu’il va devoir affronter.
D’ailleurs, à ce sujet, les auteurs ont également pris le soin de déconstruire les stéréotypes que l’on trouve habituellement dans les livres pour enfants : le « sportif » du collège se servira de ses neurones pour se sortir d’affaires, tandis que « l’intello » se servira de sa force. Même Charlie qui parait un peu tête de nœud au début du roman, évolue et grandit au fil de ses aventures. Il apprend, comme tous les personnages du livre, à surmonter ses peurs.
Et l’une des peurs de Charlie justement, c’est sa belle-mère, et c’est un aspect du livre que j’ai adoré. Dès le début du roman, la situation familière particulière de la famille Lair est expliquée et sert de fil rouge à l’intrigue. L’arrivée d’un beau-parent dans une famille est toujours complexe et je trouve ça bien de partir d’une vision négative de cette situation pour en arriver à l’acceptation. Cela peut aider beaucoup d’enfants qui vivent la même chose (les cauchemars en moins).
Bref, Cauchemars est un coup de cœur, et je suis bien contente de ne pas être restée sur ma mauvaise impression de départ. Je ne sais pas dans quelles proportions Jason Segel a mis sa patte au livre, mais en tout cas, c’est une très belle réussite. Alors vous pouvez imaginer ma joie lorsque, au détour d’une commande de livres sur un site anglais, je me suis aperçue que Cauchemars était en fait une saga ! Oh joie, il y a au moins deux suites aux aventures de Charlie et ses amis. Alors je croise les doigts pour que ce livre marche en France, car non seulement il le mérite, mais en plus, cela permettrait à Bayard Editions de pouvoir traduire la suite sans plus tarder ! En attendant, je vous souhaite de bons cauchemars, les amis.
Cauchemars, tome 2 version anglaise
Bonne lecture les Cocos !