Cover Story (reloaded) c'est une cover, une histoire, quelques explications. Dixième épisode, avec Captain America en 1976.La nation américaine toute entière est en péril. Une "élite" composée d'aristocrates racistes et mégalos s'est assuré les services d'un savant un peu pathétique (sa fille est gravement malade, il n'a pas d'autres choix que de prêter main forte à ses employeurs) pour mettre au point une arme redoutable : La bombe de la folie, qui en explosant déclenche chez ses victimes un accès de rage incontrôlable, et ravale l'homme au rang de bête sans cerveau ni sensibilité. Deux engins ont déjà explosé, mais ils étaient de dimension modeste par rapport au "Big Daddy" qui pourrait bien asservir les Etats-Unis au complet, le jour de la célébration du bicentenaire. Captain America et le Faucon mènent l'enquête pour le S.h.i.e.l.d, et ils ont d'ailleurs subi les effets d'une première explosion mesurée. Ils savent que si la bombe n'est pas découverte et désamorcée à temps, il ne restera rien d'autre qu'un pays servile et dominé par cette caste de fous furieux, qui passe ses journées en tenues d'époque (un peu à l'instar du Club des damnés, cher aux X-Men) à délirer sur d'improbables plans de reconquête de classe. Deux héros au coeur pur, sans autre pouvoirs que leur force et leur détermination, pourront-ils sauver une nation toute entière, alors qu'il ne reste que quelques heures, quelques jours, pour empêcher l'inévitable? C'est la question que pose ici Jack Kirby, de retour chez Marvel après une première période historique (avec Stan Lee) et un crochet chez la concurrence Dc comics (le temps de créer Kamandi et le Fourth World, entre autres). Il signe là une sorte de testament politique assez ingénu mais très dynamique, avec des personnages iconiques, un sens du mouvement démentiel et des héros qui bondissent hors de la page, au mépris du danger et parfois... des proportions. Kirby, le King, quoi, toujours aussi à l'aise quand il s'agit de mettre en scène des appareils fantasmagoriques, ou des scènes de bataille épiques. A cette époque, Kirby était aussi aidé par moments par l'encreur Frank Giacoia, qui sans aller jusqu'à atteindre l'osmose de l'ère Joe Sinnott, permettait à sa manière de magnifier le travail du maître, par ailleurs engagé dans la reproposition d'un Captain America plus monolithique et moins nuancé, après la prestation de Steve Englehart sur le titre, qui en avait fait un héros désabusé et circonspect vis à vis du gouvernement américain. Un vent de restauration flotte dans ces pages. Une autre façon de voir le comic-book, un bain de nostalgie, parfois salutaire, toujours édifiant, à l'heure où Steve Rogers endosse le costume et les idéaux d'Hydra, et domine la planète dans Secret Empire, qui a cours depuis quelques semaines en Vo.
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