La quatrième :
Londres, mai 1974. Anthony Peardew attend sa fiancée, Thérèse. Celle-ci est étonnamment en retard. Il est loin de se douter qu’elle n’arrivera jamais, gisant au centre de l’attroupement qui s’est formé quelques centaines de mètres plus bas sur la chaussée.
De retour chez lui ce même jour, Anthony réalise qu’il a égaré le médaillon que Thérèse lui avait confié, rompant ainsi la seule promesse qu’elle lui ait jamais demandé de tenir. Le coeur brisé, il passera le restant de son existence à collecter des objets trouvés au hasard de ses promenades, dans l’espoir de pouvoir un jour les restituer à leurs propriétaires.
Désormais âgé de soixante-dix-neuf ans, le vieil homme décide de léguer sa demeure victorienne et les “trésors” qu’elle recèle à sa fidèle assistante Laura, qu’il pense être la seule à même d’accomplir la mission qu’il s’est donnée. En exprimant ses dernières volontés, il est loin de se douter de leurs répercussions et de l’heureuse suite de rencontres qu’elles vont provoquer…
Recommandé très chaudement par mon amie Ana (vous pouvez lire son avis sur son joli blog ici), j'ai dévoré ce roman en deux jours !
L'histoire est originale et prenante, on ne s'ennuie pas une minute, et le roman est très bien écrit, avec ce petit quelque chose qui me fait me dire "j'entends la petite voix de l'auteur, sa petite musique qui coule toute seule", mais, par-dessus tout (et comme Ana), j'ai eu un coup de foudre pour les personnages.
Anthony, vieil homme blessé par son amour perdu, plein à craquer de regrets et de souvenirs tristes, Laura, son amie dévouée, qui trouve chez lui une nouvelle raison de vivre, mais surtout Sunshine et son irrésistible obsession à "faire la bonne petite tasse de thé", sans oublier Eunice et Bomber, et cette peste de Portia.
Le roman se découpe en plusieurs époques et voix, que les chapitres alternent, jusqu'au dénouement où le lecteur découvre le lien entre toutes ces histoires ...
Le livre dégage dans son ensemble un charme fou, de poésie, d'inventivité et de ce petit quelque chose de purement british, dont je raffole .
Ce que j'ai le plus apprécié, c'est les histoires dans l'histoire : les petites nouvelles écrites par Anthony sur base des choses perdues qu'il récolte et à partir desquelles il invente tout de son propriétaire, petites merveilles poétiques et toujours passionnantes, qui donne véritablement un petit plus au roman.
Une très belle découverte, que je conseille à mon tour vivement !
"Le gardien des choses perdues", Ruth Hogan, Actes Sud, 2017