- Les dieux du tango -

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Ouai, ça pique les yeux et c'est dommage, parce qu'elle est vraiment jolie, cette couverture, mais impossible pour moi de pondre quelque chose de potable ! Tant pis, j'espère que vous me pardonnez *yeux de chaton*. Sinon, rassurez-moi, il n'y a quand même pas que moi qui pense aux dieux du stade à chaque fois que je vois le titre ? Si ? Ou à des rugbymen qui dansent le tango ? Le premier qui me dit que j'ai l'esprit mal tourné... Eh ben, il aura raison.

Retournons à nos moutons livresques. J'ai reçu ce livre lors d'une masse critique spéciale de , que je remercie avec éloquence. Un petit bisou sur la joue gauche aux éditions du Cherche-Midi aussi, même s'ils ne vont sans doute pas être hyper enchantés de mon avis...

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Le résumé qui fait des claquettes

- Les dieux du tango -

Février 1913. Leda a dix-sept ans. Elle quitte son petit village italien pour rejoindre en Argentine son cousin Dante, qu'elle vient d'épouser. Dans ses maigres bagages, le précieux violon de son père. Mais à son arrivée, Dante est mort. Buenos Aires n'est pas un lieu pour une jeune femme seule, de surcroît veuve et sans ressources : elle doit rentrer en Italie. Pourtant, quelque chose la retient... Leda brûle d'envie de découvrir ce nouveau monde et la musique qui fait bouillonner les quartiers chauds de la ville, le tango, l'envoûte. Passionnée par ce violon interdit aux femmes, Leda décide de prendre son destin en main. Un soir, vêtue du costume de son mari, elle part, invisible, à travers la ville. Elle s'immerge dans le monde de la nuit, le monde du tango. Elle s'engage tout entière dans un voyage qui la mènera au bout de sa condition de femme, de son art, de la passion sous toutes ses formes, de son histoire meurtrie. Un voyage au bout d'elle-même.

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L'avis qui danse la tarentelle


Moins sexy que le tango, la tarentelle, hein ?

Les dieux du tango avait tout pour me plaire : de l'émancipation féminine, de la musique, de la passion, une thématique LGTB+, un contexte historique, de l'amour, des voyages... Et pourtant, à mon grand regret, ça a coincé quelque part.

La première partie est très longue. Nous rencontrons Leda, jeune italienne qui ne va pas tarder à partir pour Buenos Aires, rejoindre son cousin de mari, et nous rentrons dans son quotidien. Et ça dure. Alors, oui, c'est pas inintéressant, l'Italie des années 30 est agréable à découvrir, mais ça n'en finit pas. Première partie, première déconvenue donc. Ensuite, j'ai cru que le récit allait prendre son envol en même temps que Leda prenait son bateau pour l'Amérique du Sud. Hélas, mon excitation est retombée comme un soufflet. Encore une fois, c'est trop long. J'ai bien senti où voulait en venir Carolina de Robertis, j'ai été dans l'attente d'événements qui ont vraiment mis une plombe avant d'arriver.

Leda, pour assouvir sa passion du violon et du tango, va enfiler les habits de son défunt mari, prendre son prénom, Dante, et rejoindre une troupe de musiciens. Je ne savais pas (mais je ne suis pas surprise) que les femmes n'avaient le droit de toucher à un instrument de musique, d'ailleurs, et que la danse, le tango, était réservée aux hommes et, à la limite, aux prostituées. Leda hésite, on la comprend, se traite de monstre, puis se décide enfin. Au bout d'un nombre de pages qui m'a paru interminable.

Ensuite, encore une fois, j'ai eu l'impression que la sauce allait prendre, lorsqu'on comprend qu'en plus de porter pantalon et bretelles (déjà inadmissible à l'époque), Leda va se révéler à elle-même. Sans qu'elle mette véritablement de mots sur son ressenti, on finit par comprendre qu'elle tient plus du transgenre que de la lesbienne ou de la "simple" travestie. Et ça aurait pu être une superbe histoire, surtout à cette époque et dans ce contexte. Mais non. Je me suis ennuyée au possible.

L'histoire, qui avait beaucoup de potentiel donc, est totalement gâchée par ces longueurs, ces digressions, ces invraisemblances même (il m'arrive souvent de mimer les gestes d'un violoniste lorsque j'écoute un morceau particulièrement prenant mais, hélas, je ne suis toujours pas devenue une virtuose, contrairement à Leda) et des envolées lyriques redondantes sur la beauté du tango (à la troisième déjà, j'avais envie de crier à l'autrice que j'avais bien COMPRIS, bon sang de bonsoir). J'ai même sauté des pages, pour tout vous dire.

Au milieu de tout ça, vient l'apprentissage sexuel de Leda, avec une prostituée qui lui apprend comme satisfaire une femme. Dante/Leda devient donc un sacré bon coup, tout en réussissant habilement à dissimuler son absence de zizi. Alors oui, mesdames, sachez que vous fonctionnez toutes pareilles et qu'il suffit presque d'apprendre une fois les bons gestes pour vous satisfaire. J'exagère un peu, mais c'est quasi ça. Et à la énième galipette érotiquement écrite (et d'ailleurs, je n'ai toujours pas compris comme elle faisait, Dante) (pas sûre que l'autrice sache très bien non plus, en fait, le grand mystère féminin, tout ça...), ben j'ai sauté des pages aussi.

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Je suis bien dure avec ce roman et j'en suis navrée. Mais vraiment, je suis déçue d'être passée à côté, d'avoir tant espéré sans avoir été exaucée. L'écriture est belle mais le dosage est mauvais, trop de chichis, pas assez de clartés. Je dois même avouer que si ça n'avait pas été une lecture , je l'aurais sans doute abandonné en cours de route. La fluidité du genre est un sujet qui m'intéresse beaucoup et si certains éléments sont bien traités (les alternances des prénoms Leda/Dante et des pronoms il/elle), j'en ai trouvé d'autres bien maladroits (même si je ne clame absolument pas être une experte). Par contre, petite note positive pour la fin : c'est seulement en rédigeant cette chronique que je comprends la teneur du tout premier chapitre du roman, en miroir avec la toute fin. Et ça, c'est drôlement bien joué !