Résumé :
JM est un brillant homme d’affaires. Professionnellement, tout lui réussit. Il collectionne les belles voitures, les costumes sur mesure, les œuvres d’art et les jolies femmes. Rien ne semble lui faire obstacle.
JM ne se préoccupe que de lui-même et de ses affaires florissantes, car JM est un mufle. Il méprise sa famille, d’origine trop modeste, ainsi que son ex-femme dévastée par ses multiples tromperies. JM malmène ses employés et ses proches. JM est imbuvable, arrogant, prétentieux, suffisant et sûr de lui, trop sûr de lui…
Insensible, JM avance dans la vie sans se retourner ni se poser de questions jusqu’au jour où une série d’évènements va complètement le déstabiliser. Le parfait salaud va-t-il alors devenir charmant ? Le loup, se transformer en agneau ? Ou JM va-t-il cacher sa réelle personnalité ?
JM, Sophie, François et Vincent sont les personnages attachants de ce nouveau roman qui aborde avec humour, tendresse et dérision le mythe de Sisyphe et les lois de Murphy, car « Tout ce qui peut mal tourner, va mal tourner ».
Mon avis
Dans le cadre de mon tout nouveau partenariat avec les éditions Hélène Jacob, j’ai reçu Déconfitures et pas de pot et je les remercie d’ailleurs pour cet envoi. Ayant déjà eu l’occasion de me faire une idée de la plume de Kathy Dorl avec Y’a comme un lézard, j’étais assez tentée de découvrir d’autres livres qu’elle a écrit. Globalement, j’ai passé un bon moment de lecture même s’il y a eu quelques points auxquels je n’ai pas totalement accroché.
Kathy Dorl ne perd pas de temps et nous plonge directement dans le vif du sujet. C’est ainsi que dès les premières lignes, nous faisons la connaissance de JM, un homme d’affaires à qui tout réussi mais dont le caractère laisse à désirer. Imbu de sa personne, méprisant envers ses employés et totalement démissionnaire en ce qui concerne son entourage familial, JM a de quoi gagner la palme de l’homme le plus détestable (et détesté…). Aussi, lorsque sa société fait l’objet d’un contrôle fiscal, il est loin de s’imaginer qu’il s’agit là du début des ennuis. En effet, JM va faire l’objet d’une succession de mésaventures dont les conséquences vont se révéler de plus en plus désastreuses. Et si c’était une opportunité pour lui de changer et repartir à zéro sur de bonnes bases ? Deviendra-t-il un homme meilleur ?
L’intrigue est principalement basée sur le principe de la loi de Murphy qui veut que toute chose devant mal tourner, finira forcément par l’être. Ainsi, les catastrophes s’enchaînent et JM en prend pour son grade au fil des chapitres. Si au début je trouvais sa poisse amusante, au bout d’un moment j’ai fini par saturer et n’avoir qu’une envie, que tout s’arrête. En effet, qu’importe la malchance qu’on se traîne, il arrive un stade où ça frise l’improbable et, du coup, j’avais l’impression que le récit prenait une tournure de plus en plus exagérée et déprimante. Je ressentais vraiment de la pitié pour JM qui ne sortait la tête de l’eau que pour mieux y replonger. J’étais à la fois frustrée et agacée par sa situation de plus en plus désespérante et je priais littéralement pour que son calvaire cesse une bonne fois pour toute. Heureusement que l’humour vient un peu alléger l’ensemble même si j’avais un peu de mal au début avec le sens de l’humour de certains personnages qui se voulait assez cru voire grossier. Ce n’est pas trop ma tasse de thé préférant uniquement les répliques sarcastiques et ironiques. Toutefois, la plume de l’auteur est très agréable et c’est pour moi une des raisons qui a fait que j’ai trouvé cette lecture plaisante et fluide. Son style est, par ailleurs, frais et dynamique rendant le récit d’autant plus rythmé et au final on ne voit pas trop les pages défiler. Kathy Dorl a également su me surprendre avec un final qui m’a totalement prise au dépourvu car il faut dire que je ne m’y attendais pas du tout et rien que pour ça, je salue le twist de l’auteur.
Niveau personnages, il y a bien évidemment JM que j’ai aimé détester. C’est l’archétype du mec imbuvable et tête à claques tant il est égoïste, arrogant et avec un manque total de considération pour les autres. Mais, contre toute attente, j’ai fini par l’apprécier et compatir à ses malheurs. En effet, il va peu à peu changer d’attitude et devenir plus attachant. Il y a juste un détail qui m’a plus ou moins embêté et ça concerne son nom. Je ne sais pas vous mais pour moi ça fait tellement impersonnel ce genre d’initiales, d’autant plus qu’à aucun moment on ne connait son vrai prénom (du moins je n’en ai pas le souvenir) et c’est assez déstabilisant de se dire qu’on l’appelle également comme ça dans son entreprise… D’autres personnages gravitent autour de JM, à commencer par son meilleur ami Vincent, un expert-comptable tout aussi superficiel et un brin misogyne. Je ne compte plus les blagues sexistes sortant de sa bouche et on ne peut pas dire que je l’ai trouvé plus sympathique que son ami car, comme on dit, qui se ressemble s’assemble ! Viens ensuite François, le subalterne de JM, un homme gentil, serviable et fidèle, tout l’inverse de son patron. J’ai bien aimé ce personnage même si je regrette qu’il n’ait pas été davantage développé. Enfin, il y a Sophie, le seul personnage principal féminin. J’ai de suite accroché à sa personnalité vive, drôle et directe. Elle a un sens de la répartie qui m’a fait sourire plus d’une fois et j’ai particulièrement apprécié son franc parlé. C’est l’un des personnages les plus aboutis du roman aux côtés de JM.
En bref, Déconfitures et pas de pot est un roman divertissant que j’ai pris plaisir à lire malgré quelques bémols. Kathy Dorl m’a fait ressentir une foule d’émotions entre amusement, étonnement mais surtout un vrai sentiment d’injustice et d’empathie envers ses personnages. Je vous laisse découvrir ce roman et faire le plein de portes-bonheur !