En vente sur Amazon Auteur : Loly P-K Éditions : Auto-édité Paru en : Avril 2017 177 pages papier Thème : Contemporain *******
Résumé : « Louise, 25 ans, est une femme qui a longtemps su faire preuve de résilience. Après une enfance volée par l'un de ses proches, une vie près du bitume, de la prostitution et de la drogue, elle tente de sauver son avenir en pariant sur le prince charmant. L'homme qui saurait l'éloigner de son sombre passé et de sa vie atypique. Mais c'est sans tenir compte de ses promesses amicales qui l'écarteront sans cesse de celui qui pourrait bien être son évidence. |
16/20
Je remercie Loly P-K pour m'avoir proposé de lire son histoire, enfin son livre, pas ce qu'elle a vécu. Le résumé était tentant, intriguant, sombre aussi. La couverture montre une jeune femme pensive, peut-être déprimé, peut-être tout simplement en train de chercher une solution, ou bien encore de rêver. C'est ce que nous propose la lecture de ce récit.
Louise a un appartement moyennant des contreparties en nature lorsque le financier est au plus bas. Ayant fuis son domicile, elle vit dans la rue depuis des années. La prostitution, le froid, la drogue, le manque, elle cherche un moyen à s'en sortir. Soann vit également dans la rue. Sans elle, Louise aurait pu finir encore plus mal qu'elle ne l'est. Mais Soann est malade et sa vie ne tiens plus qu'à quelques jours, peut-être des heures. La promesse tirée à Louise d'être là au dernier moment, l'amitié entre ces deux femmes est si forte que c'est une logique pour Louise d'être là. Mais la rencontre avec Marc va modifier ce qu'elle est. Et si c'était lui qui allait l'aider dans tous les sens du terme ?
« J'ai donc passé le quartier au peigne fin. Je cherchais Soann sans relâche. Je ne retournais pas comme chaque jour à mon poste de travail, près de cet arbre, à vendre mon corps. J'aimais l'idée de dire comme tout le monde, mon travail. Je travaillais mais ce n'était vraiment pas un plaisir de m'y rendre, de m'y vendre, d'y laisser chaque jour un peu plus de moi. Il le fallait juste parce qu'il ne m'étais plus possible de retourner en arrière, retourner chez mes parents en avouant la vérité sur mon départ et sur mon train de vie. »
Une belle histoire, dure, réaliste sur la vie dans la rue, triste, avec une touche d'espoir. Les mots défilent. L'auteur nous fait entrer dans un monde qui gêne, qui déplaît et que nous côtoyons tous de près ou de loin. Qui a déjà eu un regard de pitié, de tristesse, de méfiance, de médisance, voire pas de regard du tout pour ceux qui vivent dans la rue ? Je ne reviendrais pas sur ce la façon dont nous traitons ou non les autres, qu'ils soient avec un toit ou non. L'auteur insiste sur certains points pour mieux effleurer en surface d'autres.
Louise a fait un choix, ce choix de se retrouver dans la rue plutôt qua dans sa famille. Pour des raisons diverses qui sont expliquées au fur et à mesure du récit. Le mensonge fait partie de sa vie. Elle a touché à tout afin de survivre. La peur la tenaille souvent, l'angoisse de ne pas s'en sortir également et pourtant elle a un rêve. Un espoir. Elle a quelque chose en elle qui défie quiconque de l'emmener dans la noirceur de la vie. D'un côté il y a Soann qui est très malade. Une jeune femme qui a un vécu tragique également et qui a pourtant une famille quelque part. toutes les deux se sont soutenues et continuent jusqu'à la fin. Lorsque Marc débarque dans la vie de Louise, dans celle de sa famille, il se passe quelque chose d'indéfinissable. En un regard il peut s'en passer des choses, des sentiments.
« Le réveil fut difficile. Juste le temps d'ouvrir les yeux et déjà la rue avait repris vie. Il faisait beau. Le soleil me caressait les joues encore froides de la nuit passée dehors. Je ne pris pas le temps d'en profiter. Je devais me rafraîchir et me changer, être propre avant de me rendre à l'hôpital. Il y avait Marc et je voulais lui faire meilleure impression que la veille. Je me servis de ce que j'avais appris dans la rue avec Soann et me retrouvais rapidement dans l'un de ces toilettes publiques où l'on pouvait se refaire une beauté. J'avais dans mes sacs que je traînais, tout le nécessaire pour me rendre aussi belle que possible. Je pensais à Soann. Pourtant à chaque fois que je me regardais dans le miroir, c'était Marc qui m'apparaissait. L'égoïsme reprenait le dessus... »
Nous passons par plusieurs émotions. Ce besoin que Louise a de tenir sa promesse pour sa meilleure amie, le fait qu'elle voit ses parents une fois par an pour la bonne société... Les choix qu'elle fait pour être ce qu'elle veut, même si elle n'en a pas les moyens. Son espoir fait autant plaisir à voir que mal. Qui peut dans sa situation en avoir encore ? Est-ce que cela suffira pour la maintenir en vie ? L'auteur nous montre les squats sans s'y attarder, mais donne juste les moyens de voir ce qui peut s'y passer. Nous découvrons de véritable pourriture en matière d'êtres humains et d'autres qui sont véritablement des anges. Mais cela, je l'avais déjà appris. Le relire n'est que le remettre en mémoire, histoire de ne pas oublier.
En conclusion, un récit qui est poignant, réaliste et qui montre qu'avoir de l'espoir est la meilleure chose à avoir. Car on ne sait pas si nos futurs choix seront les meilleurs.