La ferme des Miller.Anna Quindlen.Editions Belfond.321 pages.En librairie depuis le 18 mai 2017.
Résumé:
Petite fille précoce et curieuse, Mimi mène une enfance protégée dans la ferme familiale. Il y a là Bud, son père cultivateur et répare-tout ; Miriam, sa mère infirmière ; ses deux frères, le taiseux Eddie et le caïd séducteur Tommy ; ainsi que Ruth, sa tante, qui, pour une raison étrange, ne s'éloigne jamais de la maison. Un monde rassurant, fait d'éclats de rire et de joie, que Mimi pense immuable. Mais nous sommes en 1966 et ces jours heureux sont comptés... La guerre du Vietnam qui laisse Tommy à jamais meurtri, la maladie qui frappe Bud, les drames passés de la tante Ruth... et cet impensable projet du gouvernement de transformer leur vallée en barrage. Ce monde que Mimi aime tant disparaîtrait englouti sous les eaux ? Qui désormais pour sauver la ferme et ses habitants ? Alors qu'elle envisageait de quitter le village pour suivre des études de médecine et retrouver son amour d'enfance, Mimi va devoir faire un terrible choix.
Mon avis:
J'avais très envie de découvrir la plume d'Anna Quindlen depuis la parution l'année dernière de son livre Nature morte aux miettes de pain. Je suis donc ravie que son dernier roman La ferme des Miller fasse partie de la collection Le Cercle Belfond. Merci donc à la maison d'édition pour l'envoi de ce titre.En lisant énormément j'arrive de plus en plus à cerner mes goûts en matière de littérature. Je sais souvent à l'avance si un roman va me plaire ou non, et je ne doutais pas de la beauté de celui-ci. C'est en pleine campagne américaine dans une petite bourgade de Pennsylvanie du nom de Miller's Valley que va se dérouler pratiquement toute l'intrigue de ce livre sur près de cinquante ans. Nous allons y suivre les Miller une famille de fermiers et plus particulièrement Mimi la fille cadette qui en est la narratrice. C'est à travers ses yeux que l'on va suivre petit à petit le récit de sa vie ainsi que celle des habitants de cette petite ville où elle a grandi. C'est une histoire familiale très riche que j'ai pris le temps de lire tellement je m'y suis sentie bien. Pourtant les jours ne s'écoulent pas paisiblement chez les Miller. Entre leurs finances qui ne sont pas toujours au beau fixe, Tommy l'un des frères de Mimi qui tourne mal, les caprices de sa tante Ruth un peu folle qui vit au crochet de ses parents et qui n'a pas mis le nez dehors depuis de nombreuses années, le comportement un peu trop libéré de Larhonda une de ses camarade de classe, le départ de Donald son meilleur ami, en passant par la menace de destruction de toute la vallée au profit d'un barrage pour arrêter les inondations dont sont victimes régulièrement les habitants, on ne s'ennuie pas une seule minute. Le récit est à la fois dynamique, simple, sincère, tantôt drôle et parfois très émouvant, on s’imprègne de ce lieu qui nous devient peu à peu familier et on s'attache à ces personnages hauts en couleurs qui deviennent pour le lecteur comme une seconde famille.
Et au milieu de ce capharnaüm ce trouve la douce et délicate Mimi. J'ai adoré ce personnage que j'ai trouvé très mature pour son âge. On a parfois l’impression que c'est elle le pilier de cette famille un peu bancale. Courageuse et téméraire elle n'hésite pas à donner un coup de main à la ferme alors que son rêve est de faire carrière dans les sciences, matière dans laquelle elle excelle. Elle est très attachée à sa famille et à son environnement qu'elle tente de protéger du mieux qu'elle peut des promoteurs peu scrupuleux. De nature méfiante, indépendante, observatrice et très perspicace, j'ai énormément aimé cette jeune fille à laquelle on s'attache tout de suite. Elle m'a beaucoup touché parce qu'elle est partagée entre son désir de partir afin de pouvoir faire carrière, et son devoir de rester pour s'occuper des siens, notamment de ses parents qui vieillissent, de sa tante Ruth et de son frère devenu délinquant. Au fil des pages nous la voyons peu à peu devenir femme après avoir subi les tracas de l'adolescence, tomber amoureuse, faire ses propres erreurs mais toujours en en tirant les bonnes leçons. Je me suis beaucoup reconnue dans ce personnage raisonnable mais souvent angoissé quant à son avenir, sur son incapacité à savoir ce qu'elle veut réellement et sur la nostalgie qu'elle ressent au fil des années qui passent.
C'est un roman qui nous fait du bien car il nous fait penser indubitablement à notre propre enfance, aux souvenirs que l'on a que ce soit du village où l'on a grandi, de la maison familiale, des copains d'école, des gens que l'on a connu aujourd'hui disparus. Tous ces éléments font partis de notre passé donc de nous, et il est bien difficile en grandissant de devoir faire une croix sur tout cela, d'autant plus parce que l'on sait que l'on ne pourra pas revenir en arrière et que cela nous confronte au futur, à l'incertain. Cependant on termine le livre la larme à l’œil car on comprend que ce n'est pas une fin en soi. Nous laissons notre passé derrière nous pour mieux nous construire un avenir, car la vie continue malgré tout. Il y aura d'autres endroits, d'autres gens à aimer et encore de belles choses à partager.
Pour conclure:Une véritable plongée en pleine campagne américaine dans les années 60 chez les Miller, une famille pas tout à fait comme les autres mais terriblement attachante. Un très beau roman sur la force des liens du sang et sur l'attachement à sa terre natale, porté par une jeune femme confrontée à un cruel dilemme : vivre pour sa famille ou pour elle-même ?
Ma note: 17/20.
Résumé:
Petite fille précoce et curieuse, Mimi mène une enfance protégée dans la ferme familiale. Il y a là Bud, son père cultivateur et répare-tout ; Miriam, sa mère infirmière ; ses deux frères, le taiseux Eddie et le caïd séducteur Tommy ; ainsi que Ruth, sa tante, qui, pour une raison étrange, ne s'éloigne jamais de la maison. Un monde rassurant, fait d'éclats de rire et de joie, que Mimi pense immuable. Mais nous sommes en 1966 et ces jours heureux sont comptés... La guerre du Vietnam qui laisse Tommy à jamais meurtri, la maladie qui frappe Bud, les drames passés de la tante Ruth... et cet impensable projet du gouvernement de transformer leur vallée en barrage. Ce monde que Mimi aime tant disparaîtrait englouti sous les eaux ? Qui désormais pour sauver la ferme et ses habitants ? Alors qu'elle envisageait de quitter le village pour suivre des études de médecine et retrouver son amour d'enfance, Mimi va devoir faire un terrible choix.
Mon avis:
J'avais très envie de découvrir la plume d'Anna Quindlen depuis la parution l'année dernière de son livre Nature morte aux miettes de pain. Je suis donc ravie que son dernier roman La ferme des Miller fasse partie de la collection Le Cercle Belfond. Merci donc à la maison d'édition pour l'envoi de ce titre.En lisant énormément j'arrive de plus en plus à cerner mes goûts en matière de littérature. Je sais souvent à l'avance si un roman va me plaire ou non, et je ne doutais pas de la beauté de celui-ci. C'est en pleine campagne américaine dans une petite bourgade de Pennsylvanie du nom de Miller's Valley que va se dérouler pratiquement toute l'intrigue de ce livre sur près de cinquante ans. Nous allons y suivre les Miller une famille de fermiers et plus particulièrement Mimi la fille cadette qui en est la narratrice. C'est à travers ses yeux que l'on va suivre petit à petit le récit de sa vie ainsi que celle des habitants de cette petite ville où elle a grandi. C'est une histoire familiale très riche que j'ai pris le temps de lire tellement je m'y suis sentie bien. Pourtant les jours ne s'écoulent pas paisiblement chez les Miller. Entre leurs finances qui ne sont pas toujours au beau fixe, Tommy l'un des frères de Mimi qui tourne mal, les caprices de sa tante Ruth un peu folle qui vit au crochet de ses parents et qui n'a pas mis le nez dehors depuis de nombreuses années, le comportement un peu trop libéré de Larhonda une de ses camarade de classe, le départ de Donald son meilleur ami, en passant par la menace de destruction de toute la vallée au profit d'un barrage pour arrêter les inondations dont sont victimes régulièrement les habitants, on ne s'ennuie pas une seule minute. Le récit est à la fois dynamique, simple, sincère, tantôt drôle et parfois très émouvant, on s’imprègne de ce lieu qui nous devient peu à peu familier et on s'attache à ces personnages hauts en couleurs qui deviennent pour le lecteur comme une seconde famille.
Et au milieu de ce capharnaüm ce trouve la douce et délicate Mimi. J'ai adoré ce personnage que j'ai trouvé très mature pour son âge. On a parfois l’impression que c'est elle le pilier de cette famille un peu bancale. Courageuse et téméraire elle n'hésite pas à donner un coup de main à la ferme alors que son rêve est de faire carrière dans les sciences, matière dans laquelle elle excelle. Elle est très attachée à sa famille et à son environnement qu'elle tente de protéger du mieux qu'elle peut des promoteurs peu scrupuleux. De nature méfiante, indépendante, observatrice et très perspicace, j'ai énormément aimé cette jeune fille à laquelle on s'attache tout de suite. Elle m'a beaucoup touché parce qu'elle est partagée entre son désir de partir afin de pouvoir faire carrière, et son devoir de rester pour s'occuper des siens, notamment de ses parents qui vieillissent, de sa tante Ruth et de son frère devenu délinquant. Au fil des pages nous la voyons peu à peu devenir femme après avoir subi les tracas de l'adolescence, tomber amoureuse, faire ses propres erreurs mais toujours en en tirant les bonnes leçons. Je me suis beaucoup reconnue dans ce personnage raisonnable mais souvent angoissé quant à son avenir, sur son incapacité à savoir ce qu'elle veut réellement et sur la nostalgie qu'elle ressent au fil des années qui passent.
C'est un roman qui nous fait du bien car il nous fait penser indubitablement à notre propre enfance, aux souvenirs que l'on a que ce soit du village où l'on a grandi, de la maison familiale, des copains d'école, des gens que l'on a connu aujourd'hui disparus. Tous ces éléments font partis de notre passé donc de nous, et il est bien difficile en grandissant de devoir faire une croix sur tout cela, d'autant plus parce que l'on sait que l'on ne pourra pas revenir en arrière et que cela nous confronte au futur, à l'incertain. Cependant on termine le livre la larme à l’œil car on comprend que ce n'est pas une fin en soi. Nous laissons notre passé derrière nous pour mieux nous construire un avenir, car la vie continue malgré tout. Il y aura d'autres endroits, d'autres gens à aimer et encore de belles choses à partager.
Pour conclure:Une véritable plongée en pleine campagne américaine dans les années 60 chez les Miller, une famille pas tout à fait comme les autres mais terriblement attachante. Un très beau roman sur la force des liens du sang et sur l'attachement à sa terre natale, porté par une jeune femme confrontée à un cruel dilemme : vivre pour sa famille ou pour elle-même ?
Ma note: 17/20.