Un soir d'été dans une petite ville sans histoire de l'Indiana, la petite Katie Mackey, 9 ans, enfourche son vélo pour aller rendre ses livres à la bibliothèque. Elle n'y arrivera jamais. On retrouvera le vélo abandonné sur la route, la petite fille a disparu sans laisser de traces.
Trente ans plus tard, les protagonistes de l'histoire, le frère de Katie, la femme du suspect, le professeur intriguant, nous racontent leurs souvenirs de "cet été-là".
La famille de Katie est prospère, et fascine autant qu'elle attise les jalousies, dans ce petit village où tous se connaissent et se jugent : la veuve qui se remarie, le bon à rien, le prof vieux garçon un peu suspect ...
"Peut-être croyez-vous connaître la fin.
Peut-être même avez vous décidé qui est bon et qui est mauvais."
Dès le départ, on sent que nous ne reverrons pas Katie, et le but de l'auteur n'est d'ailleurs pas de créer un suspense à propos du sort de la fillette. Il nous plonge plutôt dans l'âme humaine et ses tourments, à travers les voix des différents personnages qui ont vécu la disparition de Katie et qui y sont plus ou moins mêlés.
L'auteur parvient à créer une atmosphère moite et envoûtante, d'un été caniculaire et effroyable, et explore les sentiments de perte, de désir interdit, d'angoisse, tout en maintenant en haleine son lecteur. Qui croire ? Qui est responsable de la disparition de Katie ? Pourquoi ?
Autopsie d'une époque, d'un été,
d'un lieu où personne ne ferme sa porte à clé, où les petites filles pouvaient encore sortir seules à vélo à la tombée de la nuit, le roman sonde merveilleusement l'âme humaine, et les minuscules rouages qui, mis bout à bout, peuvent conduire à la catastrophe, par lâcheté ou par erreur de jugement.Un très bon thriller psychologique, véritablement impossible à lâcher et que j'ai dévoré en deux petits jours !
"Cet été-là", Lee Martin, Sonatine, 2017