Auteur : Aurélie Wellenstein
Genre : jeunesse, fantasy
Edition : Scrinéo
Parution : 21 mais 2015
Pages : 284
Prix : 16.90 € broché ; 9.99 €format kindle ; 6.95 Poche
Commander sur amazon : Le Roi des Fauves
Poussés par une famine sans précédent, trois amis, Kaya, Ivar et Oswald, prennent le risque de braconner sur les terres de leur seigneur, mais son fils les surprend. Au terme d’une lutte acharnée, ils laissent le noble pour mort. Capturés et jugés pour tentative de meurtre, les trois amis sont condamnés à ingérer un parasite qui va les transformer en « berserkirs ». Au bout de sept jours de lente métamorphose, ils seront devenus des hommes-bêtes, et leur raison s’abîmera dans une rage inextinguible. Le temps de cette transformation, ils sont enfermés dans Hadarfell, un ancien royaume abandonné, dont le passé et l’histoire ont été engloutis par le temps…
Hunger Games au pays du magicien d'oz
Lorsque j'ai appris qu'Aurélie Wellenstein était le coup de cœur des imaginales, j'ai su immédiatement que ce serait avec ce titre que je la découvrirais. J'ai ce livre dans un coin de ma tête depuis sa sortie.
Ce que je ne savais pas en revanche, c'est que je rencontrerais l'auteure quelques semaine avant. Et qu'elle me dirait "attention, c'est assez violent", et là, crainte, vous savez que je n'aime pas les films et les romans d'horreurs, ben oui, je suis une âme sensible, moi, m'sieurs, dames.
Enfin sensible, ça dépend jusqu'à quel point ! Lorsque l'on sait que Maxime Chattam fait partie intégrante de mes auteurs chouchou. Voilà bien, ma veine un auteur qui me met le doute... "Violent comment ? Plus qu'un Chattam ?" Au regard d'incompréhension, j'ai tout de suite compris que mon chouchou ne faisait visiblement pas partit des siens. "Plus qu'un Stephen King" ? "Ah non", ouf me voilà rassurée, en toute-bonne logique, ce n'est pas ce livre qui m'empêchera de dormir.
Quelle erreur ! Oui, il est sombre, oui, il est violent, mais tellement, tellement addictif, que je n'ai pas pu (ou presque pas) le refermer, tant que je n'ai pas su le fin mot de l'histoire.
L'auteure prend un mauvais plaisir à jouer avec nos nerfs. Elle nous présente chacun des héros, il y a Ivar le forgeron, Kaya la couturière et Oswald l'herboriste, sans entrer vraiment dans les détails, elle nous explique combien les villageois souffre de la faim, alors que comme de bien entendu le Jarl local, lui, se réserve les forêts, abondantes de gibier, et autres espèces animales. Seulement voilà, toute personne prise à braconner est immédiatement tuée. Les trois amis, ont beau connaître les risques, leur volonté de trouver de quoi nourrir leur famille, est plus forte que tout
Comme de bien entendu, leur expédition, ne passera pas inaperçue, et ne sera pas impunie. Le domaine du Seigneur Thorwalds ne renferme pas que des animaux sans défenses. Les béserkirs, rodent protégeant le territoire. Des être damnés autrefois des hommes, devenus aujourd'hui, des hybrides, mi-animaux, mi-humains. Celui qui les prend en chasse est loin de ressembler au gentil capricorne d'Harry Potter, il s'agit plus d'un mélange ignoble d'homme et de mammouth. Pour couronner le tout, cette "gentille bébête" n'est autre que le "chien de garde" du fils du Jarl. Un personnage encore plus horrible que son béserkirs, et pourtant bien humain celui-là.Alors que nos trois protagonistes pensent avoir échappé à leur poursuivant, et à la sanction qui va avec. Ils se font rattraper, le fils du Jarl leur réserve, une punition exemplaire, ils seront à leur tour transformés en béserkirs. Mais la transformation est lente et douloureuse. Pour se faire, ils devront être enfermés à Hadarfell, une ancienne citée, aujourd'hui maudite, et scellée grâce à un pouvoir magique. Ils ne pourront, jamais s'en échapper, car personne n'y est parvenu jusqu'à ce jour. Ils devront attendre leur mutation, en espérant que leur côté bestial ne les incite pas à se manger les uns aux autres. Que leur instinct de survie soit plus fort. Le seul espoir pour eux, est de trouver le roi des fauves.Le monde d'Hadarfell, m'a fait penser à la bulle d'Henger Games, tout comme dans le précédent, nos héros, devront se battre contre les autres, contre leur propre nature, pour arriver à s'en sortir, et trouver le roi des fauves, avant le septième jour, avant d'être devenu un monstre, dépourvu d'humanité. Vont-ils pouvoir s'en sortir ? Seront-ils assez forts, pour rester unis ? Et si le roi des fauves n'était qu'un mirage ? C'est cette partie du roman qui m'a fait penser au Magicien d'Oz, comme dans celui-ci, notre petite troupe, part à la rencontre d'un homme dont tout le monde parle, mais que personne n'a vu. Guidé uniquement par l'espoir.
C'est une belle leçon, d'amour et d'amitié que nous offre Aurélie Wellenstein. Il y a des moments vraiment forts dans ce roman qui même un mois plus tard, me reste en mémoire, malheureusement, je ne peux-vous les décrire au risque de spoiler. En partant à la recherche du roi des fauves, nos trois héros, vont sans s'en rendre compte partir, à la quête de leur propre identité. Les choix ne sont pas toujours faciles, et encore moins évident à assumer.
Au cours du roman, j'ai souvent trouvé Ivar, prétentieux, et puis petit à petit, il m'a amené à changer mon regard sur lui, et plus on approche de la fin, et plus on comprend, que la charge qu'il porte sur ses épaules, est sans doute trop lourde pour lui. Qu'il essaie de bien faire, mais que comme tout un chacun, il n'est pas parfait, ses décisions porteront souvent à conséquence, et la première personne à en souffrir, sera lui-même. (et le lecteur.) Il est intéressant de voir évoluer ce personnage et ses camarades, sous la plume de l'auteure, qui est riche, et plaisante. D'un petit rien, elle retourne les situations, vous donne une réponse pour mieux, vous désorienter, la fois d'après.Le roi des fauves d'Aurélie Wellenstein, est une réussite. À la hauteur des mythologie nordique dont il s'inspire, il nous fait frissonner par sa noirceur. Ne vous y trompez pas, la quête de nos héros, est beaucoup plus profonde, qu'elle n'y parait au premier abord. Ce roman est de ceux qui vous hantent, qui vous dérange, et que l'on n'oublie pas. Je reconnais qu'il n'est pas passé loin du coup de cœur en ce qui me concerne.
Ma note : 18/20
A lire si vous aimez :Les pages turner. Les univers angoissants.Passez votre chemin si vous n'aimez pas : Les histoires sombres et violentes.
Un petit extrait pour mettre en appétit :
Ivar, plaqué contre le ravin, reprit sa respiration. Il avait survécu. Le pont tenait encore par un côté, lui sauvant la vie, mais son adversaire... Malgré lui, son coeur se serra de pitié. La pauvre bête n'était pas responsable de ce qui lui arrivait. Elle avait été un homme avant, peut-être même un garçon de son âge. Un garçon avec une famille, des amis, des animaux...