de Stéphane Servant
Célia est arrivée au point de rendez-vous: le village isolé et méfiant où sa mère est née, la maison où elle a grandi. C’est ici qu’elles vont construire une nouvelle vie toutes les deux. C’est là qu’elles vont repartir de zéro… si sa mère la rejoint.
J’ai cru que cette lecture n’allait jamais finir. J’ai peiné au début du troisième tiers, je me demandais où l’histoire allait, où l’auteur m’emmenait, pourquoi ces choses si sombres?
Mais une fois finie, je ne peux que reconnaître que ce fut une excellente lecture.
J’ai beaucoup aimé le début. On rencontre Célia et sa vie atypique, les mystères qui l’entourent et qui s’épaississent de page en page. On découvre le village, plein de secrets et de silence. L’ambiance fantastique est bien montée, on a du mal à distinguer la réalité de la légende, les vieilles femmes des sorcières, les chiens des loups. J’aime ces histoires de femmes à la fois bénites et maudites, ces familles quasi claniques qui inspirent aussi bien la peur que l’admiration. J’aime ne pas savoir si leurs pouvoirs sont réels ou si la légende est juste trop forte.
Le début du dernier tiers, comme je l’ai dit plus haut, m’a paru long. Parc que je me suis un peu détachée de Célia, je ne a comprenais plus, j’en avais marre de la voire fuir, toujours fuir. Et parce que ce qu’avait vécu sa mère et sa grand-mère était trop difficile, trop cruel.
Mais la fin m’a plu aussi. Elle est pleine de révélations, satisfait la curiosité et les questionnements du lecteur, elle montre bien l’évolution de Célia et son appartenance au cycle étrange impulsé par son aïeule.
Et la plume de Stéphane Servant est d’une poésie et d’une finesse rare. Parfois lumineuse comme le soleil, parfois sombre comme le fond d’un puits mais toujours à l’image des émotions de son personnage.
Mais elle était de ces vieilles femmes qui ont dans le cœur un éclat de nuit qui les pousse à marché à côté du monde.
« J’ai compris que pour nommer ce qu’ils ne connaissent pas, les hommes utilisent des nom qu’ils peuvent comprendre. Par le langage, ils tentent d’ordonner le chaos. »
Parce que celle qui écoute la nature apprend tout des hommes.
« Leurs rêves avaient des relents de tombeau. Et il avaient tôt fait de coucher ceux des autres auprès des leurs. »
Je compte cette lecture pour les challenges Objectif du mois, Littérature de l’Imaginaire et Emprunts de Livres.
Marion
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