La nuit, le petit Eliott préfère dévorer des livres, plutôt que de dormir. Il a une imagination fertile et une préférence toute particulière pour les récits d'épouvante, qui mettent en scène les croquemitaines. Si son père le rassure lorsqu'il lui dit qu'il est persuadé qu'un croquemitaine hante la maison, sa vie va pourtant basculer de manière radicale, alors que l'on toque à la porte de la gentille famille. Oui, les croquemitaines sont censés être des créatures imaginaires qui n'existent que dans les cauchemars et dans la fantaisie populaire... sauf que deux d'entre eux parviennent à pénétrer chez Eliott, dont les parents sont horriblement massacrés. De sa chambre, le petit garçon entend les bruits peu rassurants, et lorsqu'il se décide à descendre pour affronter la réalité, c'est pour se trouver nez à nez face aux cadavres de ses géniteurs. En panique, il décide de se réfugier sous son lit, tout en espérant un miracle, qui va d'ailleurs se produire en la personne d'un troisième croquemitaine, surnommé Père-La-Mort. Celui-ci, qui est apparemment une référence parmi les siens, mais qui a disparu mystérieusement de la circulation pendant très longtemps, n'est pas aussi méchant qu'il en a l'air. Affublé d'un chien à l'aspect peu rassurant, il va même prendre sous son aile le petit Elliott, pour lui permettre d'échapper au pire. C'est ainsi que le garçon se retrouve sur la route, lancé dans une fuite éperdue, avec pour seul ami une sorte de figure paternelle un peu pathétique, vouée par essence au mal, mais capable depuis des années de se contenir et d'envisager d'être autre chose, au contact de cette âme pure qu'il emporte vers le salut.
Nous sommes là chez Glénat Comics, avec la ligne Original Graphic Novel. Croquemitaines est un récit en 2 tomes (déjà parus) qui convoque l'horreur la plus pure, avec une ambiance très glauque et spectrale. Dès les premières pages, nous sommes en immersion direct dans le quotidien de Elliot, qui se transforme en un carnage, en quelques minutes. Si au départ le lecteur a l'impression que les méchants croquemitaines se succèdent les uns après les autres comme dans un jeu vidéo, le récit s'étoffe au fur et à mesure, pour finalement créer une ambiance, une symbiose assez touchante et bien écrite, entre Elliott et son sauveur. Mathieu Salvia a pris le temps pour tisser son récit et cela se sent, car il se bonifie au fil des pages et des épisodes. Le dessin est de Djet, dont l'influence manga et animation donne un côté extrêmement dynamique à l'ensemble. Les planches sont très efficaces, les angles de vue variées et les scènes de poursuite et de combat filent vraiment la chair de poule, d'autant plus que la mise en couleur renforce le côté spectral d'une histoire intégralement nocturne. Si Croquemitaines ne s'adresse pas forcément au lecteur de comics d'un certain âge, fan du golden et silver age, c'est par contre le type même d'album susceptible de plaire énormément à un public plus jeune et friands de bonnes histoires. Glénat propose en fin de chaque album toute une série de bonus appréciables, d'une interview exhaustive des deux artistes, à une sélection de pages supplémentaires et d' hommage assez réussis. Bref nous recommandons.
Merci à Julien
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A lire aussi : The Wicked & The Diine chez Glénat
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