Ce soir je vais tuer l’assassin de mon fils – Jacques Expert

Ce soir je vais tuer l'assassin de mon fils

Résumé : 

« Quand son fils meurt, renversé par un chauffard qui a pris la fuite, Antonio Rodriguez jure à sa femme qu’il le vengera. Tandis que l’enquête piétine, il finit par découvrir le meurtrier, un cadre supérieur de sa propre entreprise dont l’attitude lui paraît très suspecte. Pourtant, un jour, les gendarmes l’informent qu’ils viennent d’arrêter le coupable. Les preuves sont formelles, l’homme est passé aux aveux. Mais ce n’est pas le même individu. Dans ce roman à quatre voix – Antonio et sa femme, Sylvia, l’assassin et son épouse –, se noue un ballet macabre, autour du thème de l’autodéfense : qui Antonio Rodriguez va-t-il tuer ce soir ?
Jacques Expert a longtemps hésité entre deux fins pour clôturer ce roman. Il a dû trancher pour l’édition imprimé. Aujourd’hui nous vous proposons ces deux alternatives, à vous de choisir… »

Mon avis :

Je tiens tout d’abord à remercier le Livre de Poche pour l’envoi de ce livre. L’avantage de cette édition numérique, par rapport à la version papier, est que l’on pouvait choisir sa fin. A un certain moment, on vous demande de faire un choix entre la fin n°1 et la fin n°2. Vous pouvez bien sûr lire les deux ! Cette fin alternative est un vrai atout pour ce livre qui est déjà, à la base, un chef d’oeuvre.

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Il est tard. Jean-Pierre Boulard se décide enfin à rentrer chez lui après un début de soirée arrosé. Il sait que sa femme va lui en vouloir et va lui reprocher son retard. Mais il s’en fiche, cela fait bien longtemps qu’il ne l’aime plus, cette peau de vache. L’esprit embrumé par l’alcool et les tracas familiaux, cet homme ne va pas remarquer la présence du jeune Victor qui est à vélo sur cette même route. Il va le heurter de plein fouet. L’enfant sera retrouvé le lendemain, dans le fossé. Mort. Si la personne qui l’avait percuté s’était arrêté et avait pris la peine d’appeler les pompiers, il serait en vie. C’est ce qu’un des gendarmes déclare à Antonio, le papa de Victor. A partir de ce jour-là, la vie de la famille Rodriguez bascule. Sylvia, la mère, ne demande qu’une chose : que son fils soit vengé. Elle demande à son mari de tuer l’assassin de leur fils. Ce sale type doit mourir. Il n’a pas le droit de vivre alors que leur petit Victor lui, est mort dans d’atroces souffrances. Antonio se met à enquêter, en parallèle de la police qui ne donne pas beaucoup de résultat. Pour lui, l’attitude de son supérieur, un certain monsieur Boulard, est suspecte. Il n’est pas aussi compatissant avec lui que les autres gars de la boîte. Et il a remplacé un feu avant qui était brisé. Et il a des traces de peinture rouge – la couleur du vélo de Victor – sur sa carrosserie. Tout concorde. Mais… alors qu’Antonio s’apprête à passer à l’action, les gendarmes appellent les Rodriguez et les informent que l’assassin de leur fils, Mr. Demay, vient d’être arrêter. Où se cache la vérité ?

Il aimait ce bonheur simple : sa femme occupée à la cuisine et les rires complices de ses enfants qu’il devinait, depuis leur chambre toute proche, malgré la porte tirée. A présent, Sylvia se force toujours à ranger la cuisine mais lui ne supporte plus l’activité obstinée de sa femme ni le silence pesant qui s’échappe de la chambre muette de son fils.

J’ai eu un véritable coup de cœur pour ce livre. Dès les premières pages, je me suis attachée à Antonio et Sylvia Rodriguez, ces deux parents qui viennent tout juste de vivre un drame. Leur famille a été brisée et ils veulent se venger. C’est le seul moyen pour eux de retrouver un semblant de normalité. Ils ne peuvent pas vivre dans un monde où l’assassin de leur fils respire et profite des joies de la vie ! On ne peut être que compatissants face à ses deux personnages. On essaie de se mettre à leur place et on imagine à quel point ils doivent être meurtris par les récents événements. On comprend leur tristesse, à la différence de ce cher Monsieur Boulard qui en a assez que ses employés se montrent trop démonstratifs avec Antonio. Je crois que je n’ai jamais autant haï un personnage dans une de mes lectures. Je n’ai même pas de mot pour décrire cet homme. C’est un assassin. Ce sale type a tué un enfant. Et pourtant, il arrive bien vite à oublier ce qu’il a fait. Il dit même à un moment que s’il ne repassait devant la « scène du crime » tous les jours pour aller travailler, il aurait déjà oublié tout ça depuis un bout de temps. Le pire, (car oui, il y a pire) c’est que cette ordure dit qu’il n’y ait pour rien. Comme si cela ne suffisait pas, ce personnage se comporte d’un façon terriblement odieuse avec sa femme. D’ailleurs, il ne se prive pas de l’appeler « la salope ». C’est charmant. Je n’ai rien aimé chez ce personnage. Rien. Rien du tout. J’espérais que Antonio allait découvrir la vérité et qu’il n’allait pas tuer Demay, mais bien Boulard, cet homme sans cœur qui a tué un enfant et qui n’exprime même pas une once de regret.

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J’ai donc aimé les personnages, mais j’ai bien évidemment aimé l’histoire. Elle est intense. On tourne chaque page avec appréhension en se demandant si la vérité va enfin éclater ou si un nouveau mensonge va venir s’ajouter à la pile. On a envie de connaître le dénouement sans attendre ! En fait, on aimerait lire le livre d’une seule traite. Mais bon, il faut bien garder un peu de suspens, non ? Ce suspens est d’ailleurs doublé lorsqu’on se retrouve face une page où il est écrit que nous devons faire un choix. On doit alors sélectionner quelle fin nous souhaitons lire. J’ai décidé de lire les deux pour connaître les deux issues que l’auteur avait imaginé. J’ai commencé avec la fin n°2 (ne me demandez pas pourquoi) et j’ai été tellement déçue ! L’histoire est toujours aussi palpitante et le style de l’auteur était toujours aussi entraînant, ça il n’y a pas de doute là-dessus. Mais je me suis retrouvé face au dénouement que je craignais. J’ai donc lu la fin n°1 en toute hâte et là, j’ai eu ce que je voulais ! Le fait d’avoir le choix entre deux fins pour une histoire est vraiment très ingénieux. Je pense que tous les lecteurs y trouveront leur compte. Et puis, on a l’impression de participer à l’élaboration de l’histoire avec l’auteur. C’est excitant, il faut bien le dire !

Les gars se sont soudain déchaînés. Ils m’ont pris à témoin et j’ai été bien obligé d’acquiescer avec eux, et d’espérer que les flics chopent « ce fumier ». Qu’est-ce que j’aurais pu faire d’autre, sinon participer à cette explosion de colère ? Franchement, ce déferlement écœurant de haine ne fait pas honneur à l’espère humaine et je ne peux m’empêcher de me demander comment ils auraient réagi à ma place, ces gueulards.

Enfin, en ce qui concerne le style de l’auteur, j’ai été très agréablement surprise. Les romans policiers ou les thrillers français me font rarement vibrer. De plus, j’étais tombée une fois sur l’adaptation cinématographique de ce livre et je n’avais pas vraiment accroché. Or en lisant cette oeuvre, je me suis prise une grand claque ! La plume de Jacques Expert est très agréable à lire. Elle est fluide et les dialogues ne sonnent pas faux. L’auteur nous entraîne dans son histoire macabre sans aucun problème et on se retrouve plongé au cœur de l’intrigue. J’ai hâte de lire d’autres de ses livres !

En résumé, Ce soir je vais tuer l’assassin de mon fils est une lecture dont on ne peut pas ressortir indemne. Tantôt choqué, tantôt bouleversé, on se surprend à encourager Antonio dans sa quête de vengeance. Dans cette version avec fin alternative, le lecteur peut choisir le dénouement de cet histoire et c’est une très très bonne idée. Je vous conseille ce livre si vous ne l’avez pas encore lu !

Note : 20/20
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Ne pensez surtout pas que je sois un être insensible, mais mettez-vous à ma place, je ne suis pas un monstre quand même !

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